De la façon avec laquelle nous avons estimé ce que serait la sanction que risquerait l'Etoile après ce qui s'est passé à Sousse l'autre samedi, nous avons, une fois de plus considéré l'essentiel comme un détail. Auto convaincus, nous avons donc été surpris par la décision de la CAF d'exclure l'Etoile de la ligue des champions.
A Tous les niveaux, du cabinet ministériel aux commentateurs attitrés, nous n'avons pas manqué de céder à ce qui désormais, nous caractérise, celui de minimiser nos méfaits. Comme on a minimisé ces dernières années ce qui s'est passé à Radès lorsque le club africain a reçu Ezzamalek et puis Al Hilal du Soudan. Comme on a minimisé le comportement du public de l'Espérance qui a dû jouer une demi-finale à huis-clos. Comme on a considéré négligeable l'attitude du staff espérantiste sur le podium lors d'une remise du trophée à Mazembé.
Minimisés et vite oubliés, ces faits ont fini par contribuer à nous fabriquer une triste réputation.
Cette fois on a fait mieux.
Après l'esclandre de Sousse que les satellites ont largement diffusés, on s'est promis, au sommet de nos Instances, de défendre l'Etoile avec la dernière énergie. Une détermination qui eut été plus rentable pour l'éthique et l'honneur, en reconnaissant l'impair qui a porté en premier lieu préjudice à notre pays, en étant les premiers à le condamner est non pas de le minimiser, mais de promettre de faire en sorte à ce qu'il ne se reproduise plus. Un tel comportement aurait valu a nos yeux, plus qu'une victoire sur le terrain, entachée de mauvais esprit.
Et si on persiste à ne voir que des détails, notre champ intérieur est là pour nous offrir de quoi satisfaire notre faculté de tout minimiser. Ces détails n'engagent ni notre prestige ni notre honneur puisqu'ils n'attirent pas l'attention de l'Etranger.
Des détails comme ces pelouses pelées de nos principaux stades dont l'entretien ne justifie pas les sommes que la Direction de la cité exige à chaque rencontre. Des détails comme cette salle supposée de conférences du Zouiten, en principe rénové qui sert de dépôt au matériel municipal. Des détails comme le nombre illicite des privilégiés présents au huis-clos alors que des journalistes accrédités sont souvent interdits d'accès.
Qu'importe si la liste risque de s'allonger, puisque ces détails qui ne font que déranger, nous permettent d'évacuer notre inépuisable faculté de minimiser.
Quitte, quand cela nous arrange de ne pas minimiser et encore moins d'oublier, de suggérer de baptiser des rues du nom de médaillés dont l'exploit ne nous doit rien ou si peu.