Dans le cadre de sa mission d'observation des élections législatives en Tunisie, l'Union Européenne a organisé hier, mardi 28 octobre 2014, une rencontre avec les médias, la société civile et les experts afin d'annoncer sa première évaluation du processus électoral. Invitée par l'ISIE pour observer les élections législatives, la Mission d'Observation Electorale de l'Union Européenne (MOE UE) a commencé son travail le 17 septembre 2014. Cette mission a été dirigée par Mme. AnnemieNeyts-Uyttebroek, membre du Parlement Européen. Une équipe composée de 112 observateurs a été dans plusieurs régions de la Tunisie afin d'évaluer le processus des législatives en vue de vérifier s'il respecte la législation tunisienne et les normes internationales. Cette équipe a été, par la suite, rejointe par une délégation présidée par M. Michael Gahler et 7 députés. Le jour du scrutin, la mission a été déployée sur 559 bureaux de vote, assistant à l'ouverture des portes jusqu'au dépouillement et la transmission des résultats. La matinée d'hier était l'occasion de formuler à l'opinion publique les conclusions préliminaires. Un rapport positif Entamant la conférence, la Cheftaine de la Mission d'observation électorale, Mme. AnnemieNeyts-Uyttebroek a d'abord tenu à féliciter le peuple tunisien qui en répondant à l'opération de vote, «a renforcé son engagement démocratique grâce à des élections crédibles et transparentes qui ont permis aux Tunisiens de toute sensibilité politique de voter librement». Un processus qui n'aurait pas réussi sans la mise en place d'un cadre juridique électoral muni d'une base «satisfaisante» selon l'Union Européenne. Elle a, notamment, loué les mérites de l'ISIE qui, malgré toutes les contraintes qu'elle a eu en termes de temps et de délai pour préparer les deux élections (législatives et présidentielles), a réussi à «faire preuve de transparence, d'impartialité et d'une bonne organisation. Les légers retards dus à ces contraintes ont été palliés autrement. L'ISIE a scrupuleusement respecté «les décisions prévues par la loi électorale» et à installer la base propice au bon déroulement de la campagne. Celle-ci s'est passée «largement dans le calme.» Lors de ce rapport préliminaire, la Mission d'Observation Electorale de l'Union Européenne (MOE UE) a qualifié le travail des médias durant toute la campagne législative de positif. Le respect du pluralisme politique et la diversité de la matière politique ont participé à l'opération électorale. En évitant les discours de haine et en passant des messages positifs et des débats politiques constructifs, les médias ont fortement permis aux électeurs de mieux comprendre le paysage politique. «Les médias tunisiens ont généralement contribué au déroulement calme et ont couvert les activités des listes électorales de façon pluraliste et équitable». Grâce à son équipe Monitoring des médias, la MOE UE a pu observer le travail de la presse tunisienne. Les observations préliminaires ont montré une conformité notoire aux règles imposées par la HAICA et l'ISIE. «Les médias observés se sont généralement abstenus de diffuser un contenu biaisé». Quant à la société civile accréditée par l'ISIE pour observer les élections, les 14 mille observateurs et les 14 missions d'observations nationales «ont fait preuve de dynamisme et d'engagement civique» selon la MOE UE qui a gratifié leurs efforts hier. La mission a, par ailleurs, relevé le faible taux de participation de la femme candidate dans les élections. Malgré la loi électorale de 2011 qui exige la parité et l'alternance dans les listes de candidats, la réalité est tout à fait autre. En effet, sur les 1,326 listes retenues, uniquement 148 femmes étaient têtes de listes. Ce qui équivaut à une légère avancée de 7% par rapport aux élections de 2011. Le seul pic atteint à peine les 29% à Tunis 2. Le même sort est réservé à la couverture médiatique des femmes candidates. Leur présence dans les médias est très timide et «faible surtout dans les médias audiovisuels publics.». On parle de 10% le taux de couverture médiatique relative aux femmes dans les Watania 1 et 2 et à la Radio Nationale. Le journal public La Presse, a consacré 29% de sa couverture aux femmes candidates. Sinon, globalement, la journée du scrutin s'est déroulée dans la sérénité et la transparence. La MOE UE trouve que le processus était réussi dans les 93% bureaux de vote observés.