La société civile à Djerba ne connait pas de répit, continuant à briller de mille feux sur tous les plans et dans tous les domaines; une louable initiative, originale et innovante vient de s'ajouter à son actif, décidée par un collectif d'associations, dont l'Association pour la Citoyenneté et la Liberté, l'Association le Citoyen Engagé, Djerba Action, en collaboration avec l'Inspection de l'Enseignement Primaire relevant du Commissariat régional de l'Education et la municipalité de la ville de Houmt-Souk. L'idée était de rendre hommage aux langues, de moins en moins bien parlées et écrites, en déficit d'intérêt et d'engouement auprès de nos élèves ; l'idée était aussi de faire la fête, donc de joindre le ludique au didactique, en organisant un concours de dictée, pas comme les autres, ouvert à toutes et à tous, en plein air, dans une place publique, la place Hadji, en l'occurrence, en plein cœur de Houmt-Souk. Choisie pour être le théâtre de la compétition, elle a connu une animation particulière, ce dimanche 16 décembre ; depuis neuf heures du matin, les candidats commençaient à affluer pour inscrire leurs noms dans la liste des participants au concours jamais auparavant organisé de la sorte. Ils étaient nombreux à adhérer au jeu, venant massivement y prendre part : ils étaient de tous âges, enfants, adolescents, jeunes, adultes aux cheveux blanchis qui ont renoué le contact, combien désiré et recherché, avec les tables d'école, authentiques et mises à la disposition des organisateurs par le commissariat régional de l'Education. Combien était réconfortante l'image de ces dizaines d'enfants, tous élèves évidemment, stylo à la main, attendant le coup d'envoi de la dictée junior d'abord en langue arabe, puis en langue française, et piaffant d'impatience de passer à l'œuvre, de lancer le défi, sous le regard du public nombreux ceinturant la place ! Combien était plaisante et agréable la vue de tous ces jeunes et adultes, qui sont venus pour être de la fête, pour s'asseoir plaisamment, côte à côte, dans ces mêmes tables, évocatrices, nostalgie oblige, de beaux souvenirs d'enfance ! Ils prenaient goût à ce qu'ils allaient faire ; ils se faisaient plaisir à prendre part à ce concours de dictée, tous ces candidats si hétérogènes, mais combien égaux devant l'épreuve, dans ces moments de compétition amicale et festive. Il y avait de tout : enseignants retraités ou encore en exercice, des universitaires, des fonctionnaires, des médecins, des sans emplois, des intellectuels de libre exercice, des Français résidents à Djerba, de hauts responsables de l'Etat, dont un ministre (des Affaires de l'Etat et des Affaires Foncières), et un gouverneur ( de Gabès), tous deux originaires de l'île en séjour parmi les siens, etc... Ils étaient tous de la partie pour contribuer à la réussite de l'initiative, pour lui donner le rayonnement qui lui sied, mus sans aucun doute par un désir ardent de se mesurer à d'autres dans une discipline qui n'est plus des leurs depuis belle lurette, d'évaluer leur degré de maîtrise des langues arabe et française. Une commission constituée d'enseignants bénévoles s'est chargée de la correction des copies et de la désignation des gagnants, les dix premiers de chaque catégorie, auxquels des prix, conséquents parfois, offerts par des donateurs généreux convaincus de la noblesse de l'action, ont été remis à la fin au cours d'une cérémonie festive et amicale, ponctuée par quelques spectacles de cirque présentés, à la demande des organisateurs, par des artistes italiens du Cirque des Etoiles évoluant depuis le 09 décembre à Djerba. Quoique à ses débuts, cette initiative est parvenue à bénéficier de la faveur unanime des jugements et des appréciations : son avènement a constitué indiscutablement un succès retentissant qui ne serait que pour inciter ses initiateurs à aller de l'avant, à persévérer, et à innover davantage pour plaire et servir.