Le chef du gouvernement, Habib Essid, a affirmé, dans des déclarations à la presse, hier, que l'adhésion de la Tunisie à la coalition internationale de lutte contre l'Etat islamique en Irak et au Levant, Daech, et l'extrémisme violent revêt des dimensions politiques et stratégiques, en même temps, disant que cette participation sera axée principalement sur l'échange des informations et des renseignements qui concernent la Tunisie, vu qu'elle livre une guerre contre le terrorisme, de sorte qu'elle va pouvoir obtenir des renseignements à ce propos de la part des pays membres de la coalition, y compris la fourniture à l'avance d'informations sur les plans et opérations terroristes ciblant la Tunisie afin qu'elle prenne ses dispositions et les mette en échec avant leur mise en exécution. Il a indiqué que bon nombre de pays membres de la coalition sont en possession de grandes quantités d'informations à ce sujet qu'ils mettront à la disposition de la Tunisie. Parlant au cours d'un point de presse tenu, au palais du gouvernement à la Kasbah, le chef du gouvernement a déclaré que de telles adhésions entrent dans les attributions conférées par la nouvelle Constitution, en vertu de l'article 77, au président de la République, faisant remarquer qu'il est possible de solliciter la Tunisie d'envoyer des troupes dans le cadre de la coalition, mais dans ce cas, le président de la République devra consulter le président de l'Assemblée des représentants du peuple et le chef du gouvernement, de même qu'il doit rendre compte au peuple des résultats de cette participation directe après 60 jours. Concernant la décision de ne pas prolonger l'état d'urgence qui a pris fin le 2 octobre, le chef du gouvernement a indiqué que la décision a été prise à la lumière d'un rapport sécuritaire et militaire soulignant que les objectifs ayant déterminé la proclamation de l'état d'urgence avaient été atteints et que la grande partie des personnes représentant un danger réel pour la sécurité et la stabilité du pays ont été arrêtées. Il a ajouté que la situation sécuritaire s'est beaucoup amélioré et qu'il n'y avait pas, par conséquent, de raison pour prolonger l'état d'urgence, encore que la menace terroriste persiste toujours autant pour la Tunisie que pour tous les autres pays du monde. Il a souligné que la Tunisie est passée d'une position défensive à une position d'attaque dans sa lutte contre le terrorisme, et ceci a, sans doute, des conséquences sur la réaction des organisations terroristes envers la Tunisie, cependant nous fixons notre politique conformément à l'intérêt supérieur du pays abstraction faite de la position des organisations terroristes. Concernant le retour au pays des jihadistes tunisiens en Syrie, Irak et autres foyers de tension, le chef du gouvernement a indiqué que constitutionnellement parlant, on ne peut empêcher aucun Tunisien de retourner au pays, à la condition, dans le cas de figure, de passer devant la justice pour ceux qui seraient impliqués dans des actes terroristes et le suivi judiciaire pour les autres en vertu des dispositions de la nouvelle loi sur le terrorisme, et c'est ce qui s'est produit pour certains. La relation avec l'OTAN M. Habib Essid a évoqué la question de la Conférence nationale sur le terrorisme, disant qu'elle a été différée et non annulée afin de permettre davantage de coordination à l'intérieur et à l'étranger. Il a souligné qu'il avait proposé, à l'occasion de sa participation aux travaux de la 70ème session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, que la Tunisie abrite la Conférence internationale sur le terrorisme sous l'égide de l'ONU qui doit publier au mois de janvier prochain un programme international sur la lutte contre le terrorisme. Le chef du gouvernement a consacré une partie de son point de presse aux résultats de sa participation à la 70ème session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, déclarant qu'ils ont été positifs, et que cette participation a permis de faire connaitre les réalisations de la Tunisie en matière de transition démocratique, ainsi qu'en matière d'égalité entre l'homme et la femme et au niveau du développement durable, tout particulièrement. Il a parlé, également, des entretiens qu'il avait eus, à cette occasion, avec certains chefs de délégations et de nombreuses personnalités dont le secrétaire général des Nations unies Ban-Ki Moon, et le secrétaire général de l'OTAN. Il a signalé que son entretien avec ce dernier a porté sur le renforcement de la coopération avec l'OTAN, dans le domaine de la formation et l'échange d'informations, notant en ce qui concerne l'octroi à la Tunisie par les Etats Unis du statut de partenaire non membre de l'OTAN, qu'il s'agit là d'une décision de la part des Etats Unis et qu'elle n'a rien à voir avec les relations avec l'OTAN en tant qu'organisation, mais la question revient à une sorte de procédure et de cadre qui permet aux Etats-Unis de consolider leur coopération militaire et sécuritaire avec la Tunisie.