On commence à bouger côté culturel. A l'instar des partis politiques dont le nombre ne cesse d'augmenter, les associations et collectifs culturels se multiplient ces derniers jours. La dernière en date est le collectif Tunisie cultures, qui a organisé dimanche dernier à l'occasion de la fête de la République, une conférence de presse pour annoncer sa création. L'ensemble des membres du nouveau bureau était là pour expliquer aux quelques journalistes présents le comment et le pourquoi d'un tel collectif. Il s'agit de Raja Ben Ammar (présidente), Mourad Mathari et Hichem Ben Khamsa (vice-présidents), Lassaâd ben Abdallah (Secrétaire général) et Ezzedine Ganoun, