Un an et demi après la « Révolution » et l'on revient toujours à la case départ et à la question lancinante du : qu'en est-il des fonds et biens mal acquis du clan Ben Ali détournés et gelés en veilleuse à l'étranger ? Concernant les biens et fonds se trouvant sur le territoire national ont encore du mal à quitter leur douillette caverne. Faudrait-il en ce cas user de stratagèmes de sorcellerie pour les extirper de leur torpeur. D'aucuns ne peuvent évaluer exactement la juste valeur de la richesse spoliée par la famille Ben Ali et ses alliés que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays. Les sociétés écran sont peut-être innombrables en Tunisie mais aussi sur d'autres cieux. Certaines d'entre elles continueraient d'opérer pour le compte de la famille déchue. Les réunions se succèdent, mais rien encore de concret. Toutefois, le ministère de la Justice a décrété le 18 juillet, la journée nationale pour les récupérations des avoirs de Ben Ali et des fonds mal acquis. Une journée, qui selon le ministère de la Justice « rime avec la concrétisation des objectifs de la Révolution ». Et comment ? Que peut faire le Tunisien, dans l'espoir de récupérer les pactoles de Ben Ali. Pourra-t-il tirer profit ? Les problèmes juridiques et institutionnels continuent d'entraver le processus de restitution des biens mal acquis. Il serait difficile de prouver l'origine délictueuse des avoirs. Et entre temps, le temps passe et une partie de ces avoirs pourrait partir en fumée pour rejoindre le mythe de Sisyphe, notamment s'ils seront inscrits sous des prête-noms. Certains et notamment les ONG manifestent également leur crainte quant aux négociations d'Etat à Etat portant sur la restitution des fonds spoliés. Du fait, ils ne cachent pas leur angoisse liée au risque de restitution de ces avoirs sous forme de paradis fiscaux libellés sur le compte d'une éminence du nouveau pouvoir. Ceci dit, le processus de restitution des avoirs mal acquis est un processus de longue haleine qui nécessite beaucoup de souffle, mais aussi plus de volonté et de transparence dans la course engagée derrière la justice internationale mais aussi le système judiciaire national. D'où l'engagement pris par le ministère de la Justice à associer les forces actives du pays à la journée d'aujourd'hui 18 juillet 2012 : « Journée Nationale pour la récupération des fonds détournés à l'Etranger » et ce « afin de mieux sensibiliser l'opinion publique à la justesse et à la légitimité des efforts déployés par le gouvernement pour geler les avoirs spoliés et les récupérer dans les plus brefs délais ». Raillerie, ironie, le président déchu des profondeurs de son exil doré semble pris de nostalgie et fait écho à l'appel du ministère de la justice et proclame le lundi par le biais de son avocat Akram Azoury sa volonté à rendre tous ses avoirs se trouvant en Suisse au peuple tunisien.