La fédération tunisienne de handball tiendra le 30 courant son assemblée générale élective. Deux listes en course dont celle conduite par Karim Hélali. L'autre étant conduite par Mourad Mestiri, le président sortant de l'instance fédérale. Nous accordons, aujourd'hui, la parole à Karim Helali en attendant une réponse de l'autre partie à notre demande, une réponse qui ne saura tarder à notre avis. Karim Helali est natif du 06 mai 1970 (46 ans), magistrat au Conseil d'Etat , ex-Maire de la ville de l'Ariana et actuel député à l'Assemblée des Représentants du Peuple. Il a pratiqué le handball de 1980 à 1993 à l'AS. Ariana avant de faire ses premiers pas de responsable dans le domaine du handball au sein de la ligue nationale de handball de 2002 à 2005. Membre fédéral cumulant au fil des années 2007 à 2012 les charges inhérentes au sponsoring, aux affaires juridiques et porte parole de la FTHB. Et cerise sur le gâteau: son élection à la présidence de cette même FTHB en 2012. Fédération qu'il quittera deux années plus tard en démissionnant. Karim Helali est actuellement membre du tribunal administratif de l'IHF, et membre du tribunal du sport en Tunisie. *Le Temps : Venu pour une interview en tête à tête, je vous trouve entouré de quelques uns de vos co-listiers. A qui dois-je m'adresser ? -K. Helali : Ils sont là pour m'accompagner à Zaghouan dans le cadre de notre campagne électorale, ils n'auront pas à intervenir. *Pourquoi Zaghouan et pas ailleurs ? -Nous nous sommes déjà rendus dans plusieurs gouvernorats du sud et du centre du pays où nous avons été bien accueillis. Nous irons prochainement dans la région du nord ouest : Jendouba, Béjà et un peu partout. Pourquoi Zaghouan me dîtes-vous ? Le handball est un sport pratiqué par une grande frange des jeunes de cette région. Nous allons les écouter, prendre acte de leurs revendications comme on l'a fait là où nous nous sommes rendus. Revendications auxquelles nous répondrons au cas où nous passerons avec succès les élections du 30 octobre. *Si Karim, qu'est-ce qui vous a poussé à tenter une nouvelle expérience à la fédération tunisienne de handball. Une fédération que vous avez pourtant quittée de votre propre gré ? -C'est à partir d'un diagnostic longuement réfléchi. Le handball est actuellement en crise, la situation est catastrophique. Problèmes structurels dus à une mauvaise gestion, accumulés par un financement quasi inexistant, une absence d'encadrement, un laisser aller dans la prise en charge de nos sélections représentatives et la liste est longue. La mauvaise prestation de notre équipe nationale Hommes aux derniers JO de Rio est venue confirmer la crise aigue que connaît le handball national. Un flop dont il faut chercher les raisons dans la bien mauvaise gestion de la préparation de cette équipe nationale : grèves de joueurs, démissions d'autres parmi le groupe. Sait-on que l'équipe nationale Dames qui s'apprête à disputer le prochain Mondial est en chômage forcé faute de sélectionneur qui a préféré jeter l'éponge. Et faute de trouver l'argent nécessaire pour organiser des stages de préparation. Je vous fais fi des autres problèmes rencontrés au niveau de la Confédération africaine de Handball comme avec la fédération internationale. Nos relations avec ces instances se sont sérieusement dégradées au fil des mois. Problèmes faisant suite aux graves dépassements vécus lors de la dernière CAN du Caire. *Le handball n'est pas le football à ma connaissance dans la mesure où il n'est pas toujours facile d'aller chercher et trouver les sources de financement des activités de la fédération ? -On trouve bien ces sources de financement pour aller faire de la figuration au dernier congrès de la Confédération africaine dans la lointaine Naïrobi mais pas pour couvrir le moindre rassemblement d'une équipe nationale Dames livrée à elle-même. Volet sources de financement, où sont passés les sponsors de la fédération ? Qu'a-t-on fait pour réactiver les droits de transmission de la compétition nationale, autre source de financement ? *A vous entendre évoquer toutes ces problèmes, ne pensez-vous pas que la situation est tellement délicate qu'il est quasi impossible de la remettre sur la bonne voie, celle du salut ? -Si j'ai pris la décision de tenter cette nouvelle expérience, c'est que j'ai foi en mes capacités de relever et de gagner ce défi. Je me suis entouré d'un groupe de personnalités rompues aux choses du handball dont l'expérience n'est plus à démontrer. Une équipe renouvelée à 90% composée de poids lourds au profil intéressant. Les encouragements et l'apport promis par les parties que nous avons rencontrées lors de notre campagne électorale nous incitent à croire ferme que nous allons réussir dans notre mission consistant à faire redémarrer un handball qui a beaucoup donné au sport national. *Quelles sont les premières actions à entreprendre en cas de victoire aux élections du 30 octobre ? -Commencer par inviter en Tunisie les présidents de la fédération internationale et de la confédération africaine. Notre objectif étant de d'ouvrir une nouvelle page dans nos relations avec ces deux instances et de retrouver le cas échéant notre vrai place dans le concert des instances sportives internationales. Et là, je me demande le pourquoi de l'absence de la moindre candidature d'un Tunisien au sein de la confédération africaine qui vient de tenir son congrès ? Le président sortant de la FTHB y était pourtant. *A mon humble avis, il y a d'autres priorités que celle consistant à inviter ces personnalités du handball international ? -Réactiver nos relations avec ces instances sont capitales pour notre handball dans les court et moyen termes. Ceci ne nous empêchera pas de prendre à bras le corps les mesures à prendre pour relancer un sport qui a périclité au fil de ces derniers mois. *Vos autres priorités ? -Trouvez-vous normal qu'on laisse tomber deux équipes nationales à quelques encablures de deux championnats du monde pour aller faire sa campagne électorale. Les services concernés de la Tutelle auraient du intervenir. Aussi, allons-nous accorder la priorité à nos deux sélections en leur garantissant des conditions de préparation à la mesure de l'importance de ces deux rendez-vous. Pour ensuite nous attaquer à moult problèmes auxquels nous allons procéder par ordre de priorités : sources de financement pour clôturer l'année, révision des contrats de sponsoring, reconduction du contrat de notre équipementier qui expire fin décembre prochain soit à la veille du Mondial de France, reprise des contacts avec les chaînes de télévision... Et bien sûr le respect des promesses contenues dans notre programme inhérentes au sport féminin, à l'arbitrage, à la formation, à la restructuration de la direction technique nationale... Je ne termine pas sans ajouter que nous avons mettrons en route les mesures que nous sommes en mesure de tenir. *Pour terminer, quant à nous. En cas de victoire le 30 courant, quelles seront vos relations avec les composantes de la liste concurrente ? -A l'heure qu'il est et jusqu'au 29 courant, il s'agit de campagne électorale. Les portes de la fédération seront ensuite ouvertes à tous, ils seront les bienvenus et nous continuerons à travailler ensemble pour le bien du handball national.