Les relations Tuniso-algérienne font l'objet d'un intérêt mutuel entre les deux pays, notamment au cours des dernières années, essentiellement en ce qui concerne la signature de plusieurs accords importants. En effet, les relations économiques entre les deux pays ayant été renforcées par la signature en 2001 du nouvel accord-cadre de coopération industrielle visant à développer des formes de partenariat et d'investissement direct entre les deux pays. 115 accords entre la Tunisie et l'Algérie dans l'attente de leurs entrées en vigueur Les relations entre l'Algérie et la Tunisie ont connu une évolution importante, notamment dans l'intensification du niveau de concertation sur les dossiers de coopération bilatérale et les questions politiques d'intérêt commun ainsi que la signature de plusieurs accords importants. Les relations économiques entre les deux pays ayant été renforcées par la signature de plusieurs accords depuis 1963 qui ont dépassé les 115 accords tels que les accords de résidence pour l'année 1963, l'accord commercial et tarifaire pour l';année 1981, l'accord pour le transport des passagers et des marchandises et le transit pour l'année 2001, ainsi que l'accord de coopération industrielle visant à développer des formes de partenariat et d'investissement entre les deux pays. Au cours des années, l'Algérie a répondu aux besoins de la Tunisie en gaz l'Algérie a annoncé qu';elle était prête à répondre aux besoins du marché tunisien du gaz de pétrole liquéfié et à augmenter les quantités fournies, le ministère de l'Energie ayant convenu avec ses homologues tunisiens de soutenir les sociétés mixtes algéro-tunisiennes. L'Algérie a également convenu avec la Tunisie de prolonger les délais des contrats de gaz vers l'Europe via le gazoduc acheminé de l'Algérie vers l'Italie via les territoires tunisiens. Deux millions de touristes algériens ont revitalisé le tourisme tunisien après la révolution. En effet, les touristes algériens ont contribué à la relance du tourisme tunisien après la révolution, le nombre de touristes en Tunisie ayant augmenté au cours du mois de juin 2019, de 40% par rapport à la même période de 2018, pour dépasser 1 million et 239 mille touristes. Pourquoi choisir d'investir en Algérie ? Riche en ressources naturelles, l'Algérie a attiré des flux d'IDE convenables entre 2006 et 2011. Plus récemment, il y a eu un net déclin de l'investissement européen et un intérêt grandissant des investisseurs du Golfe. Une réorientation des IDE vers le marché intérieur est aussi notable avec une prolifération des projets de développement dans les transports et les infrastructures. Selon les données publiées par la CNUCED dans le World Investment Report 2019, les entrées d'IDE entre 2017 et 2018 ont augmenté de 22%, pour atteindre 1,5 milliards d'USD. Cette augmentation est principalement due aux investissements dans le secteur pétrolier et gazier, ainsi qu'aux investissements dans l'industrie automobile. Avec plus de 100 millions d'USD dans une usine de production, BAIC International (Chine) est l'un des principaux investisseurs. Hyundai et Ford sont également de gros investisseurs en 2018. Le stock d'IDE a légèrement augmenté et a atteint 30,6 milliards d'USD en 2018. La Chine et la Turquie ont beaucoup investi en Algérie, surpassant ainsi la France, qui occupait historiquement la place de premier investisseur dans le pays. La récente visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en Algérie et le Forum des affaires turco-algériens, qui s'est tenu en février 2018, ont également mis en lumière cette évolution récente. Les points forts du pays Les points forts du pays sont : – Les faibles coûts des intrants énergétiques (gaz, carburants et électricité). – Une réserve de liquidité importante qui diminue sa vulnérabilité face aux variations des prix internationaux des matières premières. -Un important potentiel en matière d'énergies renouvelables et de tourisme. – Une main-d'œuvre qualifiée et bon marché. -Des réformes visant à encourager les investissements étrangers ainsi que divers dispositifs incitatifs pour encourager l'investissement. -La proximité de l'Algérie vis-à-vis de l'Europe, son positionnement géographique d'interface entre Europe et Afrique et au sein du Maghreb. Les mesures mises en place par le gouvernement Algérien Pour attirer et encourager les investissements étrangers, le gouvernement a mis en place divers dispositifs très attractifs dont : – La réduction des impôts sur les sociétés pour les investissements dans certaines zones géographiques. Le gouvernement s'efforce d'attirer les IDE dans les secteurs susceptibles de créer des emplois et de faire diminuer les importations de biens transformés. Plusieurs secteurs font l';objet d'incitations fiscales pour les investisseurs étrangers, dont l'industrie automobile et le secteur des énergies renouvelables. Cependant, depuis 2008 une instruction va dans le sens d'une restriction des IDE étrangers. Pour tout nouveau projet d'investissement en Algérie, la majorité du capital (soit 51%) doit être détenue par des partenaires locaux. En outre, le gouvernement algérien déploie parfois des politiques protectionnistes (quotas à l'importation visant plusieurs catégories de produits), alors qu'il devrait davantage développer son insertion dans le commerce international. Pourtant, l'Algérie bénéficie depuis 2014 de l'appui de la Banque mondiale pour améliorer son climat des affaires. La protection des investisseurs étrangers Les conventions bilatérales d'investissement