L'ancien procureur de la République, Néjib Maaoui, remplacé par Nouri Gharbi suite à l'affaire de l'évasion de Saïda Agrebi, a tenu, hier matin, une conférence au Palais de Justice de Tunis dans laquelle il a traité de deux points essentiels. Concernant l'affaire de Saïda Agrebi, M. Maaoui a indiqué qu'un rapport a été présenté par le ministère des Finances en date du 18 juillet 2011, mais vu l'encombrement et le nombre considérable des affaires et plaintes, notamment en cette période, il était normal que les procédures prennent quelques jours et qu'un ordre de priorité soit établi dans le traitement des dossiers. Evoquant son évasion de l'aéroport de TunisCarthage, l'ancien procureur de la République a accusé la police des frontières qui aurait dû, dans ce cas, l'informer tout en mentionnant que s'il en était tenu au courant, il n'aurait pas hésité un seul instant à émettre une décision d'interdiction de voyage à l'encontre de cette femme. Ainsi, il estime que, finalement, c'est la police des frontières qui assume l'entière responsabilité de cette évasion. Concernant la non convocation de l'ex-Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, Néjib Maaoui réplique qu'il s'agit d'un dossier en bloc touchant le RCD dissous et que par conséquent, il faut attendre la fin des investigations pour convoquer toutes les personnes qui y sont impliquées. Autrement dit, avec un peu de patience, toute personne ayant trempé dans ces affaires sera convoquée, sachant qu'il s'agit de prérogatives relevant des compétences des juges d'instruction. A noter, par ailleurs, que des milieux proches de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) considèrent Néjib Maaoui comme étant un juge compétent et intègre qu'on a utilisé, juste, comme un bouc émissaire et que son remplacement ne s'imposait pas sachant que l'Association a des réserves quant à la nomination du nouveau procureur qui occupait les mêmes fonctions au tribunal de première instance de Kasserine bien avant l'avènement de la révolution du 14 janvier. (Business News)