Ce ne sont que des prévisions. La Compagnie de Phosphate de Gafsa prévoit la production de phosphate 6,5 millions de tonnes en 2015, soit environ 80% du volume produit par la CPG en 2010, année de référence. Est-ce possible ? Une année auparavant, la CPG a prévu la production de 5 millions de tonnes pour n'en produire finalement que 3,9 millions de tonnes. En tout cas, la production nationale du phosphate devrait presque tripler cette année par rapport à 2012. Et pourtant, elle se trouve écartée du Top5 des producteurs mondiaux du phosphate. Et même avec, la CPG arrive à produire 6,5 millions de tonnes en 2015, elle ne figurera pas dans les cinq premiers producteurs mondiaux puisqu'elle fait face à une offensive de nouveaux producteurs à l'instar de la Jordanie et l'Arabie Saoudite dont la production dépasserait les 8 millions de tonnes tout en sachant que sa production était quasiment nulle en 2010. Ces pays deviennent des concurrents essentiels même au niveau des marchés traditionnels de la Tunisie. Le phosphate saoudien ou encore en provenance de la Jordanie pourrait supplanter la production tunisienne provisionnant l'Europe de l'Est, au Brésil et même à la Nouvelle Zélande. Des marchés sur lesquels la Tunisie compte beaucoup. Auprès de la Compagnie de Phosphate de Gafsa, on estime que la production nationale en phosphate devrait être majorée de 2 millions de tonnes à partir de 2017. Pratiquement, après l'exploitation du nouveau projet d'Om Lakhchab (délagation de Metlaoui à Gafsa) moyennant une enveloppe de 63 millions de dinars. Sra Ouertane : le cahier des charges avance ! Côté ministère de tutelle, on affirme que deux autres projets seront également suivis de près. C'est d'ailleurs ce que Zakaria Hamad, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines a affirmé récemment. Il évoque principalement le projet d'exploitation du gisement stratégique de « Sra Ouertane », une mine de 10 milliards de tonnes de phosphate. Les informations telles qu'elles sont collectées auprès de la CPG et le ministère de tutelle, laissent entendre que les études de faisabilités techniques financières sont déjà réalisées. Reste à lancer les appels d'offres internationales. Le cahier des charges relatif à ce projet n'est pas encore élaboré. Sauf que selon un document- depuis 2008 sur le site web du ministère de tutelle- le projet consiste en une mise en concession de 25 % du gisement et il s'agit de l'extraction et flottation de 4 millions de tonnes de phosphate marchand par an, outre la transformation de 1 Million de tonnes P2O5 par an sous forme d'acide phosphorique et engrais. L'investissement tel qu'il est prévu dans ce document est de l'ordre de 3 milliards de dollars, sauf qu'actuellement, le gouvernement parle d'une enveloppe de 5 milliards de dollars. Grosso modo, le projet prévoit la création de deux sociétés : la première est chimique sera chargée de l'extraction et de la flottation du minerai, alors que la deuxième prendra en charge la transformation et l'implantation des infrastructures requises (voie ferrée, site portuaire, adduction d'eau, alimentation électrique, décharge de phosphogypse, utilités et stockages). Dans les coulisses du Premier Ministère, l'élaboration du cahier des charges relatif au projet a l'air d'avancer en catimini. Le jour où sera lancé l'appel d'offres, que va-t-il changer ? A suivre. En chiffres 30 000 employés travaillent dans les différentes filiales de la CPG et le Groupe Chimique Tunisien (GCT) 500 millions de dinars, la masse salariale de la CPG la GCT selon les chiffres officiels, contre des recettes évaluées à quelques 4 milliards de dinars 10 000 tonnes par jour, perte quotidienne causée par le dernier arrêt de la production à la cpg. A noter Après la nomination de Romdhane Souid à la tête de la CPG, le poste du directeur général des mines au ministère de l'industrie demeure encore vacant. A quand la nouvelle nomination?