La veille de l'Aïd El Kebir, samedi 5 novembre, société civile, citoyens et militants tunisiens ont pris la route vers la ville de Sidi Bouzid, berceau de la Révolution tunisienne. L'objectif de cette caravane est de renforcer et de consolider l'esprit de solidarité entre tous les citoyens. Cette initiative prise par la Ligue Tunisienne pour la Tolérance vient à la suite des derniers troubles post électoraux qui ont assombri la vie au sein de la ville de Sidi Bouzid et dont les pertes sont estimées à près de 4 milliards de dinars tunisiens. La Société civile, un militantisme à saluer Elles étaient au nombre d'une dizaine de caravanes venues de plusieurs régions de la Tunisie afin d'exhorter les habitants de Sidi Bouzid à la tolérance et au pacifisme ; leur rappeler que, désormais, le régionalisme n'a plus de raison d'être et que l'on est tous un malgré nos différences idéologiques, coutumières ou nos tendances politiques. Plus de deux cents citoyens, nus par un sentiment de patriotisme sans égal, ont donc décidé de partir de leurs villes la veille de l'Aïd (Bizerte, Tunis, Jendouba, Sousse, Monastir, M'saken et Sfax) dans le but de renouer de nouveau le contact avec les jeunes de Sidi Bouzid et de leur prouver que l'on respecte leurs choix politiques indépendamment de tout. Le jeu en vaut la chandelle. La nouvelle Tunisie mérite le nouveau paysage démocrate avec sa pluralité idéologique et politique. Accepter son rival n'est autre que le prologue d'un long apprentissage politique. Dans ces grands enjeux existentiels de la Tunisie, la Société civile devra donc jouer son rôle de médiateur et de conciliateur entre les différentes composantes de la société à l'échelle nationale et régionale voilà donc l'un des principes de la Caravane de l'Union Nationale. Voilà aussi ce qui explique la présence de plusieurs associations tunisiennes à l'instar de la Ligue Tunisienne de la Tolérance (qui a lancé l'événement), Liberté et Equité de Bizerte, le Conseil national pour les libertés, l'Association tunisienne pour le soutien de la Palestine, l'association Bus citoyen et le soutien de l'UGTT. [Symbolique] Les responsables de la caravane ont décidé qu'une fois sur place, le coup d'envoi serait donné à partir du Gouvernorat de Sidi Bouzid, suprême lieu de la Révolution tunisienne. Lieu où le jeune Mohamed Bouazizi s'est immolé, un certain 17 décembre 2010. Par la suite, les participants à la caravane et la société civile se sont arrêté devant un second lieu emblématique, l'ancien siège du comité de coordination du RCD et qui héberge aujourd'hui le siège de l'Assemblée régionale des Elections de Sidi Bouzid. A chaque fois, la parole a été donnée aux jeunes militants appelés par les responsables de la caravane pour faire régner de nouveau cette aura de confiance, de solidarité et de tolérance entre les habitants de la région. Le responsable de la caravane rappelle que cette initiative a été lancée afin de renforcer les liens sociaux entre les Tunisiens en dépit des différences idéologiques pourvu que la lutte contre certaines forces occultes, qui tentent de semer la pagaille et l'anarchie, soit prise au sérieux par tous les citoyens tunisiens. Par la même occasion, lancer un appel à la justice pour mener une enquête sérieuse et équitable quant aux actes de vandalisme perpétrés par un groupe de personnes. [‘'Dégage'' pour les comploteurs] Il est à rappeler que quelques incidents mineurs et sans gravité aucune, ont eu lieu. Une tentative pour troubler le déroulement de la caravane a été notée par le biais d'un habitant de la ville connu pour sa relation «féodale» avec l'ancien régime et qui a été, d'ailleurs, mis hors d'état de nuire par des « Dégage » scandés auparavant. Venant escorté avec une bande de malfrats, il s'est attaqué à l'un des responsables de la caravane tout en tentant de semer la zizanie. D'ailleurs, serait-ce un pur hasard que les endroits qui ont été incendiés la nuit du 30 octobre dernier, sont justement les archives du tribunal cantonal de la région, le Centre de formation professionnelle, la municipalité, la Garde nationale, les bureaux d'avocats, etc… Un complot jugé suspect par plus d'un. Des dossiers de détenus et de recherchés, des chèques sans provision se sont totalement évaporés… Heureusement que la situation a été maîtrisée par les participants de la caravane et que ledit monsieur n'a pas été pris au sérieux. Pis encore, il a été totalement ignoré par les présents. La caravane a réussi faire passer le message de tolérance et de solidarité. Comme le dit si bien le proverbe : «Quand le chien aboie, la caravane passe». Melek LAKDAR jihene [email protected] Citoyen Libre [email protected] lavérité [email protected]