Quand je me suis arrêté, mardi 03 décembre, au point de contrôle de police, avant de parcourir les derniers cinq cents mètres me séparant de l'aéroport international de Djerba-Zarzis, j'étais résolument persuadé que l'agent de police se laisserait facilement convaincre de m'autoriser à emprunter la voie qui va directement vers les portes d'accès au hall des départs de l'aéroport: j'accompagnais ma mère, âgée de 85 ans et souffrant d'une arthrose articulaire des genoux; elle était assise à mes côtés et j'avais toutes les raisons du monde pour exiger cette faveur, qui ne devrait pas l'être logiquement, mais contre toute attente, le jeune homme en uniforme était d'un autre avis, et sans aucun effort de compréhension, il n'a eu pour toute réponse que me montrer sèchement la direction du parking que deux longs cents mètres séparent du hall des départs de l'aéroport, contraignant conséquemment ma pauvre mère à les traverser boitant et peinant à chaque pas qu'elle faisait. Dans tous les aéroports de la république, lorsqu'on accompagne un proche en partance vers une destination quelconque, aucune autorité, aucune voix, aucun obstacle en cours ne vous empêche de le déposer le plus proche possible du hall de l'aéroport à condition, certes, de ne pas éterniser et d'aller garer sa voiture ailleurs ou partir une fois la mission accomplie. Or, à Djerba, les choses se présentent bien autrement, sans commune mesure avec ce qui se passe ailleurs dans de pareilles situations, et dans de pareils lieux. Que vous veniez seul en voiture à l'aéroport pour prendre l'avion, ou accompagnant une tierce personne en partance, les agents de police au niveau du point de contrôle installé presque à cinq cents mètres de l'aéroport ne vous laissent pas le choix, à vrai dire, vous intimant l'ordre de prendre la direction du parking payant aménagé à deux cents mètres du hall et de vous débrouiller pour rallier à pied le hall de l'aéroport. Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il fasse un soleil de plomb, ou que le ou la proche que vous accompagnez soit âgée ou malade dans l'incapacité de supporter une si longue marche, ils demeurent souvent de marbre, inhumainement insensibles au discours de persuasion et aux supplications qui n'étaient pour être formulées.. De telles mesures sont préventives et dissuasives, prises, nous dit-on, pour des raisons de sécurité. Certes, nous comprenons que l'aéroport international de Djerba-Zarzis doive être sécurisé, mais est-ce à dire que les autres aéroports dans les autres régions du pays le sont moins du fait qu'on n'y applique pas ces mêmes mesures restrictives, et qu'on ne soit pas aussi intransigeant et peu scrupuleux envers les citoyens devant s'y rendre ? L'aéroport de Djerba-Zarzis, à notre connaissance, n'est pas de l'envergure de celui de Tunis-Carthage, ni en terme d'intensité du trafic aérien, ni au niveau de la masse des visiteurs s'y rendant au quotidien, pourtant, à TunisCarthage, on n'empêche pas le citoyen, pour des raisons de sécurité, d'accéder avec son automobile jusqu'au hall des départs et de déposer qui il veut, sous le regard vigilant et attentif des agents, en place pour presser les automobilistes à quitter les lieux une fois la mission achevée. Ne devrait-on pas agir de même à Djerba, en affectant un agent devant l'aéroport pour veiller à l'interdiction de tout stationnement prolongé ? Au lieu de soumettre les citoyens au passage obligé au parking payant de l'aéroport dont le gestionnaire ne peut que se frotter les mains pour une telle aubaine, on ferait mieux de repenser et d'assouplir les mesures restrictives en vigueur, somme toute excessives et pénalisantes ?