•Constitution d'un comité permanent de contact et de coordination La première réunion entre le Front populaire et l'Union pour la Tunisie (UPT) a eu lieu vendredi dernier au siège du Front populaire. Du côté de l'Union pour la Tunisie étaient présents Ridha Belhaj, Khémaies Ksila, Mohamed Kilani, Abderrazak Hammami, Mongi Ellouze et Dr. Faouzi Charfi. Du côté du Front populaire, on remarquait la présence de Zied Lakhdhar, Hayet Hamdi, Mohamed Lassoued, Riadh Ben Fadhel et Naceur Tlili… Un communiqué publié à la suite de cette réunion, mentionne qu'elle était l'occasion de passer en revue la situation politique, sécuritaire, sociale et économique dans le pays et de relever les dangers qui guettent la transition démocratique. Les deux délégations ont enregistré qu'elles avaient des points de vue très proches concernant le diagnostic de la situation et les perspectives d'y faire face pour réaliser les aspirations des citoyens. Dans ce cadre les deux délégations ont examiné l'initiative du Front populaire de former une large coalition nationale de salut. Cette initiative rejoint celle déjà prise par d'autres composantes de l'Union pour la Tunisie. C'est une initiative constructive pour la réalisation des aspirations d'union de toutes les forces démocratiques nationales et pour répondre aux besoins urgents des couches populaires. Une commission permanente de contact et de coordination sera créée pour examiner les possibilités d'unification des positions politiques et coordonner les initiatives pratiques pour l'action commune entre le Front populaire et l'Union pour la Tunisie. Cette commission se réunira de façon périodique pour coordonner les positions et créer les conditions nécessaires pour la reprise du Dialogue national et l'activation des actions communes sur plusieurs dossiers. Au sortir de la réunion, Khemaies Ksila, dirigeant à Nida Tounès, n'a pas caché sa satisfaction dans une déclaration à Hannibal Tv. Pour lui la réunion représente un évènement historique au vrai sens du terme. «Nous avons répondu au cours de cette réunion au désir ardent de beaucoup de citoyens tunisiens, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes de voir unis les démocrates, les progressistes et tous ceux qui sont attachés à l'Etat civil », dit-il. La première pierre à cette grande coalition vient d'être jetée. Il ajoute qu'une commission de contact permanent a été mise sur pied. « Nous considérons que ce qui nous unit est plus important que ce qui nous sépare. Plusieurs points de convergence ont été constatés. Cette commission tiendra des réunions périodiques. Cela permettra de rapprocher les positions pour tranquilliser les Tunisiens inquiets sur le sort de leur pays. Les Tunisiens se sentiront plus rassurés en constatant l'émergence d'une force civile, démocratique et progressiste qui se constitue pour équilibrer le paysage politique et sauvegarder le modèle sociétal tunisien fait de tolérance et d'ouverture, tout en étant opposé au despotisme, les malversations et la médiocrité ». Pour Khémaies Ksila, il faut se préparer pour faire réussir ce qui reste de la période transitoire, en coordonnant les positions vis-à-vis du projet de Constitution, et la création d'un climat favorable à des élections démocratiques et transparentes. Ces élections doivent se dérouler le plus tôt possible après avoir mis un terme à la violence et au terrorisme. La situation des Tunisiens des couches populaires doivent être prise en compte. Ces Tunisiens souffrent de l'augmentation vertigineuse des prix et de l'aggravation du chômage. La corruption et la contrebande se sont propagées. Les observateurs étrangers affirment que ce fléau est plus accentué qu'avant. Une plus grande coordination sera entreprise à l'intérieur et à l'extérieur de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC). Des actions de rue seront entreprises. La coordination visera la reprise du dialogue national unificateur. Il va de soi que le rapprochement entre l'Union pour la Tunisie et le Front populaire n'est ni fusion ni perte d'identité des différentes composantes. C'est un processus éminemment politique qui fait table rase des clivages idéologiques et tente de répondre aux exigences de l'étape actuelle en mettant fin définitivement à l'effritement des forces démocratiques modernistes. Les observateurs attendent les prochaines rencontres pour voir les intentions se traduire en actes concrets et palpables.