Au moment où M. Vladimir Poutine, Président de toutes les Russies, met le « monde » à nu, en prouvant que toutes ces fameuses coalitions « américano-américaines » ont jusque-là fait faillite contre Daëch et ses « frères », et pire encore, au moment où l'on voit des puissances moyennes comme la Turquie et l'Arabie Saoudite, demander à la Russie clairement (S.V.P), de ne pas frapper « Jabhat Ennosra », alliée principale d'El Qaïda, qu'on croyait, pourtant, jusque-là, décriée par cette mascarade du nouvel ordre mondial, la classant « organisation terroriste » (sic), les Tunisiennes et les Tunisiens doivent bien ouvrir les yeux sur tout ce qui peut porter atteinte à la sécurité nationale et surtout relativiser toutes les alliances proclamées aussi « solides » soient-elles dans le subconscient de notre Nation pacifique et fragile depuis le siècle dernier. Aujourd'hui, Monsieur Poutine, (avec un grand « M »), a donné une leçon aux peuples marginalisés de la Terre qui se faisaient berner par une désinformation et une propagande de gros calibres, en faisant croire que certaines puissances étaient réellement concernées par le « terrorisme » et décidées à le combattre vigoureusement. En effet, M. Poutine et les fusées « Cruise » de la marine russe, lancées de la mer Caspienne soit, à 1200 km de l'objectif et avec quelle précision, ont fait plus de dégâts et de mal contre les terroristes – toutes tendances confondues -, que plus d'une décennie de « tactiques » américaines inefficaces et trompeuses, puisque les terroristes de Daëch et d'El Qaïda, partis d'Afghanistan, sont devenus planétaires et occupent aujourd'hui des « Etats », un peu partout dans le monde. Le « dosage » américain a prouvé ses limites pour ne pas dire plus ! Le fait de s'acharner sur M. Poutine, son armée, et son aviation en Syrie, parce que tout simplement, ils ont osé frappé des « terroristes » supposés « ennemis » de l'Amérique de M. Obama, de l'Europe et de tous les pays arabes, alliés à l'Occident, c'est le comble du ridicule, mais avec cette découverte hallucinante, sur toute la stratégie fallacieuse de toutes ces puissances dites du « monde libre », ce qui a fait dire à des observateurs même occidentaux, que c'est bien Poutine, aujourd'hui, qui défend le monde libre ! Notre pays doit agir avec une extrême prudence, encore une fois, et relire ce testament immuable de Bourguiba, le plus grand diplomate tunisien de tous les temps, qui nous recommande de ne pas avoir « d'ennemis » car un ennemi est toujours de trop ! Certes, nos relations avec l'Amérique ont toujours été très bonnes depuis plus de deux siècles, mais la Russie, la Chine, même du temps du communisme ascendant, ont toujours été nos amies et ont toujours respecté notre indépendance nationale et de décision souveraine. Jamais ces deux puissances n'ont fait de mal à la Tunisie, bien au contraire ! L'Europe occidentale est encore plus importante pour nous dans la mesure où nous partageons avec elle une partie non négligeable de la Méditerranée. Nous sommes, à une heure de vol de Rome, Marseille, Barcelone et à deux heures de Paris, Londres et Frankfurt. La visite de notre Président Béji Caïd Essebsi en Egypte, très réussie, est à saluer, parce qu'elle remet la Tunisie sur son orbite naturelle, celle de l'équilibre et de la coopération sans sacrifier la souveraineté de nos choix et de nos décisions et sans interférer dans ceux des autres. Avec « l'éclairage » Poutine, il s'avère de plus en plus irréfutable que M. Abdelfattah Essissi, le Président actuel de l'Egypte a, bel et bien, sauvé son pays de la désintégration, type Syrie. Imaginez un seul instant une guerre civile et interne en Egypte (La kaddara Allah), avec ses 100 millions d'âmes, comme en Syrie ! On serait, maintenant, à compter des millions de morts et à filmer les décombres des temples éternels de la Vallée et des Pyramides des Rois-Pharaons, comme à Palmyre, la Syrienne ! Plus que jamais, notre pays doit coopérer avec le monde et toutes ses puissances sans exception, sans transiger sur un centimètre de notre indépendance nationale et de notre souveraineté. C'est cela le testament de Bourguiba et les faits récents lui donnent encore raison. A nous de ne pas intégrer des « blocs » qui « chassent » pour leurs intérêts et qui n'hésitent pas, sans aucun état d'âme, à sacrifier « amis et relations » même proches, pour mettre en œuvre leurs stratégies propres. Vous me direz, mais parfois, on a besoin d'aides et de coups de mains de nos proches alliés, comme par le passé. Certes, mais, attention de ne pas aliéner notre capacité de réagir pour sauver notre intégrité territoriale et nationale. Les « limites » doivent être claires pour nos « amis », parfois, plus que pour nos « ennemis » ! MM. Caïd Essebsi et Habib Essid, respectivement Président et Premier ministre, ont raison de s'inquiéter sur ce qui se passe en Libye, appelée à « remplacer » la Syrie dans la stratégie de Daëch et ses alliés de l'ombre. Daëch contrôle Derna, Syrte et même la périphérie de Tripoli, à 70 km de nos frontières, ce qui est loin d'être rassurant. A nous de consolider le front intérieur où Daëch a des « relations » et de composer intelligemment avec cet environnement trouble et mouvant comme les sables du grand Erg. Notre vraie alliance doit être avec l'Algérie et le Maroc d'abord, puis l'Europe occidentale essentiellement avec un équilibrage dosé avec les USA, la Russie et la Chine ! Que voulez-vous... la géographie a ses lois ! Quant à M. Poutine... Tout simplement, chapeau ! Grâce à lui on sait au moins qui fait quoi en Syrie et peut être ailleurs. Tiens, M. Erdogan, nous a bien dit qu'il allait frapper Daëch... il le fera. Soyons patients, mais le PPK, d'abord. A chacun ses intérêts et sa géographie ! K.G