signées par l'Algérie L'Algérie a signé des conventions bilatérales d'investissement avec plus d';une trentaine de pays. Elles définissent le cadre de protection des investissements étrangers en Algérie pour chacun des pays signataires. Avec les pays de l'Union Européenne, c'est l'accord d';association signé entre l' et l'Algérie qui régit cette question. Les opportunités d'investissement en Algérie Les potentialités d'investissement en Algérie sont énormes, le marché algérien est un marché nouveau avec parfois des secteurs non encore découverts. De grandes sociétés algériennes offrent un panel d'opportunité d'investissement telles que « la Sonatrach » et « la Sonelgaz », d'autre part plusieurs investisseurs étrangers – seul ou en partenariat – ont choisi l'Algérie pour réaliser leur projets d'investissements. Pour les secteurs à fort potentiel d'investissement, on peut citer : Les hydrocarbures, l'industrie chimique, l'industrie agroalimentaire, bâtiments et travaux publiques (BTP), l'automobile, le secteur sanitaire, la pharmacie (médicaments), développement des infrastructures (routières, ferroviaires, aéroportuaires, portuaires, etc.) et amélioration du transport, l'hydraulique, le tourisme, les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Investir dans le secteur du tourisme L'Algérie possède des potentialités réelles qui lui permettent de devenir « une destination nouvelle » pour le tourisme international. Plusieurs types de tourisme peuvent y être pratiqués à longueur d'année, ce qui élargie les opportunités d'investissement dans ce secteur : le tourisme d'affaires, balnéaire, côtier, culturel et sportif, saharien et le tourisme de montagne. L'Algérie totalise 205 zones d'expansion touristique réparties sur le territoire national . Les avantages prévus par la loi 01-03 modifiée et complétée relative au développement de l'investissement sont accordés selon la nature, l'importance et l'impact social et économique du projet. Ces opportunités d'investissement répondent à toute demande de promoteur pouvant être présentée en la forme de programmes préétablis ayant préalablement l'objet d';études d';aménagement, ou laissées à l';initiative du promoteur compte tenu de l'intérêt particulier et des objectifs qui sont assignés et de la configuration du projet. Outre l'investissement au niveau des zones d'expansion touristique, d'autres opportunités sont offertes à travers les sources thermales au nombre de 200, en fin un littoral large de plus de 1200 Km, pouvant accueillir tout projet de thalassothérapie ou balnéothérapie qui demeurent pour la plupart à l'état vierge ou partiellement exploitées, et qui peuvent constituer à terme de véritables villes d'eau. Développer un partenariat gagnant-gagnant basé sur l'investissement, le challenge qu'Alger et Tunisie se sont fixé Au cours du salon Batiwest 2019, mardi 15 octobre, à Oran, dans l'ouest de l'Algérie, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie a appelé à développer un partenariat gagnant-gagnant avec les entreprises tunisiennes, basé sur le principe de l'investissement, mettant ainsi en avant l'importance d'un partenariat stratégique renforcé entre les deux pays, ainsi que l'importance de développer et d'enrichir un partenariat gagnant-gagnant avec les entreprises tunisiennes, basé sur le principe de l'investissement. Identifiant certains secteurs clés pour lancer la dynamique de cette coopération, M.Cherif a souligné que «nous œuvrons à développer ce partenariat gagnant-gagnant avec nos frères tunisiens, principalement dans quatre secteurs d'activités: l';agro-industrie, les services, le numérique et le BTPH [bâtiment, travaux public et hydraulique,». Pour sa part, Rafik Mansouri, chef de la mission commerciale tunisienne à Oran, a indiqué qu'une vingtaine d'entreprises tunisiennes travaillant dans l'informatique, les équipements hôteliers et le BTPH, entre autres, sont présentes pour la première fois à ces rencontres «dans le but de développer les échanges commerciaux entre les deux pays dans les deux sens, quel que soit le lieu de l'investissement en Tunisie ou en Algérie». De la même manière, M.Mansouri a souhaité voir la convention bilatérale signée en 2014, actualisée pour pouvoir intensifier la coopération et couvrir un maximum de produits. Un rapprochement prévu entre les opérateurs économiques privés des deux pays en avril 2020 Les responsables de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et leurs homologues algérien "Forum des chefs d'entreprise" (FCE) ont convenu de tenir une rencontre en avril 2020 pour examiner les moyens de développer les relations de coopération bilatérale et prospecter les opportunités d'investissement et de partenariat. En effet, l'accord a été trouvé à l'issue d'un entretien, mardi 11 février, entre le président de l'UTICA, Samir Majoul, et le vice-président de la centrale patronale algérienne, Jawed Salem Allel, qui a permis de mettre l'accent sur les moyens de renforcer la coopération économique entre la Tunisie et l'Algérie ainsi que les investissements et les échanges commerciaux, ainsi que la mise en place de partenariats bilatéraux, en plus du rapprochement entre les opérateurs économiques privés des deux pays. Enfin et afin de booster les entreprises tunisiennes et algériennes qui doivent s'y investir, il est nécessaire d'accorder des garanties au profit des investisseurs des deux pays et de consolider davantage la coopération tuniso-algérienne qui est aussi un enjeu à relever pour un meilleur partenariat. Sonia Chikhaoui