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Youssef Chahed peut-il emboîter le pas à Macron ?
Publié dans L'expert le 14 - 09 - 2017

Dans notre présent article, nous allons essayer de faire une approche entre le parcours effectué par le président français Emmanuel Macron et celui qui pourrait être entrepris par M.Chahed en Tunisie le jour où il accéderait à la magistrature suprême. Bien entendu, d'ici à fin 2019, beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts. Mais nous espérons que la situation politique actuelle assez stable nous conduise à avancer certaines hypothèses susceptibles de meubler notre dossier.
En début de partie, nous allons essayer de rapporter les péripéties qui ont propulsé Macron à la présidence de la république française et les réformes sociales qu'il a entreprises, et en deuxième partie, la possibilité d'une élection présidentielle pour Chahed et les réformes qu'il pourrait entreprendre pour le bien-être de la Tunisie.
Dans ce contexte, il faut signaler que M. Macron a reçu le 23/05/2017 à l'Elysée les représentants de l'organisation syndicale et patronale en vue de débattre sur la réforme du code de travail. Trois points clés de la réforme sociale ont été examinés :
1/ Le champ de la négociation d'entreprise
2/ Le plafonnement des indemnités prud'homales
3/ La fusion des instances représentatives
En voulant exécuter son programme le plus tôt possible, Macron a imposé ses priorités et son temps, contrairement à son prédécesseur, François Hollande, qui préfère prendre l'avis de l'ensemble des partenaires sociaux.
Macron pourrait également remettre sur le tapis la question de la taxation des contrats courts. Parallèlement, en s'engageant pour la nationalisation de l'assurance-chômage, il se donne les moyens d'y imposer ses vues.
En conséquence, la France doit améliorer l'accès au marché du travail.Dans cet ordre d'idées, il faut signaler que la Commission européenne a publié le 22/04/2017 ses recommandations de politique économique pour chacun des Etats-membres de l'U.E.L'une de ces recommandations adressées à la France consiste à :
1/ Poursuivre la réforme du marché de travail, entamée par la loi El Khomri de 2016, en améliorant l'accès au marché du travail pour les chômeurs (notamment les moins qualifiés et les migrants) en révisant le système de formation.
2/ S'assurer que les augmentations du salaire minimum ne soient pas un obstacle aux créations d'emplois et à la compétitivité.
3/ Consolider les mesures de réduction du coût de travail (sans impact budgétaire).
4/ Prendre des mesures supplémentaires pour mettre en œuvre la baisse planifiée de l'impôt sur les sociétés.
Tout compte fait, Macron et son Premier ministre, Edouard Philippe, veulent mener six réformes sociales dans les 18 premiers moins du quinquennat Macron . Dans ce but, Edouard Philippe a dévoilé de 06/06/2017 le programme du gouvernement pour rénover le modèle social français. Parmi les réformes préconisées, citons :
1/ La réforme sur le droit de travail qui se fera par ordonnance d'ici à la fin de l'été 2017
2/ La réforme de l'assurance chômage, de la formation professionnelle et de l'apprentissage, qui s'enclenchent en septembre 2017.
3/ La hausse du C.S.G qui permettra de redonner du pouvoir d'achat via la suppression de certaines cotisations sociales et qui entrera en vigueur le 01/01/2018.
4/ La rénovation du système de retraite, qui sera lancée au cours de l'année 2018.
Faut-il signaler que cette réforme couvre plusieurs engagements pour Macron, entre autres :
1/ Modification des domaines de négociation réservés à la branche professionnelle et à l'entreprise
2/ Fusion des instances représentatives du personnel.
3/ Plafond obligatoire des dommages et intérêts pour licenciement abusif.
Cette réforme va plus loin que la très décriée loi-travail de Myriam El Khomri qui avait déclenché l'an dernier la pire crise sociale sous un gouvernement de gauche.
Pour aller plus vite dans son programme de réforme sociale, le projet de loi d'habilitation a été présenté le 28/06/2017 en Conseil des ministres.
