« Notre but est de recycler et d'encadrer les journalistes régionaux » «Pour une information crédible, les correspondants doivent être à l'abri de toutes les pressions » Après avoir eu le visa le 17 avril 2017, la Ligue Tunisienne des correspondants journalistes vient d'entamer officiellement ses activités samedi dernier (1er décembre 2012). Cette Ligue présidée par un ancien chevalier de la plume, en l'occurrence, M. Foued Bouslama (ex-journaliste à la TAP, avant de s'orienter vers le domaine du tourisme), est loin d'être un syndicat, elle est toutefois, considérée comme un trait d'union entre les correspondants régionaux, toutes nationalités confondues et ce, dans tous les domaines (politique, social, culturel, sportif). Afin d'avoir plus d'éclaircissement sur ce sujet, nous nous sommes entretenus avec M. Foued Bouslama. Interview. Le Temps : M.Bouslama, voudriez-vous nous donner de plus amples détails sur la Ligue Tunisienne des correspondants journalistes ? - Foued Bouslama : Il s'agit d'une première en Tunisie. Nous avons pris l'initiative de rassembler tous les correspondants de la presse (écrite, électronique, audiovisuelle), sous la coupe d'une Ligue. On nous a accordé le visa le 17 avril dernier et nous avons tenu les premières assises, samedi dernier, dans un hôtel de la place. J'estime que notre initiative a eu un écho favorable auprès des intéressés, puisque sur les 1080 correspondants journalistes de toutes les nationalités, qui travaillent en Tunisie, 580 correspondants ont d'ores et déjà adhéré à notre projet. D'ici quelque temps, ce projet fera sûrement l'unanimité, car il y va avec les ambitions du reporter qui aspire toujours et légitimement à travailler dans des conditions meilleures. Ce fut une occasion quand même de retrouver quelques anciens journalistes ? Je dois préciser d'abord, que la Ligue n'a aucune relation avec une quelconque action syndicaliste. Néanmoins, elle a pour but de reconsidérer le rôle des correspondants dans les régions. Je trouve qu'ils sont souvent marginalisés. Pour répondre à votre question, effectivement, samedi dernier, nous avons tenu à honorer M. Raouf Ben Ali, le pionnier des présentateurs de « Dimanche Sport », dès l'ouverture de la chaine nationale en 1966. Malgré l'âge, il garde toujours la mémoire fraîche. M. Khemaïs Boubtane (correspondant de la Wataniya 1 à Tataouine), a été, également, honoré à cette occasion. Comme quoi, nous avons tenu à faire preuve de reconnaissance envers le passé, sans oublier le présent. Et l'avenir ? Justement, nous travaillons à ce que l'avenir soit meilleur. Comment ? En facilitant la tâche des correspondants des mass médias, par le biais des séminaires de formation soit en Tunisie, soit à l'étranger. Nous sommes tenus à les encadrer et leur offrir les opportunités de se recycler. Dans les pays développés dans le domaine de la presse, le rôle des correspondants est aussi important que celui de leurs homologues dans les institutions centrales. C'est une valeur ajoutée pour la crédibilité de l'information tant sur le temps que sur l'espace, puisqu'il relate les faits dans un temps record, tout en étant témoin oculaire. Ça c'est très important pour une presse qui se veut libre, indépendante et crédible.
Ne trouvez-vous pas qu'un grand chemin reste à faire pour atteindre ce stade ? Non, tant qu'il y a de la volonté, rien d'impossible. La révolution pour qu'elle réussisse implique obligatoirement un changement au niveau des mentalités. Pour que notre pays progresse dans le droit chemin, nous devons faire notre mea culpa, changer nos réflexes, nos pensées et notre comportement. Pour que le correspondant journaliste accomplisse convenablement sa tâche, il doit bénéficier des outils de travail et des conditions d'amélioration de sa vie. Je ne cache pas mon étonnement de voir aujourd'hui des correspondants régionaux sans rémunérations, depuis belle lurette ou d'autres qui obtiennent des rémunérations d'une façon très tardive. C'est inconcevable. Et puis, on doit prendre en considération, les risques pour ne pas dire les dangers qu'encourent ces pauvres correspondants avec cette pression permanente exercée par les autorités locales. En un mot, ils sont exposés à tout genre d'agression. Aujourd'hui, ce n'est plus permis de continuer comme ça. C'est pourquoi, j'ai insisté tout à l'heure, sur la mentalité. Les correspondants ont certes un devoir à accomplir mais il faut que leurs employeurs pensent aussi à les faire bénéficier de leurs droits. J'ai constaté des cas vraiment déplorables.
Il faut qu'on en finisse avec ces dépassements. Il s'agit d'une prise de conscience qui englobe toutes les parties concernées. D'autant plus que le nombre des correspondants journalistes s'accroît de plus en plus depuis la Révolution du 14 janvier. De nature, je suis optimiste, c'est pour vous dire que le nouveau né, en l'occurrence, la Ligue Tunisienne des Correspondants Journalistes, sera l'espace idéal de tous les correspondants travaillant en Tunisie, afin de se frotter les uns aux autres et de s'échanger idées et opinions. C'est une vision futuriste, pour le bien de notre presse non ? Nous comptons également ouvrir prochainement des bureaux dans toutes les régions. Nous visons loin». Propos Recueillis par Raouf CHAOUACHI Le bureau de la LTCP
Fouad Bouslama : président
Mohamed Ben Abdallah : 1er vice-président
Mouna Manaï : 2ème vice-président
Walid Mehrez : secrétaire général
Montacer Sassi : Secrétaire général adjoint
Sabra Khouioui : secrétaire général adjoint chargée de la documentation
Akrem Khémissi : Trésorier général adjoint
Intissar Chelh : Chargée du recyclage, de la formation et du suivi
Yosra Ouanès : chargée des relations avec les correspondants des chaines TV
Mouna Raguez : chargée des relations avec les correspondants de la presse écrite
Ridha Krouida : chargé des relations avec les correspondants des chaînes radio
Mohamed Mdalla : chargé des relations avec les correspondants de la presse étrangère
Anis Mejri : chargé des relations avec les institutions de l'Information
Kamel Aouij : chargé des relations avec les correspondants de la presse électronique
Thouraya Majbri : chargée des relations avec les structures
Abdelkader Saâdaoui : chargé des relations avec les bureaux régionaux
Sarra Yahbaoui : chargée de la publicité et du marketing