Lors d'un point de presse tenu, hier, au siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, à Tunis, la présidente de la chambre nationale des jardins d'enfants et des crèches, Mme Nabiha Kammoun Tlili, a mis en garde contre les retombées négatives du projet du nouveau cahier des charges relatif à l'organisation des jardins d'enfants sur ce secteur, en cas de sa mise en application sans y apporter les ajustements nécessaires, notant que la plupart des jardins d'enfants exerçant dans le secteur organisé ne répondent pas aux nouveaux critères que comporte ce nouveau cahier des charges. Elle a estimé qu'il donnera lieu à la fermeture de 80% des jardins d'enfants exerçant dans le secteur organisé. Elle a signalé que les propositions présentées par la chambre au cours de l'élaboration de ce nouveau cahier des charges n'ont pas été prises en considération , ajoutant que la chambre organise ce point de presse pour attirer l'attention de l'autorité de tutelle représentée par le ministère de la Femme et de la Famille sur cette question et sur d'autres problèmes que rencontre le secteur des jardins d'enfants et elle espère que ces remarques trouveront l'écho favorable, sans quoi, a-t-elle dit, les directeurs et directrices des ces établissements vont organiser des actions de protestation pour appuyer leurs demandes dont des rassemblements devant la présidence du gouvernement et le ministère de la Femme et de la Famille. Les nouvelles conditions devant être remplies, à l'avenir, se rapportent aux divers aspects du secteur, comme la situation du jardin d'enfants, son infrastructure de base, ses cadres dirigeants. Ainsi, le jardin d'enfants devrait être situé loin des routes principales, ouvrir sur un jardin, tandis que les cadres dirigeants devraient être des diplômés du supérieur spécialisés, comme les diplômés de l'Institut de formation des cadres de l'enfance de Carthage Dermech, outre la limitation de l'âge des enfants à moins cinq ans, dans la mesure où l'accueil des enfants de 5 à 6 ans relève de l'enseignement préscolaire. Problématique des écoles coraniques La présidente de la chambre nationale des jardins d'enfant a dit, aussi, ne pas comprendre les raisons qui ont déterminé le ministère de la Femme et de la Famille, en tant qu'autorité de tutelle, à revenir sur son accord portant sur l'organisation d'une session d'habilitation au profit des cadres dirigeants des jardins d'enfants, exerçant depuis 10 ans, et ayant le niveau de la 7ème année secondaire afin de les habiliter à continuer d'exercer en cette qualité après l'application des nouvelles conditions relatives au niveau requis des cadres dirigeants des jardins d'enfants, savoir un diplôme supérieur spécialisé. Elle a attiré l'attention, également, sur la problématique que représentent les écoles coraniques, et les écoles dites maternelles, signalant l'existence d'écoles coraniques qui appliquent des programmes religieux radicaux, importés des pays du Moyen-Orient et que des centres religieux en Tunisie commercialisent et distribuent. Des échantillons de ces programmes ont été présentés au cours du point de presse, dont un programme sous forme de questions et réponses adressées à l'enfant, où l'on trouve une question qui demande combien y a-t-il de « taghouts », terme désignant plus particulièrement les agents de la police et l'armée chez les terroristes) et quel est le nombre de leurs têtes, alors que la réponse dit qu'ils sont nombreux et que le nombre de leurs têtes est cinq. Il y a un autre programme appelé « la doctrine religieuse de l'enfant ». La présidente de la chambre du gouvernorat de Nabeul a indiqué que les services administratifs compétents ont découvert et fait fermer une école coranique appliquant pareils programmes sous la direction de quelques femmes portant le niquab et professant des idées religieuses radicales.