Est-ce que vous avez reçu votre visa ? El Massar est fondé le 31 mars 2012. Il est constitué de trois composantes qui sont : le mouvement Ettajdid, le parti du travail tunisien et des indépendants du Pôle. Nous avons rencontré au début des difficultés pour le visa. Mais elles ont été vite aplanies. Il y a une demande de visa qui a toutes les chances d'être acceptée. Il y a actuellement un nouveau départ d'El Massar avec la fondation des coordinations dans toutes les régions et le lancement du mouvement des jeunes. Notre conseil des cadres met actuellement les bouchées doubles en vue de préparer notre prochain congrès au début de 2013 Pourquoi ce congrès ? Nous avons convenu depuis la création d'El Massar de prendre un moment de réflexion et de contact avec les militants et les différentes composantes d'El Massar . Ce congrès sera l'occasion de débattre de l'organisation du parti, de sa stratégie et de son programme socio-économique Où en est la coalition avec Nida Tounes ? Avec Nida Tounes nous sommes en concertation. Il y a des commissions communes entre ce parti, El Massar et El Jamhouri. Nous sommes en train de discuter un projet de plateforme en prévision d'une coalition pour les prochaines élections Et avec le Front populaire ? Nous avons entamé des contacts. Nous avons reçu au siège de notre parti une délégation de parti des Patriotes Démocrates Unifiés composée de son Secrétaire général Chokri Belaid. Nous avons décidé de continuer ces contacts. Nous avons plusieurs points de convergences que nous comptons plus les étudier lors de nos prochaines rencontres et il y a la possibilité de s'entraider sur le terrain et de faire des actions communes dans certaines régions. Nous n'excluons pas la possibilité de coordination entre El Massar et les composantes du Front populaire en prévision des prochaines élections législatives et présidentielles Votre parti a-t-il été sollicité pour faire partie du prochain gouvernement ? Certains dirigeants de la Troika veulent élargir l'équipe gouvernementale aux représentants d'Al Jamhouri et d'El Massar et même à d'autres partis. Nous avons déclaré à plusieurs reprises que nous ne sommes pas concernés par l'entrée au gouvernement provisoire. L'essentiel pour nous c'est s'il y a un remaniement ministériel, il doit d'abord répondre à certaines défaillances constatées d'une manière très évidente dans l'action gouvernementale actuelle pour remplacer certains ministres qui ont démissionné. Sinon l'essentiel c'est d'épargner les ministères de souveraineté de les mettre à l'abri des manœuvres politiques. Ce qui ne peut être obtenu que par la démission des ministres actuelles qui appartiennent tous à Ennahdha et qui doivent être remplacées par des compétences neutres. Nous sommes à la veille des échéances électorales, les ministères de l'Intérieur, de la justice et des affaires étrangères ne doivent pas être tenus par des ministres qui ont une couleur politique déterminée alors leur parti est en couse pour disputer les prochaines élections. Ils ne devront pas être juges et partis car cela pourra avoir une influence sur les résultats des élections. Ce qui n'est pas normal .Il faut qu'ils soient des ministres indépendants si nous voudrons des élections démocratiques et transparentes. Que pensez-vous de ce projet d'exclusion des recédistes ? La loi proposée par les partenaires de la Troïka au pouvoir est un projet qui vise selon nous à exclure un adversaire politique. C'est un prétexte car les partis au pouvoir et le gouvernement comptent dans leurs rangs plusieurs militants de premier plan du RCD. C'est la justice qui est la seule partie habilitée à prendre des décisions concernant les accusations politiques C'est elle qui doit dire si les personnes de l'ancien régime trompées dans des affaires de corruption et d'abus de pouvoir et ce n'est pas à l'ANC ou à des partis politiques d'exclure des adversaires politiques. C'est complètement inconcevable dans une démocratie naissante Comment jugez-vous l'état d'avancement des travaux de l'ANC ? Jusqu'à maintenant, l'ANC est loin d'avoir accompli des performances dans ce domaine. Nous sommes très loin de ce qu'a été promu au peuple. L'élaboration de la constitution aurait dû se terminer au bout d'une année. On discute encore un projet de la constitution. Il y a plusieurs divergences qui ne sont pas résolues. Il y a plusieurs problèmes qui sont litigieux et qui ne vont pas être résolus facilement. La commission indépendante de la haute instance de l'organisation des élections et l'instance des réformes de l'information par exemple peinent à voir le jour. Tout cela ne peut que retarder les échéances électorales et explique un manque de maturité de la classe politique au pouvoir. Nous pensons que les choses doivent s'accélérer maintenant et que les partis de la Troika doivent bien comprendre que ce qui est demandé ce n'est pas un projet de constitution qui satisfasse les projets de ces partis mais nous avons une constitution qui réponde aux aspirations du peule tunisien. Il faut sortir des calculs partisans qui ne peuvent que retarder la mise en place de la constitution.