Les vertus du dialogue et de la concertation ont l'air de prévaloir ces jours-ci sur la scène nationale. Tant mieux pour le pays et pour la transition démocratique. A condition, bien sûr, que cela soit issu d'une volonté sincère de venir à bout des antagonismes et de mettre fin aux différends, à l'incompréhension et autres rancœurs surgies depuis la Révolution et s'étant amplifiés après les élections d'octobre 2011. Sans vouloir juger des intentions des uns et des autres, il faut avouer qu'il y a une certaine prise de conscience quant à la gravité de la situation sécuritaire, économique et sociale dans le pays, comme il y a de réelles tentatives, malgré les prétentions affichées ou dissimulées, pour prospecter les pistes menant à la décrispation, à l'entente et à une sortie de crise. Ainsi, on assiste à une série d'initiatives de dialogue national dont l'objectif affiché est la recherche d'un consensus qui épargnerait au pays la descente aux enfers et l'installation dans l'incertitude, la précarité et l'insécurité. D'aucuns se demandent pourquoi pas un seul dialogue national réunissant autour de la même table tous les acteurs politiques, les organisations nationales et de la société civile ? Ceci aurait été valable dans un climat politique non contaminé par les tensions exacerbées et les incitations à la haine et à l'exclusion. Là on se rappelle que le premier congrès de l'UGTT a été boycotté par deux partis de la Troïka au pouvoir, rien que parce que Nidaâ Tounès y participait. N'empêche, tout dialogue est une opportunité dans ces moments difficiles. Qu'il soit à l'initiative de l'UTICA, de l'UGTT ou de la présidence de la République, l'essentiel est qu'il réussisse à déminer les sentiers de la discorde. Et peut-être que l'un compléterait l'autre. On parle d'accords « historiques » à Dar Dhiafa. Ils pourraient servir de plate-forme et baliser le terrain à un consensus au deuxième round du dialogue de l'UGTT qui s'ouvrira demain avec la participation, cette fois, d'Ennahdha et du CPR. Dans tous les cas le peuple attend et espère ne pas être déçu encore une fois par sa classe politique qui, deux ans après la chute de la dictature, n'a pas été à la hauteur de sa confiance.