La Tunisie est-elle en mesure d'engager les différentes réformes ? Ainsi donc, les réformes seront-elles achevées selon le calendrier déjà établi deux ans auparavant ? « Inchalla », rétorquait Christine Lagarde, directrice générale du FMI, en marge d'une conférence de presse tenue hier au siège de la Banque Centrale de Tunisie. Lagarde réplique en affirmant qu'il y a encore du travail à faire pour la Tunisie. « Il est clair qu'il y a du travail, du pain sur la planche en fait », explique-t-elle. Puisque selon la première responsable du FMI, la Tunisie doit envisager ces réformes d'une manière déterminée. Une manière avec laquelle, la réforme du système financier avec sa composante bancaire, celle du climat des affaires et l'orientation du budget vers la croissance doivent créer de la richesse et de l'emploi. Optimisme Toutefois, Christine Lagarde se veut optimiste quant à l'avenir économique du pays. Un optimisme traduit par une conjoncture internationale marquée d'une consolidation de la croissance des économies avancées, la zone euro en l'occurrence. « Ceci est de bon augure pour la Tunisie, qui peut escompter une augmentation des flux commerciaux et touristiques », a-t-elle ajouté. Elle précise encore, que la Tunisie dispose d'atouts considérables. A commencer par la situation géographique, pour finir par une population instruite et jeune. Ces arguments, tels qu'ils sont évoqués par Christine Lagarde, laissent apparaître un optimisme du FMI en dépit des difficultés économiques et le lourd fardeau économique engendré par des attentats terroristes. Du moment où le FMI se montre optimiste, que faut-il attendre en Tunisie ? La réponse vient cette fois-ci, de la part de Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie. Il s'agit d'un nouveau plan d'aide du FMI. « Nous allons demander un nouveau programme », annonce Chedly Ayari, qui explique encore que les négociations pour le nouveau plan d'aide devraient commencer en nomvebre 2015. Le programme devrait être entamé au plus tard en mars 2016, pour un montant qui dépasserait 1,7 milliard de dollars. La réponse du FMI semble favorable avant même le démarrage des négociations. C'est Lagarde qui l'affirme. « Pour l'avenir, le FMI continuera à soutenir la Tunisie », a-t-elle annoncé. Mais quel coût vaudra-t-il ? Bien malin qui le connaîtra. Christine Lagarde au Temps « La masse salariale de la fonction publique représente 13% du PIB national ...C'est l'un des ratios les plus élevés au monde » La masse salariale de la fonction publique représente 13% du PIB national. « C'est l'un des ratios les plus élevés au monde », révèle Christine Lagarde, directrice générale du FMI. En réponse à une question du journal le Temps, elle dira qu'il y a plusieurs mesures qui peuvent être envisagées. D'une part, elle évoque la possibilité d'un accord de modération salariale, négocié dans le cadre d'un dialogue avec les partenaires sociaux. « C'est l'un des outils que nous recommandons pour les pays qui se trouvent dans cette situation », a-t-elle expliqué. D'autre part, Christine Lagarde évoque la politique de recrutement comme alternative. C'est dire qu'elle parle des politiques de recrutements créatrices d'emplois. Mais, elle fait remarquer que les autorités doivent faire attention aux coûts à supporter. « L'ajustement automatique des prix d'hydrocarbures en cours d'étude », affirme Slim Chaker, ministre des Finances au Temps En réponse à notre question sur l'ajustement des prix nationaux à la pompe aux prix internationaux, Slim Chaker, ministre des Finances, explique que le gouvernement travaille encore sur cette loi. « D'ailleurs, elle figure parmi les trois points que nous allons examiner dans la cadre de la loi des finances 2016 », ajoute-t-il tout en précisant que cette proposition n'est pas encore adoptée. A cet égard, il convient de rappeler que cette proposition n'est pas nouvelle. Puisqu'elle a été adoptée en 2009. La conjoncture internationale est de plus en plus favorable pour l'appliquer, le gouvernement se dit encore qu'il est en phase d'étude. D'ailleurs, Christine Lagarde révèle que d'après les analyses du FMI, la baisse des cours mondiaux des matières premières (le pétrole également) est durable. D'autant plus qu'une baisse de 10 dollars des prix de pétrole entraîne une baisse de 0,6% du PIB du déficit budgétaire de la Tunisie.