Il a été adopté à l'Assemblée Nationale le 13/07/2017.
Fin mai, au début de la concertation sociale sur la réforme du Code du travail, Edouard Philippe s'était fixé comme objectif de parvenir, concernant le compte pénibilité, à « un dispositif plus simple » d'ici à « la fin de l'année ». Début juillet, il a présenté une nouvelle mouture de ce dispositif, entré en vigueur par étape depuis 2015 et qui permet aux salariés du privé occupant un poste pénible de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel sans perte de salaire.
Désormais rebaptisé « compte professionnel de prévention », il est maintenu sur les six critères (travail de nuit, répétitif, en horaires alternants ou en milieu hyperbare, ainsi que le bruit et les températures extrêmes). En revanche, quatre autres critères (manutention des charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques), sortiront du compte à points et le droit à départ anticipé à la retraite sera lié à la reconnaissance d'une maladie professionnelle. Le mode de financement du dispositif est également modifié.
Après avoir eu une idée assez généralisée sur le programme de réforme sociale de M.Macron, il serait opportun de voir si ce programme pourrait être applicable en Tunisie, autrement dit si M.Chahed pourrait créer un parti, prendre le pouvoir et renouveler la scène politique.
Plusieurs commentateurs vous diront que cela est réalisable car M.Chahed bénéficie d'un immense capital sympathie surtout depuis qu'il a déclaré la guerre à la corruption.
Cette acte louable a poussé la population à adopter en masse l'initiative de Chahed car aucun Premier ministre ni aucun président de la république ne s'est aventuré à prendre une décision pareille.
Or, on remarque le même phénomène chez les Français qui ont été déçus du laisser-aller de leurs responsables politiques. Et c'est sur cette base que Macron s'est évertué à renouveler la classe politique en France.
En Tunisie, pareil schéma pourrait voir le jour si M.Chahed parvenait à la magistrature suprême.
En créant un nouveau parti politique, M.Chahed bénéficiera d'un grand nombre d'adhérents.
En effet, la plupart des partis politiques et notamment les dissidents de Nidaa Tounes seront là pour le soutenir et le faire installer finalement au Palais de Carthage.
Soit dit en passant, le coup de Macron est jouable en Tunisie.
De ce fait, il faut se rappeler la rapidité incroyable par laquelle Beji Caïd Essebsi est arrivé au pouvoir, car, ce qui compte surtout, c'est l'appui populaire.
Or, M.Chahed bénéficie largement de cet appui et peut atteindre sans difficulté la magistrature suprême.
A titre comparatif, signalons qu'en créant son parti politique « En marche » , Macron s'est vu soutenir par toutes les personnalités politiques, a gagné les élections présidentielles puis les législatives et dispose d'une majorité confortable à l'Assemblée Nationale .
Le tout s'est réalisé en un temps record car il faut savoir mobiliser la classe politique et se défaire du populisme. Et Macron l'a parfaitement réussi.
Donc, dans le but de voir le parcours de Macron se réaliser en Tunisie, il faudra que M.Chahed crée son parti quelques mois avant les législatives comme l'ont fait justement Caïd Essebsi et Macron.
En même temps et afin de s'attirer le plus grand nombre d'électeurs, M.Chahed devra s'atteler à entreprendre toute action susceptible de délivrer la population de toute manifestation obscurantiste, en reprenant notamment la voie progressiste de Bourguiba.
En résumé, et sans nous étaler sur les réformes qui pourraient être prises en Tunisie, ce qui s'est passé pour Macron peut bien se réaliser avec Chahed lequel bénéficie de l'estime d'une grande partie des Tunisiens progressistes et, de surcroît, il a suffisamment d'ambitions politiques et de dévouement indéniable pour que rayonne le nom de la Tunisie au sein des pays civilises.
