La commission administrative du syndicat général de l'enseignement secondaire a annoncé à l'issue d'une longue réunion entamée lundi après-midi l'organisation d'une série de mouvements de protestation contre le refus du ministère de l'Education de lancer des négociations sur les revendications des enseignants. Ces mouvements de protestation prendront un rythme ascendant, selon un communiqué publié par le syndicat relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Il s'agit en premier lieu d'une grève prévue pour le 21 et 22 janvier, suivie d'un rassemblement devant l'Assemblée des représentants du peuple. En cas de non-satisfaction de ses revendications après ce premier débrayage, le syndicat lancera un nouveau mot d'ordre de grève pour les 17 et 18 février. Cette nouvelle grève sera suivie d'un rassemblement de protestation devant le Palais du gouvernement à la Kasbah. Enfin, une grève administrative pourrait être observée à la fin du second trimestre de l'année scolaire. Cette nouvelle escalade a été décidée moins d'une dizaine de jours après l'interruption d'une grève illimitée déclenchée le 8 décembre suite à un accord conclu le jour même avec le gouvernement sur la suspension des prélèvements sur salaires des jours non-travaillés dans le cadre d'un premier débrayage observé en novembre. «L'accord conclu le 8 décembre avec le ministère en pleine période d'examens ne concernait qu'un seul point. La commission administrative a ainsi jugé que le ministère n'a pas affiché la moindre volonté de lancer des négociations sur les autres revendications des enseignants» , explique le secrétaire général du syndicat, Lassaâd Yaâcoubi. Augmentations salariales Les enseignants du secondaire réclament notamment des augmentations salariales de nature à compenser la détérioration remarquable de leur pouvoir d'achat, une révision à la hausse des montants des indemnités qu'ils perçoivent et la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 55 ans au regard du caractère pénible de la profession. Ils revendiquent aussi l'annulation du prélèvement de jours de travail sur les salaires à titre de contribution au budget de l'Etat décidé par le gouvernement de Mehdi Jomâa, l'ouverture de négociations sur la réforme du système éducatif et la promulgation d'une loi qui criminalise les violences physiques et verbales à l'encontre des enseignants et de l'ensemble du personnel exerçant dans les établissements éducatifs. Le syndicat appelle, par ailleurs, à la régularisation de la situation des enseignants suppléants, en leur accordant couverture sociale et augmentations salariales. Le ministère de l'Education avait précisé qu'il n'est pas en mesure de satisfaire les revendications du syndicat ayant des incidences financières, indiquant que cela relève des attributions de la Présidence du gouvernement et le ministère des Finances. Lors de la dernière réunion entre les représentants du ministère et deux membres du syndicat, le ministre de l'Education avait, cependant, indiqué que son département est en train de préparer un projet de loi relatif à la lutte contre la violence contre les enseignants et l'ensemble du personnel exerçant dans les établissements éducatifs. Estimant que la grève observée le 8 décembre ne répond pas aux conditions légales (avertir les autorités 10 jours avant la date de la grève, NDLR), le ministère a, sur un autre plan, déposé une plainte contre le Bureau exécutif du syndicat pour «violation du Code du travail».