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Est-ce la responsabilité des élites politiques et syndicales?
L'autre face des événements de Siliana
Publié dans Le Temps le 01 - 12 - 2012

«1 Tunisien sur 4 est pauvre et 1 Tunisien sur 2, en voie de pauvreté », déclare Abdessattar Sahbani, sociologue
«Un transfert du terme «Dégage», a eu lieu de la Rue aux Etablissements. Maintenant, c'est le chemin inverse»
L'UGTT, persiste et signe et apporte un soutien indéfectible en renouvelant encore une fois, hier, son appel à manifester à Siliana, où des affrontements avaient opposé depuis mardi des policiers et des manifestants qui tiennent absolument au départ du gouverneur de la région. La misère et le chômage sont à la base de leur mécontentement.
Une marche symbolique a commencé hier, sur la capitale, Tunis, pour dire haut et fort la détermination sans faille des habitants à ne plus être marginalisés. Le limogeage du Gouverneur reste une revendication principale.
Outre la revendication du limogeage du Gouverneur, qu'est-ce qui est derrière le mécontentement qui a entrainé l'embrasement à Siliana ? Y -a-t-il eu manipulation ? Est-ce que les élites politiques ou syndicales sont capables, à elles seules, de déclencher un si grand mouvement de contestation ? Chokri Belaïd directement accusé par Ali Lâarayehd d'être l'instigateur ce mouvement de contestation réplique à ces condamnations en affirmant que ces accusations ne surprennent pas. « Le gouvernement de Béji Caïd Essebsi avait recouru à de telles pratiques en 2011 », a-t-il dit.
Il a indiqué que ces accusations illustrent de la manière la plus éloquente la popularité grandissante du Front populaire lequel a-t-il relevé, a fait le choix d'être uniquement au service du peuple et de ses intérêts vitaux, faisant remarquer qu'il s'attend, dans les prochains jours à ce que le Front populaire fasse, de plus en plus, l'objet de campagnes de dénigrement systématique. Il a affirmé que la mobilisation à Siliana n'est pas l'affaire du parti des Patriotes Démocrates Unifié. « C'est un honneur que nous ne prétendons pas avoir », dit-il sur les ondes de MosaïqueFM. Le Front populaire, ainsi que Nida Tounès ont été incriminés par certains Nahdhaoui.
Le sociologue Abdessattar Sahbani donne des éclairages utiles sur les raisons de la colère à Siliana. Il déclare au Temps : « Siliana est l'une des régions les plus défavorisées de la Tunisie. C'est la quatrième ville qui se révolte après Bouzid, Gafsa et Kasserine. Ce n'est pas encore la contagion. Mais ce sont des citoyens qui se relayent et qui partagent les mêmes soucis et les mêmes frustrations. Le 23 octobre 2011, ils se sont investis du côté d'Ennahdha et d'El-Aridha. Et maintenant, ils récoltent le désenchantement. La Révolution tunisienne a commencé a commencé dans un espace macrosociologique. Un transfert du terme « Dégage », a eu lieu de la Rue aux Etablissements. Maintenant, c'est le chemin inverse. On part du micro –social (les Etablissements) au macro-social en investissant la Rue ». Le sociologue prévient que c'est là quelque chose qu'on doit prendre au sérieux dans les semaines et les mois à venir. Il rappelle que « tout ce mouvement de contestation, couvait et était en hibernation durant une année. Maintenant, ils réclament leur dû ». Le problème, dit-il est qu'on a mésestimé leurs revendications. « Avec Ben Ali, c'est l'opposition qui est attaquée. Aujourd'hui, on reproduit le même discours et les mêmes moyens, au lieu de dire qu'il y a des problèmes à résoudre. Une différence : Ben Ali ne pouvait pas utiliser la population. Aujourd'hui, Ennahdha est capable de mobiliser ses militants pour occuper la rue, comme en Egypte. Demain, je ne saurais prévoir ce qui adviendra. Le 17 décembre a été récupéré par la classe moyenne le 14 janvier. Jusque là, ce sont les marginalisés et les exclus qui manifestent et non la classe moyenne ». Le sociologue considère que la classe moyenne en manifestant le 14 janvier a pu sortir le mécontentement du cadre communautaire vers le social. « Le 14 janvier, nous avons vu les femmes, les avocats, les jeunes, les enseignants universitaires et autres crier Dégage », dit-il. En réponse à ceux qui veulent faire supporter les mouvements de mécontentement à l'opposition, le sociologue avance des chiffres qui doivent interpeller plus d'un. Le taux de pauvreté en Tunisie est de 24,7%. Un Tunisien sur quatre est pauvre et un Tunisien sur deux est en voie de pauvreté. Un million, deux cent mille Tunisiens sont sous le seuil de la pauvreté absolue. A Siliana, Sidi Bouzid, Gafsa et Kasserine, ces proportions deviennent encore plus élevées. Le taux d'analphabétisme est extraordinairement élevé. Il est de l'ordre de 28 à 30%. Depuis la Révolution le chômage n'a cessé de croître surtout dans les régions intérieures. Nombreuses entreprises ont fermé leurs portes. Une autre source d'inquiétude. « La cherté de la vie est de plus en plus prononcée pour le Tunisien moyen. Que dire, alors des pauvres ? Là, ils se trouvent dans des structures inadaptées », dit le sociologue. Concernant l'avenir immédiat, il considère que « Hamadi Jebali a commis la même bourde que Ben Ali en campant sur la nomination du Gouverneur. Ils ont imposé un Gouverneur et suivent la même stratégie que celle utilisée avec Dar Essabah. Il finira par céder ».
Comment peuvent évoluer les choses par la suite ? A cette question la réponse du sociologue est claire : « on peut s'attendre à un Gouvernement de coalition nationale après la déconfiture. C'est l'épreuve de force sans en avoir les moyens ».
Hassine BOUAZRA

