• «Pour que le droit à un développement durable soit garanti par la nouvelle Constitution tunisienne» Nos bas-côtés, nos routes, nos côtes, nos ruelles et nos villes et villages se sont transformés en de piteux paysages, laids, attristants, hideux et d'une saleté hallucinante. Depuis la Révolution, la situation a empirée. Nos plages et nos forêts sont tout simplement devenues des cimetières d'ordures ménagères et industrielles. Inconscience citoyenne ou paresse municipale ? Tout porte à croire que ce sont ces deux facteurs-là qui font que l'on vit, désormais, dans un environnement sale et crasseux. Elle est loin cette Tunisie appelée, jadis, «Tunisie la verte».
Un état des lieux catastrophique Nul n'ignore que le climat tunisien est très variable étant donné que le pays est semi-aride voire aride avec des ressources naturelles assez précaires et limitées. Si l'on ajoute à cela l'abus de l'intérêt socioéconomique, qui s'est produit au détriment de l'environnement et l'écosystème, on se retrouve en 2012, la révolution et ses écarts aidant, devant un fait alarmant. Nos champs d'oliveraies sont plantés de plastique. Dans nos oueds et fleuves, les petits êtres marins doivent partager leur habitat avec les déversements toxiques des usines et les produits chimiques. Sur nos côtes et dans nos mers, les poissons sont condamnés à l'extinction à cause des ordures déversées discrètement par des transporteurs clandestins. Zéro conscience de la part des uns et absence de contrôle de la part des autorités publiques. Par ailleurs, notons la prolifération des déchets de tout genre dans les milieux publics et naturels. Le milieu rural, comme nos parcs, nos jardins publics, nos espaces verts urbains ou vierges sont ravagés par l'inconscience citoyenne et publique. Le spectacle est si affligeant que l'on n'ose plus rêvasser ou contempler les paysages, le temps d'un petit voyage de ville en ville.
Centre de Jradou fermé, où vont les déchets toxiques ? Avec la fermeture du centre de transformation des déchets de Jradou, le 28 février 2011, dont la mission est de garantir à la Tunisie une croissance industrielle respectueuse de l'environnement et des normes écologiques internationales. Une question s'impose : Où vont ces déchets chimiques ? En l'absence de tout contrôle municipal et de poursuite judiciaire contre toute personne ou institution qui viole l'environnement, on se plait à déverser les remblais sur les bas-côtés, les ravins et tout bonnement sous un arbre ou un palmier. Tout projet étatique ou privé, grand ou petit soit-il, laisse trainer derrière lui, les déchets et restes des travaux n'importe où. On omet et le respect de l'environnement et l'esthétique urbaine. Les exemples sont assez nombreux et révélateurs ! Il suffirait de faire un petit tour du côté des gares de train à la banlieue sud. Au niveau de la gare de Bir El Bay, les remblais et les matériaux en plastique trainent toujours et cohabitent, désormais, avec les arbres centenaires de la forêt de la zone. Pourtant les travaux ont été achevés, depuis belle lurette. Si on ose se pavaner sur les abords des routes du Cap-Bon ou laisser trainer son regard, le choc n'est pas loin. Les travaux d'amélioration des routes et d'installation du gaz sur les bas côtés, une fois achevés, laissent comme reliques un tas de déchets et de matériaux jamais récupérés et qui finissent par être dispersés dans la nature. Nulle enquête menée par le ministère de l'environnement. Aucun contrôle de la part du ministère de l'Equipement et l'Habitat. Point de loi pour pénaliser toute violation de l'environnement...
Conférence de Rio et le développement durable : serment ou leurre ? Depuis 20 ans, le pacte signé par la communauté internationale quant à la protection de la planète et la conservation de l'environnement, semble être parti en miettes. Signée en 1992 par 154 pays de la Convention sur la diversité biologique, la conférence des Nations Unies sur l'environnement semble avoir été occultée par l'ensemble de la planète. Pour cette raison, une pétition a été signée par les participants et tous les présents au Forum Citoyen de l'Environnement pour mettre de la pression sur les 120 chefs d'Etat avec l'urgence d'appliquer réellement les serments d'il y a vingt ans. Face à la crise écologique internationale, cette conférence aura pour but de constituer une nouvelle feuille de route d'ici 2030 et proposer un modèle de développement respectueux de l'environnement.
Forum Citoyen de l'Environnement, de nouveaux leviers C'est dans ce sens-là que le Forum Citoyen pour l'Environnement a eu lieu avant-hier, à la Cité des Sciences. Co-organisé par RANDET et Eco-système, le symposium avait pour desseins d'exposer l'état des lieux de l'environnement en Tunisie, dénoncer les violations qui se sont faites et se font jusqu'à présent contre la nature, rappeler l'impact de l'environnement dans le développement durable et l'économie et revendiquer la constitutionnalisation des droits environnementaux. Une kyrielle de représentants d'associations écologiques nationales ont participé au forum pour parler de la situation alarmante de leurs régions et de l'absence de toute intervention du ministère de l'Environnement.