Les fruits ont connu, hier, une hausse fulgurante. Les prix affichés ont été doublés voire triplés. A titre d'exemple de cette flambée, les poires sont passés au dessus de la barre de quatre dinars le kilogramme, les raisins sont cédés à plus de 3 dinars le kilogramme alors que les pommes importées dépassent les six dinars et les dattes sont vendues à plus de 6 dinars le kilogramme. «Notre pouvoir d'achat ne peut plus suivre cette hausse», a fait remarquer un habitant devant un vendeur de légumes en comptant les pièces de monnaie. Faisant ses courses, ce père de famille a déploré les nouveaux tarifs des fruits: «Les pommes, les abricots, les figues et les pèches sont hors de prix pour un cadre moyen comme moi. J'ai payé 10 dinars pour quelques kilos de fruits. J'estime que les tarifs sont exagérés». Même son de cloche auprès d'autres consommateurs. «Si on continue à ce rythme, on ne mangera que des pastèques dont la qualité se détériore d'un jour à l'autre. Fini la diversification des fruits », nous confie une femme au foyer résidant dans quartier populaire. Cependant, poursuit le grossiste des fruits, les prix restent élevés au niveau des souks et marchés à cause de l'activité des intermédiaires. Des camions transportant des fruits et légumes sont vendus directement aux intermédiaires qui stockent la marchandise ou appliquent des prix excessifs. «Les autorités devraient être plus vigilantes et renforcer les contrôles dans les points de vente et exiger les factures. Ce secteur doit être organisé afin d'éviter qu'une poignée de commerçants vive au détriment des consommateurs aux bourses très modestes», explique Am Ali . Pour plusieurs ménagères croisées dans ce marché populaire, il faut d'abord faire le tour des différents marchés environnants et comparer les prix pour ensuite se décider à faire ses emplettes. «Je suis obligée de jongler avec le salaire de mon mari et du mien pour pouvoir faire face à nos dépenses mensuelles et surtout faire nos emplettes sans être obligés de nous endetter. « Déjà avec leurs anciens prix, les fruits n'étaient pas à la portée de toutes les bourses, maintenant ils sont presque inabordables», affirme Senda, mère de quatre enfants. C'est insensé, dira une ménagère, où sont passés les contrôles promis par le ministre du Commerce ? Pourquoi laisser ces commerçants vendre leurs produits à des prix exorbitants échappant à tout entendement humain» ? Un autre d'ajouter : « Au niveau des divers étals ce n'est pas le client qui est roi mais les marchands qui font la loi ». En vérité, tout s'enchaîne, il ne faut pas s'attendre à une quelconque baisse durant les prochains jours car la fièvre des prix s'est propagée partout et le budget familial continue à saigner dans ce genre d'événement.