Ahmed Ben Mustapha
Je ne pense pas que la réforme de la législation du travail en cours en France puisse être comparée à celle de Youssef Chahed ; Macron s'inspire du modèle allemand qu'il croit pouvoir rééditer en France afin de gagner en compétitivité en rognant sur les acquis sociaux, ce qui est un pari très risqué compte tenu des oppositions que suscite cette approche. En Tunisie, il n'y a pas de secteur productif local homogène orienté vers l'extérieur à l'instar de la France et la réforme Chahed est destinée plutôt à accroitre l'attractivité de la Tunisie pour les activités de sous-traitance en symbiose avec le nouveau code des investissements. A signaler la parution dans le numéro de septembre du « Monde diplomatique » d'un article sur les retombées sociales négatives du modèle allemand.
Extrait de l'article « UGTT : « SYNDICAT et/ou PARTI POLITIQUE » ? » de JAMEL SABER
Fondée le 20 janvier 1946 par Farhat Hached, leader syndicaliste assassiné le 5 décembre 1952, l'UGTT aura d'abord un rôle crucial à jouer dans la lutte pour l'indépendance. En 1956 l'UGTT, l'UTIC (patronat) et l'UNA (Union nationale des agriculteurs) s'unissent avec le Néo-Destour (d'Habib Bourguiba) pour créer un « Front national ». Ce dernier raflera la totalité des sièges à l'Assemblée constituante chargée d'instituer la première République (dont 19 députés élus de l'UGTT), mais n'étaient plus que 2 sur les listes du « Rassemblement constitutionnel démocratique »(RCD) en 2009. Plusieurs personnalités issues de l'UGTT deviendront également ministres et les vases communicants entre syndicalistes et politiques se mettent en place.
Avec l'accession au pouvoir de Habib Bourguiba premier Président de la république tunisienne, la relation entre le parti-Etat et le syndicat historique se concrétise dans une forme de « quasi-bipartisme ». Bref c'était un « mariage de raison » du temps de Bourguiba. Par contre pour la période de la dictature sous Ben Ali, l'UGTT est progressivement « mise au pas ». La direction de la Centrale syndicale s'alignera, dès les années 90, sur les positions du régime et sera accusée de malversations, et d'inertie coupable. Dans les années 2000, l'élection d'Abdessalem Jrad en tant que secrétaire général confirme cette tendance, jusqu'aux jours précédents le départ du dictateur déchu. L'appel à une grève générale le 14 janvier 2011 permettra en effet de redorer quelque peu le « blason terni » du syndicat.
Mais "coup de tonnerre" le 17 janvier 2011, l'UGTT accepte de participer au gouvernement de transition de Mohamed Ghannouchi, malgré le maintien de ministres »RCDistes ». Ainsi donc sans consulter au préalable la base, les trois syndicalistes Houssine Dimassi, Abdeljelil Bédoui et Anouar Ben Gueddour sont respectivement nommés ministre de la Formation et de l'Emploi, ministre sans portefeuille et secrétaire d'Etat auprès du ministre du Transport et de l'Equipement. 24 heures plus tard, ces derniers démissionnent face à la colère de la population refusant la présence de ministres membres du RCD aux postes-clés, et surtout sans consultations préalables intersyndicales. Sa capacité de mobilisation lors de l'instabilité des premiers mois suivants le départ de Ben Ali en fait toutefois un acteur principal, consulté automatiquement et en premier lieu pour la composition des gouvernements de transition Ghannouchi 2 et Essebsi.
Souvent dans les rangs d'une opposition fortement affaiblie depuis les élections du 23 octobre 2011 et l'arrivée au pouvoir des islamistes, l'UGTT cherche à se repositionner et à maintenir son influence politique. Le « bras de fer » venant à la confrontation verbale voire physique par moments avec les « disciples » d'Ennahdha est entamé. Ainsi, après avoir maintes fois critiqué le syndicat pour son rôle hautement politique, Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste d'Ennahdha, adopte un discours plus apaisé pour limiter les points de friction. Bref, l'UGTT était donc un « rempart infranchissable » de l'islamisation dévastatrice et totale du pays, c'est en quelque sorte notre « sauveur ».


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