Tunis / Le Temps: L'argent fait-il le bonheur ? question bateau, mais piège en même temps. En effet, c'est à travers sa réponse, qu'on décèle chez chacun, le degré de sa cupidité, son avidité, son égoïsme, mais également celui de sa bonté et de son altruisme. Si bien que l'argent qui à vrai dire, contribue au bonheur, pour une large part, peut être aussi, source de soucis voire de catastrophes et de malheur. Tel fut le cas dans l'affaire qu'a eu à juger récemment la cour d'appel et où était impliqué un quadragénaire de tentative de meurtre. Celui-ci était pourtant un ami de la victime à laquelle il recourait souvent en cas de problème ou de coups durs. La dernière fois où l'accusé eut recours à la victime, c'était pour lui demander de lui prêter la somme mille dinars, qu'il promit de lui restituer dans peu de temps. Ce ne fut pas de refus de la part de celle-ci, d'autant plus que le motif était pour permettre à l'emprunteur d'aider son frère à faire face aux préparatifs du mariage. Il est vrai que l'accusé ne travaillait pas régulièrement et était de ce fait, plutôt dans le besoin. C'est la raison pour laquelle, la victime, eu égard à la situation de son débiteur, ne précipita les choses et lui laissa un temps qu'elle estima suffisant pour lui permettre d'honorer ses engagements. En effet, elle n'avait réagi qu'au bout de quatre mois. Mais le créancier lui jura par tous les saints qu'il honorera bientôt son engagement, en lui demandant de lui accorder encore un mois. Ce délai largement écoulé, la victime alla chez l'accusé, fort de la promesse ferme qu'il lui fit la dernière fois. Mais celui-ci, devant l'insistance de son créancier, piqua une crise de colère et se saisissant d'un couteau de cuisine il lui asséna un coup sur le flanc qui l'atterra, lui générant une profonde blessure. Très vite, l'accusé se ressaisit, à la vue du sang giclant de la blessure de la victime qui perdit connaissance. Il se hâta d'appeler le Samu, qui transporta celle-ci à l'hôpital pour la secourir et lui prodiguer les soins nécessaires grâce auxquels elle fut hors de danger. Inculpé de tentative de meurtre, l'accusé fut condamné en première instance à 6 ans d'emprisonnement. Interjetant appel, il comparut dernièrement devant la Cour, pour faire part de ses regrets ayant agi sous l'emprise de la colère, déclara-t-il, et se sentant quelque peu humilié. Il ajouta qu'en tout état de cause, il n'avait pas l'intention de tuer la victime. Son avocat soutint que son client était dans un état second, et n'avait pas de ce fait mesuré la gravité de son geste. Toutefois, sur le plan juridique rien n'établit que son client avait l'intention de tuer. Pour preuve, ajouta-t-il, il s'est vite ressaisi, pour s'empresser de secourir sa victime, ce qui justifie l'absence d'intention de tuer de sa part. La Cour après en avoir délibéré, commua la peine de 6 ans prononcé en première instance à 3 ans d'emprisonnement.