L'exode avorté
Des manifestations de solidarité citoyenne nationale
Les Tunisiens assistent depuis quelques jours, scandalisés, estomaqués et incrédules à la montée en crescendo du degré de la violence dont font l'objet les habitants de Siliana.
Une violence durant laquelle, il y a eu recours à des armes de chasse et de balles de plomb, interdites dans la loi internationale. Ces tirs ont engendré des centaines de blessés et un grand nombre de cas de cécité.
Face à ces outrages aux droits de l'Homme et aux discours du Chef du gouvernement provisoire, Hammadi Jebali ; les citoyens tunisiens de plus en plus enragés, sont sortis manifester pacifiquement dans les rues. Au Kef, des affrontements ont opposé policiers et Keffois durant la journée d'hier.
A Zarzis, lors de sa visite officielle, le Chef du gouvernement a été hué par les habitants de la région, par solidarité à leurs compatriotes de Siliana.
La manifestation de solidarité des Tunisois
Hier, elles étaient 3 mille personnes à sortir exprimer leur solidarité aux habitants de Siliana et dénoncer les crimes absurdes qui ont été commis contre leurs compatriotes.
A 13h un grand rassemblement a eu lieu à la Place historique de Mohamed Ali.
Répondant à l'appel de l'UGTT et celui du Font populaire, les manifestants commençaient à affluer de toutes parts. Au départ, elles étaient environ 400 personnes. Au fil du temps, leur nombre s'est multiplié pour atteindre les 3 mille.Les slogans affichés résument la haine et la colère citoyenne qui fulminent chez les manifestants. On affiche les portraits des jeunes blessés aux yeux et ceux qui ont perdu la vue.
En attendant l'arrivée des habitants de Siliana ; qui ont entamé une marche symbolique vers Tunis, plus exactement la Place du Gouvernement, les manifestants se sont dirigés vers le haut lieu symbolique qu'est le ministère de l'Intérieur, emblème de la répression policière depuis le temps de Ben Ali.
Sur place, la présence des forces de l'ordre avec leur panoplie de tenues vestimentaires de toutes formes, était massive. Ils étaient auréolés par leurs outils de travail pour assurer «l'ordre», on pouvait les voir fiers et tête haute, menus de matraque, de toutes les formes et marques de bombes lacrymogène et de bien d'autres accessoires inconnus.
Quant aux protestants, encerclés par les fils barbelés et ces agents de l'ordre, ils n'étaient point intimidés et avançaient sans crainte et animés d'une volonté d'acier. Ils réclamaient la démission du ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, celle du gouvernement tout entier et demandaient pardon à leurs semblables de Siliana pour le mal qui leur a été fait et l'indifférence ostentatoire des grands décideurs politiques de la Troïka.
L'exode attendu est avorté
Les habitants de la capitale attendaient impatiemment l'arrivée des marcheurs de Siliana, pour les accueillir chaleureusement à bras ouverts.
Tout le monde y voyait une symbolique haute en couleurs. Les habitants de Siliana avaient décidé de déserter la ville et de laisser les lieux au gouverneur : «qu'il gouverne le vide maintenant !». Si au départ la marche se voulait emblématique et s'est choisie comme point de chute, la région de Bargou, au fil de la marche, les marcheurs, tout âge et sexe confondus, ont décidé de pousser la marche jusqu'à Tunis pour s'adresser au gouvernement et laisser la ville déserte. Les manifestants de Siliana ont appelé à l'aide en termes de logistique et de transport. Il est à rappeler que parmi les marcheurs, il y avait des enfants de 5 et 6 ans, ainsi que des personnes âgées.
Néanmoins, à 17h, on annonce l'annulation de la marche. Après avoir effectué 15km, le Secrétaire général de l'UGTT a dissuadé les manifestants de continuer la marche, les persuadant que leurs maisons sont demeurées à la merci des énergumènes et qu'il y a de gros risques que tout leurs modestes biens soient pillés et saccagés.
C'est à ce moment-là que l'incertitude et la colère de certains, surtout les jeunes, les ont gagnés. Pour les rassurer, le Secrétaire général de l'UGTT leur a assuré que ce n'est que partie remise et qu'ils procèderont de nouveau à cette marche vers Tunis au plus tard lundi.
Des voitures ont été mises à la disposition des manifestants de Siliana, surtout pour les femmes, enfants et enfants pour pouvoir rentrer chez eux et rebrousser chemin. Frustrés, les plus jeunes demeurent enragés et jurent de remettre cela à lundi.


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