Le traitement du dossier des anciennes prisonnières politiques doit être basé sur trois axes : leur réhabilitation, leur autonomisation économique et l'activation de l'amnistie législative en leur faveur, a soutenu la ministre des Affaires de la femme et de la famille Sihem Badi. Elle s'exprimait hier lors de la plénière de l'Assemblée nationale constituante ( ANC) à l'hémicycle du Bardo. Le département, a-t-elle affirmé œuvre à lever les injustices commises, par le passé, contre les prisonnières politiques et à en informer l'opinion publique. Le ministère rassemblera toute la documentation retraçant cette période « obscure » de l'histoire de la Tunisie, à travers, notamment, la collecte de témoignages, a-t-elle lancé. Un travail qui sera mené dans le cadre d'un partenariat avec l'association « Femmes tunisiennes » qui jusque là, a recensé quelque 300 dossiers d'anciennes prisonnières politiques. L'Association des jeunes avocats aura également un rôle à jouer en matière d'orientation et d'information de cette catégorie de femmes sur les procédures judiciaires à suivre pour recouvrer leurs droits, a-t-elle ajouté. La ministre a d'autre part évoqué la création d'une commission regroupant divers ministères, en charge du suivi du dossier des prisonnières politiques et leur réinsertion dans la vie active. Elle a également signalé la création d'un réseau d'associations concernées par la question. Badi appelle à l'importance d'informer sur les injustices subies par les anciennes prisonnières politiques pour pouvoir les réhabiliter. Sur un tout autre registre, Badi et le ministre des Finances Elyes Fakhfakh ont affirmé avoir fait la déclaration de leurs biens, en réaction à une question soulevée par l'élu Rabeh khraifi.
Ensemble de mesures pour la réforme du secteur bancaire Le ministre des Finances Elyes Fakhfrakh, a fait savoir que le gouvernement a pris un ensemble de mesures pour la réforme du secteur bancaire et le développement de sa rentabilité. Il s'agit notamment, de l'augmentation du capital de la STB et de la programmation, dans le cadre du budget 2013, de ressources supplémentaires de l'ordre de 100 MD, pour renforcer les fonds propres des banques. Intervenant hier à une séance plénière de l'Assemblée nationale constituante (ANC), le ministre des Finances a souligné en réponse à une question orale adressée par le député Mohamed Salah Chouaïb, qu'un appel d'offre international a été lancé dans le cadre du programme de réformes du secteur bancaire, pour procéder à l'audit de trois banques publiques (STB, BH, BNA) et des sociétés qui en relèvent. Trois scénarios seront retenus à la lumière des résultats de l'audit, il s'agit de maintenir le statut actuel des trois banques publiques, de les fusionner pour constituer un pôle financier ou d'introduire un partenaire stratégique. Le ministre a affirmé que jusqu'à présent, aucune décision n'a été prise, en attendant les résultats de l'audit qui devrait durer huit mois. La décision sera annoncée après son approbation par la commission supérieure des marchés publiques. Le secteur bancaire compte, a t-il précisé, 42 banques dont 21 banques universelles, pour un total d'actifs de 70 milliards de dinars dont 38 % sont détenus par le secteur public, 13 sociétés financières ( leasing) et huit établissements bancaires non résidents. D'après M. Fakhfakh, le secteur bancaire souffre de l'amplification de l'endettement (7 milliards de dinars, soit 13% de l'ensemble des engagements des banques), de la fragilité de la situation des banques, de la faible compétitivité et de défaillances au niveau de la gouvernance et de la gestion. Il a ajouté que le ministère se penche actuellement sur l'élaboration d'un projet de loi pour la création d'une société de gestion des actifs des unités hotelières. L'objectif étant de résoudre le problème de l'endettement dans le secteur touristique, supporté à 80% par la STB. Le ministre a évoqué, d'un autre part, les associations qui font les placements des fonds avec des marges de bénéfices très élevées, mettant en garde contre les risques encourus et l'impact négatif que pourraient avoir ces associations sur l'économie nationale. Il a indiqué que la BCT a déjà déposé une plainte contre un nombre de ces associations qui opèrent hors du cadre réglementaires régissant le secteur financier en Tunisie. Par ailleurs, il a évoqué l'existence d'associations spécialisées dans l'octroi des micro-crédits qui travaillent en partenariat avec la Banque Nationale de Solidarité. En réponse à une question sur l'état d'avancement des opérations de restitution des fonds spoliés, des biens fonciers et des fonds enregistrés au noms des proches du président déchu, M. Fakhfakh a affirmé que la commission nationale pour la restitution des fonds placés à l'étranger, présidée par la BCT, se penche sur cette question et effectue les démarches nécessaires pour récupérer ces fonds. Cependant, «les procédures sont très compliquées et nécessitent beaucoup de temps, notamment, sur le plan juridique, pour vérifier les sources de l'argent, que ce soit en Tunisie ou dans les pays qui hébergent les fonds spoliés.
Production audiovisuelle: L'ETT autorisé à accorder des compensations sous forme d'espaces publicitaires La présidence du gouvernement a donné suite à une demande de l'Etablissement de la télévision tunisienne (ETT) d'appliquer, à titre dérogatoire, l'octroi de compensation sous forme d'espaces publicitaires, en attendant la publication d'un décret fixant les critères et modalités d'acquisition des droits de diffusion, de propriété et de production d'œuvres audiovisuelles qui sera soumis aux services compétents de la présidence du gouvernement, fin mai 2013 au plus tard. Selon un communiqué de presse de la présidence du gouvernement rendu public hier, l'accent a été mis,lors d'une séance de travail ministérielle tenue à cet effet et présidée par le ministre chargé des Affaires économiques, sur la nécessité de garantir, dans cette formule, le respect des règles de concurrence, de transparence et de rigueur dans l'établissement de contrats au niveau de la fixation de la valeur de l'espace attribué, outre le contrôle et le suivi de l'exécution, en tenant compte des recommandations contenues dans le rapport de la Cour des comptes, à ce sujet. Une commission technique comprenant, notamment, un représentant du ministère des Fnances et un autre du conseil d'administration de l'Etablissement sera chargée du contrôle du respect de la transparence et de la sauvegarde des intérêts de l'établissement.