Réussir le parcours des migrants aussi bien dans les pays d'accueil que lors du retour et leur réinsertion dans leurs pays d'origine. Implication effective de la société civile pour la réussite de ce projet et discrimination positive pour les régions défavorisées Les projets de coopération et de partenariat entre la Tunisie et l'Union Européenne se multiplient mais ne se ressemblent pas tellement ils sont diversifiés touchant, presque, à tous les domaines économiques, sociaux, culturels, etc. Une cérémonie officielle pour le lancement d'un nouveau projet d'accompagnement et de soutien aux structures tunisiennes s'occupant de la migration et de la mobilité (LEMMA) s'est déroulée, hier matin à Tunis. Placée sous le signe « LEMMA- Ensemble pour la mobilité », le projet devrait durer trois ans avec un financement assuré par l'U.E de l'ordre de 5 millions d'euros (soit environ 12 millions de dinars). Quant à la concrétisation, elle va être assurée par Expertise-France (agence française d'expertise technique internationale). Le lancement de cette action a été marqué par plusieurs allocutions. Après celle d'ouverture du ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane, il y a eu les speeches des hôtes Ainsi, l'ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie, Laura Baeza, a fait remarquer que l'originalité de ce projet réside dans l'adoption d'une approche de partenariat entre les pays concernés afin de réussir le parcours des migrants aussi bien lors de leurs séjours dans les pays d'accueil que lors du retour et de réinsertion dans leur pays d'origine. L'ambassadeur français, François Gouyette, a pris la parole pour indiquer que le projet LEMMA sera positif à plus d'un égard dans la mesure où il aspire à mettre en place des opérations et d'accompagnement et de sensibilisation des migrants sans oublier, comme susmentionné, celle de l'aide au retour grâce à une formation adéquate avec le marché du travail tunisien. L'ambassadeur d'Espagne à Tunis, Juan Lopez Doriga Pérez a mis en exergue l'importance de la coopération tuniso-espagnole. Il a précisé que dans le cadre de ce projet, l'Espagne, par le biais de la FIIAPP, aura une contribution consistante en vue du succès de cette action Il faut dire que le projet « LEMMA » associe, en fin de compte, outre l'Union Européenne, qui réalise le projet avec les autorités tunisiennes, sept autres Etats, en l'occurrence la Belgique, l'Espagne, la France, l'Italie, la Pologne, le Portugal et la Suède. A noter que l'action comprend trois composantes. La première consiste en la mise en œuvre d'un plan d'action en matière de migration, de travail et de mobilité professionnelle en cohésion avec la stratégie nationale migratoire. Dans le cadre de la deuxième, le projet appellera les autorités locales, en Tunisie et dans l'U.E,. à intégrer la migration comme étant un vecteur-clé du développement, à la fois dans le cadre de la coopération décentralisée et des plans de développement régionaux. La 3ème composante consiste à aider les autorités tunisiennes concernées à s'impliquer directement dans la réinsertion des migrants, une fois de retour au pays. Ainsi et pour chacune de ces phases, l'expertise européenne sera largement sollicitée pour offrir une coopération positive et efficace entre administrations publiques européennes et tunisiennes. Les objectifs de cette opération peuvent être résumés en trois volets, aussi, à savoir le renforcement des capacités des autorités tunisiennes à gérer la migration de travail et la mobilité professionnelle, l'amélioration de la connaissance des principales communautés tunisiennes en Europe et la mise en place d'un programme bien ciblé de mobilisation des compétences de la diaspora afin de favoriser l'intégration de la migration dans le développement local et régional et, enfin, le renforcement des capacités des autorités tunisiennes et des organisations de la société civile à apporter un soutien déterminant à la réinsertion des personnes revenant au pays. Déclaré comme étant officiellement lancé, un rendez-vous a été donné, dans trois ans, par Mme Hélène Hammouda, responsable à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFFI), pour une évaluation des résultats obtenus. Hélène Hammouda a mis l'accent, par ailleurs, sur l'importance qu'il faut accorder à la société civile pour la réussite de ce projet, notamment celles de moyenne et petite taille et qui sont actives dans les régions de l'intérieur du pays, connues comme étant de grands réservoirs pour les communautés d'immigrés. Ainsi, une sorte de discrimination positive sera observée en matière d'intérêt accordé aux régions les plus défavorisés du pays. D'ailleurs, c'est cette implication effective de la société civile qui, associée à cet ambitieux projet qu'est « LEMMA », aura un impact fort et durable sur la question de la migration.