«Les réalisations de la société au cours de l'exercice précédent, ainsi que les perspectives 2009» ont fait l'objet de la communication financière de l'entreprise Kimia. Tenu récemment à Tunis, au siège de l'Association des Intermédiaires en Bourse (AIB), cet événement fut une occasion propice pour éclairer les choses et mettre le doigt sur la plaie. «L'année 2008 a été très longue à passer», affirma M. Ali Mhiri. Lors de son allocution, il a signalé que Kimia a rencontré plusieurs difficultés au cours de l'exercice précédent: les prix des matières premières ont augmenté d'une façon remarquable. Par conséquent, les coûts de production augmentent, entraînant une augmentation des prix du STPP (produit de l'entreprise Kimia). Les consommateurs cherchent des produits de substitution moins cher. A cet égard, Kimia se trouve face à une situation de production de sous-capacité avec 6.700 tonnes de stock après l'écoulement du 14.200 tonnes du STPP à la fin de l'année 2008. Par la suite, M. Mhiri a mis en exergue l'effort commercial remarquable fourni par Kimia suite à sa réussite dans l'écoulement des stocks restants qui nécessitaient un coût de possession énorme. Pour la première fois, la société essuie un déficit de 2,9 millions de dinars. Cette perte explique bel en bien les répercussions de la flambée des prix du pétrole et les retombées de la maudite crise mondiale, subies par la société. En effet, malgré la croissance de son chiffre d'affaires, Kimia subit une perte! Les achats consommés augmentent de 47%. Pour faire face à cette situation défavorable pour un pilier de l'industrie chimique tunisienne, Kimia vise à accroître sa production. «Tôt ou tard, le marché va retrouver son équilibre!» a annoncé M. Mhiri. Kimia fait face à une demande potentielle favorable. Pour la satisfaire, un partenariat entre Kimia et Asmidal (son équivalent Algérien) a vu le jour en 2006, aboutissant à un nouveau-né pour l'industrie chimique tunisienne: l'usine de Annaba. Ainsi, même si la conjoncture n'est pas favorable pour le lancement d'une nouvelle usine, on comprend bien le besoin d'être présent sur le marché algérien. Le géomarketing est une priorité pour la société Kimia. L'usine de Annaba va assurer une production annuelle de 60.000 tonnes. Elle va garantir une optimisation du «supply chain» de Kimia et elle aura un effet positif pour satisfaire les 20.000 tonnes d'acide phosphorique, comme départ, pour le territoire algérien. En outre, malgré la conjoncture actuelle, Kimia a réussi à conclure deux contrats. «Nous envisageons coopérer avec plusieurs marchés orientaux à l'instar de l'Irak, Azerbaïdjan, la Syrie, la Jordanie, l'Arabie Saoudite…» a affirmé M. Mhiri. Cette politique d'expansion explique la maturité managériale de la société Kimia, comme elle nous pousse à conclure que les anticipations et les prévisions de Kimia expliquant bien ses décisions stratégiques prudentes! Dans ce contexte, M. Mhiri a affirmé son optimisme vis-à-vis de l'accroissement de la demande. Pour cela et grâce au nouveau gisement d'«Om Elkhialet» au gouvernorat de Tataouine, Kimia se trouve forcée de diversifier sa production. «Le projet d'Om Elkhialet va nous servir de produire du sulfate de sodium!». Il y a suffisamment de réserves pour répondre à la demande additionnelle du marché de sodium. De ce fait, Kimia devient multiproduit et multisite de production chimique. Cette nouvelle situation aura sans nul doute l'effet sur le volume de vente anticipée de la société et pourra remédier à la lenteur de la situation antérieure!