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La demande de rapatriement du président déchu n'est pas un obstacle à la consolidation des relations avec l'Arabie Saoudite Diplomatie- Le ministre des Affaires Etrangères parle enfin
Les dernières activités du ministère des Affaires étrangères, les actions prévues prochainement, les positions de la Tunisie concernant la crise syrienne, la rencontre des « amis » du peuple syrien à organiser le 24 février à Tunis, à laquelle prendra part Hilary Clinton, les « nouvelles » orientations de la diplomatie tunisienne, ont été les principaux sujets évoqués par Rafik Ben Abdessalem au cours de sa première conférence de presse. De prime abord le ministre ne manquera pas de reprocher aux organes de la presse tunisienne de ne pas couvrir les activités du ministère des Affaires étrangères autant que ne le font les journaux étrangers. Beaucoup de questions se posent à propos des priorités de la diplomatie tunisienne et la vision du nouveau gouvernement. « La politique étrangère ne se détermine pas à partir de considérations personnelles ou partisanes, mais s'établit sur la base de données objectives partant d'un diagnostic des potentialités du pays. L'histoire de la Tunisie n'a commencé ni le 23 octobre, ni le 27 décembre (date de la prise de fonction du ministre). L'Etat se prévale de ses traditions et ses institutions », dit –il. Ce qui a été fait en Tunisie après le 14 janvier est apprécié à sa juste valeur à l'étranger. « Celui qui lit les journaux tunisiens penserait que le pays se plonge dans une guerre civile ». Tout en ajoutant que la politique étrangère est dirigée par le Gouvernement. Concernant la crise syrienne, la décision d'exclure l'ambassadeur syrien, prise par le Gouvernement, est « exceptionnelle et inhabituelle », dit-il, en affirmant que « nous sommes dans une nouvelle étape, un nouveau gouvernement qui puise sa légitimité dans la Révolution. On ne pouvait ne pas réagir et prendre position devant les massacres perpétrés en Syrie. Une conférence internationale des amis du peuple syrien se tiendra le 24 février courant. C'est une occasion d'envoyer un message au régime syrien pour mettre fin à la violence. C'est une conférence qui se tiendra dans le cadre de la Ligue des Etats arabes. L'indépendance de la Syrie et sa souveraineté seront sauvegardées. La crise syrienne doit être résolue dans le cadre arabe ». La présence d'Hilary Clinton est attendue. La Russie, la Chine y sont invitées, ainsi que tous les pays arabes. Pour prouver que la décision d'expulsion de l'ambassadeur syrien en Tunisie, n'est pas surprenante ou improvisée, et qu'elle a été échelonnée sur une démarche progressive, le ministre rappellera que le 8 octobre 2011, notre ambassadeur en Tunisie a été convoqué pour consultations. En novembre notre ambassadeur a été informé qu'il devrait se préparer à rentrer. Le 12 novembre la Tunisie a donné son aval pour suspendre la participation de la Syrie dans les réunions de le Ligue arabe. Le 4 février le président de la République a annoncé la décision d'exclure l'ambassadeur syrien. Le 7 février, le chargé d'affaires syrien a été prié de quitter le territoire tunisien. A la question du Temps : en quoi cette décision servira-t-elle les intérêts de la Tunisie ?, la réponse du ministre a été sans équivoque « les pays agissent en fonction de leurs intérêts. Nous avons un intérêt stratégique général, dans l'existence d'un monde arabe démocratique, en plus des considérations morales et de principe. Il n'y a pas de contradiction entre principes et intérêts ». Concernant la reconnaissance du Conseil national syrien, le ministre précise qu'aucune position n'a été prise par la Ligue arabe. D'ailleurs, le conseil n'est pas invité à la Conférence de Tunis. Le ministre s'étalera sur les différentes visites effectuées par des personnalités étrangères en Tunisie et ses propres missions à l'étranger. On apprendra que la visite de Moncef Marzouki, initialement prévue en Février, a été reportée pour une date ultérieure, après les élections présidentielles françaises. A ce propos, le chef du Gouvernement, Hamadi Jébali, effectuera prochainement une visite officielle en France. «Dans cette nouvelle étape, la politique étrangère tunisienne, ne pourrait être que multidimensionnelle situer en ce sens la position géostratégique que doit occuper la Tunisie. Les relations avec l'Europe sont une donnée essentielle. Il faut non seulement les préserver, mais aussi les consolider. Toutes les évolutions en Europe ont leurs répercussions en Tunisie. Il en est ainsi de la crise économique en Europe. De même, les évolutions en Tunisie et en Libye ont leur écho en Europe ». La dimension maghrébine est essentielle dans la politique étrangère. C'est dans ce cadre que s'inscrit la tournée de Moncef Marzouki dans les pays maghrébins. L'organisation du prochain sommet maghrébin devra se tenir en Tunisie, bien que la présidence de l'UMA soit libyenne. La dimension africaine a été relancée par la participation au dernier sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine en Ethiopie. La Tunisie avait bien donné son nom à Ifriqiya. Le chef du Gouvernement Hamadi Jebali effectue une visite en Arabie Saoudite, les 18 et 19 février courant, dans le cadre de l'option pour la consolidation des rapports de la Tunisie avec le monde arabe. « L'Arabie Saoudite est un Etat important et influent ». La Tunisie va-t-elle demander le rapatriement du président déchu ? « Cette demande légitime du peuple tunisien est faite par le ministère de la Justice. De toutes les façons, elle ne devra pas constituer un obstacle pour la consolidation des relations tuniso-saoudiennes », précise le ministre. Les propos de Wajdi Ghoneim, n'ont pas échappé à la conférence de presse. Le ministre dira que « les déclarations des invités de la Tunisie n'engagent pas le gouvernement. Dans les propos de Wajdi Ghoneim, il y a des choses que je n'apprécie pas. Tant que cela ne perturbe pas l'ordre public, on ne peut intervenir ». Hassine BOUAZRA