Le jeune homme, encore mineur, a quitté le domicile parental pour aller travailler comme aide maçon dans un chantier de construction. Alors qu'il pressait le pas pour être présent à l'appel, il a été stoppé net par un individu qui venait en sens inverse. Il lui a demandé l'heure et au moment où le jeune homme a fait sortir son téléphone portable, l'individu a sauté sur lui et lui a pris son téléphone. Le jeune garçon n'a pas admis cet acte, il a tenté de récupérer son bien mais son adversaire était plus costaud que lui et en plus armé d'un couteau. Une bagarre éclata au cours de laquelle l'inculpé a balafré le visage du jeune homme. Ce dernier a perdu connaissance et a chuté. Cette chute lui a causé deux fractures, une au pied et l'autre au niveau de la clavicule. Le pauvre garçon est retourné chez lui après avoir repris connaissance. Il est allé en compagnie de son père à l'hôpital pour se faire soigner puis il est allé au commissariat de police pour déposer plainte contre son agresseur. Il a fourni le signalement de l'intéressé. Les investigations ont permis dans un premier temps d'identifier le coupable. Il s'agit d'un ouvrier de chantier. Il a été arrêté au moment où il allait prendre le bus pour rejoindre sa ville natale. Il a reconnu lors de son interrogatoire les faits déclarant qu'il a été acculé à utiliser ce procédé. Au moment des faits il était dans un état très perplexe. Il a été chargé par les membres de sa famille de venir à Tunis dans le but de rechercher une cousine. Cette dernière âgée de 17 ans a quitté le domicile parental sur son conseil pour venir travailler à Tunis en tant qu'aide ménagère. Mais depuis six mois elle n'a plus donné signe de vie. Certains prétendent qu'elle a été assassinée. Elle a été jetée du 3ème étage de l'immeuble où elle travaillait. Même l'intermédiaire qui a proposé le travail à la jeune fille n'a plus donné signe de vie. Il n'a fourni aucune explication. L'inculpé a déclaré avoir passé quinze jours à Tunis et n'avait plus aucun sou dans sa poche. Il ne trouvait plus même de quoi manger. C'est ainsi que l'idée de braquer quelqu'un lui a effleuré l'esprit. Il a trouvé en la personne du jeune garçon une proie facile. Au moment il a commencé à mettre à exécution son projet, le jeune garçon s'est armé d'une grosse pierre pour se défendre. Devant cet acte inattendu il a fait sortir son couteau et a balafré le visage du petit. Pour les fractures, il a dit qu'il n'en est pas la cause car c'est en chutant que le petit s'est fracturé l'épaule et la jambe. Le père du jeune homme a demandé dans sa plainte la poursuite pénale et le dédommagement causé car son fils ne pourra plus poursuivre ses études durant l'année en cours. L'inculpé a comparu en état d'arrestation devant une chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Il a réitéré ses déclarations données et a prié le juge de lui alléger la peine. Son avocat a repris le déroulement des évènements pour tenter de persuader les juges que son client n'est pas un criminel. Ce sont les circonstances qui l'avaient mis devant cette situation. Il ne tenait pas à rentrer bredouille à son village natal et voulait trouver une réponse exacte au sujet de la disparition de sa cousine, surtout que c'est lui qui a convaincu ses parents à la laisser partir à Tunis pour travailler. Il se considérait comme premier responsable de ce drame. Après les plaidoiries, le juge a mis cette affaire en délibéré. Le verdict sera prononcé ultérieurement.