La villa du " prince " était cernée par la police, en ce matin de dimanche, où ce richissime avait l'habitude de sortir tôt en voiture pour une partie de pêche. Il était toujours accompagné par son épouse, qui lui vouait amour tendresse et affection, essayant toujours de l'aider à surmonter ce complexe qui le persécutait depuis l'accident de travail au cours duquel il perdit ses deux bras. Les agents de police interdisaient l'accès à toute personne, à la villa du prince pour les besoins de l'enquête. Une foule de badauds était attroupée à proximité de la villa, et semblait ne pas comprendre ce qui s'était passé au juste. Une ambulance roulant à vive allure, gyrophare allumé et sirène hurlante, s'arrêta devant la villa. Quelques minutes plus tard on fit sortir, deux corps, sur des civières qu'on plaça dans l'ambulance. Ils étaient recouverts de draps blancs, et on ne pouvait savoir de ce fait de qui il s'agissait exactement. Toutefois, les fouinards arrivaient à savoir que le cadavre du prince faisait partie du lot. " Circulez, il n'y à rien à voir, rabâchaient les agents de police aux curieux qui ne voulaient plus partir sans en tirer le maximum de renseignements en ce qui concerne ces faits. Le lendemain les journaux de faits divers titraient en gros caractère : " Le prince a-t-il tué par sa femme ? " Mais pour quelle raison celle-ci aurait-elle fait une chose pareille , alors qu'elle ne manquait de rien et menait la belle vie ? Un petit " flash back "pourrait nous éclairer davantage sur les tenants et les aboutissants de cette mystérieuse affaire. Le prince, de son vrai nom Ferjani, avait la quarantaine lorsqu'il fut victime d'un terrible accident de travail qui influa sur son comportement et son moral. Il fut cependant indemnisé, par une somme substantielle, qui lui permettait de repartir sur un bon pied. Il était encore célibataire, et projetait de se marier et fonder un foyer. Lorsqu'il fut indemnisé et toucha les fonds, il acheta une belle voiture qu'il conduisit lui-même après qu'il s'était fait mettre des prothèses, à l'aide desquelles il pouvait accomplir certaines fonctions, et pouvait conduire sans difficulté. Le sobriquet de prince, qu'il avait depuis sa tendre jeunesse, lui allait bien maintenant qu'il était devenu riche. Mais une seule chose lui manquait : une douce moitié avec laquelle il voudrait fonder un foyer et vivre dans le bonheur et la tendresse. Par un heureux hasard, , au cours d'une cérémonie qu'il organisa pour les membres de sa famille, il fit la connaissance de celle qui fut ultérieurement sa chère et affectueuse épouse. Le prince était très heureux , et n'hésitait pas de ce fait à satisfaire à tous les désirs de sa dulcinée. Elle lui fit part en effet, de son désir d'habiter une belle villa, avec piscine et tout le toutim. " Le prince t'aime, le prince acquiesce à ta demande. Demain j'irai voir l'agent immobilier " lui dit-il sur un ton ferme et décidé. Et c'est ainsi qu'il acheta cette fameuse villa, en l'inscrivant au nom de sa chère épouse. Celle-ci avec des larmes de joie , le remercia de toutes ses forces et lui jura par tous les saints, amour et fidélité jusqu'à ce que la mort les sépare. Mais on ne peut jurer de rien, et dans la vie on doit s'attendre à tout. Au fil du temps, un ami d'enfance du prince, agent de recouvrement de son état, et vivant seul depuis la mort de sa femme, prit l'habitude de venir rendre visite à son ami. Les visites se multiplièrent et il se lia d'amitié avec l'épouse du prince. Celui-ci remarquait que sa femme n'était plus la même . elle avait changé de comportement et était devenue de plus en plus irritée et arrogante, elle qui fut à un moment donné plus douce qu'un ange. Il continua toutefois à recevoir son ami qui venait fréquemment dîner chez lui. Il remarqua que son ami se permettait certaines plaisanteries avec sa femme, qu'il n'avait pas l'habitude de faire auparavant. L'attitude permissive de son épouse éveilla chez lui un doute qui commença à le ronger davantage de jour en jour. Les scènes éclatèrent entre le couple et devinrent de plus en plus fréquentes. Cependant, selon le témoignage des voisins, il y avait une certaine connivence entre les époux puisque leur ami était reçu à la maison à tout moment, en présence ou même en absence du maître de céans. Le jour du drame, ce fut l'épouse elle-même qui alerta la police. Dans sa déposition, elle déclara qu'une bagarre éclata entre son mari et cet ami. Mais comment celle-ci s'était terminée par la mort des deux protagonistes ? D'après l'épouse, son mari aurait reçu un coup de couteau en plein dans le cœur, asséné par son ami, qui au cours de son affolement a glissé et en tombant sa tête s'était cognée, sur le bord du marbre de la grande table se trouvant dans le hall de la villa ; C'est là qu'il a été d'ailleurs trouvé, gisant sans vie, la tête face au sol. Tandis que son mari était affaissé dans son fauteuil, qui à l'arrivée de la criminelle, était plein de sang, alors que la victime était passée de vie à trépas. La déposition de l'épouse était-elle fiable ? En tout état de cause, l'autopsie confirmait que le mari atteint au cœur mourut suite à un arrêt cardiaque, tandis que son ami décéda suite à une hémorragie cérébrale. Mais quelle était la cause exacte de la dispute entre ces deux amis ? L'épouse, répondra que la dispute était due à l'excès d'alcool , les deux amis ayant trop bu, alors qu'elle était déjà dans les bras de Morphée, et qu'elle a été réveillée par cette bagarre dont elle ignore comment elle avait éclaté, précisa-t-elle. Et si elle était de connivence avec son ami pour tuer le mari qui s'était quand même défendu ? Mais pourquoi tuer ce pauvre mari, alors qu'elle était déjà propriétaire de la somptueuse villa ? Ce n'était que des supputations qui ne peuvent établir d'une manière certaine la culpabilité de l'épouse dans ce double meurtre resté à jamais mystérieux.