Transformer le parti en une institution Mohamed Abbou candidat au secrétariat général
Les travaux du deuxième congrès du parti le «Congrès pour la République (CPR) se tiendront du 24 au 26 août courant sous le signe « Engagés ». 168 congressistes sont attendus dont des représentants de quatre circonscriptions du parti à l'étranger. Moncef Marzouki est le candidat du parti pour les prochaines élections présidentielles. Mohamed Abbou, secrétaire général compte rempiler pour un autre mandat. Les candidatures pour ce poste restent ouvertes.
Ce congrès se tient dans une période cruciale dans la vie du CPR. Ce parti avait connu durant les derniers mois de nombreuses difficultés jalonnées de grandes scissions dont la plus importante est celle du groupe dirigé par Me Abderraouf Ayadi baptisé «Wafa ». Dernièrement Tahar H'mila, une des figures emblématiques du CPR a eu des critiques très sévères adressées au président provisoire Moncef Marzouki, un des fondateurs du parti. Les fidèles à Moncef Marzouki, considèrent que le Conseil national tenu en mai dernier à Tataouine a été une étape charnière dans la restructuration du parti et la définition de ses choix politiques. Le deuxième congrès se tiendra quelques semaines après celui d'Ennahdha. Il sera tenu sous le slogan « Engagés ».
C'est une manière de symboliser l'itinéraire du parti depuis sa création le 25 juillet 2001 jusqu'à sa participation au gouvernement de la Troïka. « Nous voulons nous engager plutôt que faire des promesses », déclarait Hédi Ben Abbas porte-parole du parti lors d'un point de presse tenu dernièrement. Il s'agit d'assumer ses responsabilités de façon totale. L'engagement concerne la réalisation des objectifs de la Révolution par la participation de façon effective et sérieuse dans la mise en application d'un programme de réformes cohérent touchant toutes les structures de l'Etat. « Nous sommes engagés pour la justice et l'égalité entre l'homme et la femme », déclarait Hédi Ben Abbes qui considère que l'avenir du pays est lié à l'avenir du CPR. Ses résultats dans les élections du 23 octobre dernier avaient surpris tout le monde. Les militants du CPR considèrent que leur parti a assumé ses responsabilités en participant au gouvernement de la Troïka. Il s'agissait, dit-on, de consolider la Démocratie et d'en finir avec les tiraillements idéologiques et partisans.
Comment va-t-on préparer les travaux de ce congrès ?
Cinq commissions ont été constituées. Une se chargera de la préparation matérielle. Elle aura à fixer le lieu du congrès, assurer la logistique, arrêter le budget du congrès et le gérer en collaboration avec la commission financière.
La deuxième commission, celle des structures du parti, s'emploiera à préparer un projet d'amendement du règlement intérieur dans l'objectif de transformer le parti en véritable institution. Il faudra définir les missions de ses différentes structures, leurs relations, les mécanismes de prise de décision, les conditions d'adhésion au parti et de candidatures aux différents postes. Les commissions permanentes du parti seront instituées.
La troisième commission s'occupera des questions politiques. Elle définira l'identité du parti, sa ligne politique, ses relations et alliances avec les autres partis.
La quatrième commission se penchera sur le modèle de développement, les structures de l'économie, les équilibres généraux, la répartition des richesses entre les régions et les catégories sociales.
La cinquième commission s'intéressera aux questions juridiques. Elle se chargera de préparer les projets du parti pour la Constitution ainsi que les lois. La nature du régime, les institutions de l'Etat et leurs réformes font partie du menu de cette commission.
Ce deuxième congrès viendra couronner un processus entamé dans les régions et les localités où le parti est implanté. En effet des congrès locaux ont eu lieu du 1er au 15 juillet. Les congrès régionaux ont suivi du 16 juillet au 20 août. 70 congrès locaux ont eu lieu. La commission des structures avait supervisé la mise sur pied de 20 bureaux régionaux. On relève que la proportion des femmes s'élève à 11%, celle des jeunes à 60%. Lors de la tenue des congrès locaux, le taux de participation était de 59%, pour 68% dans les congrès régionaux. Lors du congrès national, un bureau politique de dix membres sera élu. Un secrétaire général et 40 membres du Conseil national seront élus. Trois motions seront adoptées, l'une politique, l'autre concerne le modèle de développement et la troisième le Règlement intérieur.
Le CPR saura-t-il lors de ce congrès définir de façon claire son identité pour qu'il ne soit plus considéré comme un parti satellitaire à Ennahdha ? Pourra-t-il s'organiser pour rééditer les performances électorales du 23 octobre ?