Conjoncture oblige, la Tunisie voit de nouveau sa dette publique augmenter d'environ 3 milliards de dinars au terme des six premiers mois de l'année en cours. Le chiffre exact étant 2889.1 millions de dinars, soit une augmentation de 3% par rapport par rapport à fin juin 2013. Une augmentation expliquée par l'aggravation des déficits publics : situation causée principalement par la stagnation de l'activité économique du pays. C'est ainsi que la dette publique a connu une croissance plus accrue au cours du premier semestre de l'année en cours, contre 9.6 % au cours de la même période de 2013. Selon les analyses fournies par le ministère de l'économie et de finances, l'augmentation de la dette publique s'explique par la hausse de l'épargne intérieure dont le rythme annuel moyen de croissance est de 20% alors que l'endettement extérieur a accusé une hausse de 7%. Entre temps, la Tunisie vient d'obtenir l'approbation du Conseil d'administration du Fonds Monétaire International (FMI) pour un décaissement de 217,5 millions de dollars, soit l'équivalent de 378,3 millions de dinars. Tout compte fait, la somme décaissée à la Tunisie par le FMI dans le cadre d'un crédit stand-by d'une valeur de 1,74 milliards de dollars (soit 2,8 milliards de dinars) est de l'ordre de 1,1 milliard de dollars, soit 1,9 milliard de dinars. De l'avis des experts, la dette tunisienne est encore soutenable et raisonnable, puisqu'elle n'a pas franchi la barre de 50%, même avec cette nouvelle tranche du FMI, d'autant plus que le taux d'endettement reste en deçà des taux enregistrés par les économies comparables à l'instar de la Jordanie 49.1% et du Maroc60%. On avance également d'autres explications : le taux de croissance reste proche des taux d'intérêts sur les prêts étrangers ce qui offre une certaine garantie pour que la dette tunisienne ne dérive pas. Recettes fiscales en augmentation Au terme des 5 premiers mois de l'année en cours, les chiffres communiqués par le ministère de l'économie et des finances laissent apparaitre une augmentation de 16,1% des recettes fiscales, par rapport à la même période de 2013 pour atteindre 7613 millions de dinars, dont 5804,6 millions de dinars sont collectés du régime fiscale fiscal on shore alors que le système off shore a généré 1808,6 millions de dinars. Selon les mêmes chiffres, la contribution des sociétés dans les recettes fiscales est presque égale à la contribution des personnes physiques. Chiffres à l'appui, la répartition des impôts directs montre que l'impôt sur le revenu IRPP) a généré environ 1714,5 millions de dinars alors que l'impôt sur les sociétés a généré 1716,9 millions de dinars soient des augmentations respectives de 11,5% et 41,1%. Les citoyens sont encore appelés à contribuer aux recettes fiscales puisque la loi de finances complémentaire (LFC), entrée en vigueur le 28 août courant, prévoit la mobilisation de 18 897 MD de recettes fiscales en 2014, en hausse de 7,8% par rapport à l'année dernière. A noter Une flambée du service de la dette extérieure : 50% de la dette extérieure de la Tunisie est libellée en euros. Toute appréciation de l'euro par rapport à la monnaie nationale engendre une flambée du service de la dette qui sera partiellement atténuée par la hausse des recettes d'exportations en provenance de la zone euro.