• La compagnie des comptables de Tunisie fait un appel à l'ordre et à la loi La Tunisie compte aujourd'hui plus de 100 partis politiques et 16000 associations. Au lendemain de la Révolution, c'est « l'overdose politique et associative » qui s'installe. Un flot d'autorisations attribuées par les différents gouvernements de transition et qui fait montre-à vue d'œil- d'une expansion de la société civile en Tunisie et d'une certaine pluralité politique en mal d'apprentissage. Sauf que la problématique de financement des partis politiques et des associations prête toujours à équivoque. Certains observateurs et organismes n'arrêtent pas de mettre en garde contre les dépassements et les outrances qui pourraient être pratiqués par ci et par là, via les circuits illicites de financement mais aussi à travers les associations dites écran ou partisanes, de gauche ou de droite. De telles pratiques ne font que fausser l'œuvre de transition démocratique qui peine toujours à décoller. Dans ce même ordre d'idées, la Compagnie des comptables de Tunisie a appelé la semaine dernière, dans un communiqué rendu public, les associations et les partis politiques à se conformer aux dispositions des décrets 87 et 88 de l'année 2011 régissant les règles des déclarations comptables et la transparence financière des associations et partis politiques. La CCT rappelle les poursuites que pourraient encourir les contrevenants. Les sanctions peuvent aller jusqu'à la dissolution de l'association ou du parti politique et ce conformément à l'article 28 du décret-loi n° 87 et l'article 45 du décret-loi n° 88 de l'année 2011. Les partis politiques et les associations doivent présenter annuellement à l'ordre des experts comptable un rapport détaillé sur leurs sources de financement. A priori, rares sont les associations et les partis politiques qui se conforment aujourd'hui aux dispositions précitées et aux règles d'audit et de contrôle financier. D'où vient l'argent ? C'est la question qui se pose et revient souvent dans les milieux politiques et associatifs. Les dépenses démesurées de certains partis politiques qui ne jouissaient pas d'existence juridique deux ou trois années avant ou qui déploraient l'insuffisance de moyens, poussent néanmoins à l'inquiétude. Qui assume la responsabilité et comment parvenir à faire respecter la loi ? Une loi qui vise à asseoir un terrain propre et propice, prêt à faire cohabiter les antagonistes et à inviter un jeu démocratique, à travers l'organisation des élections libres et démocratiques loin des sombres pratiques de corruption et de tout financement malhonnête. La CCT appelle aussi les parties concernées à l'obligation de collaborer avec les experts comptables et les contrôleurs financiers agréés et d'éviter les intrus à la profession.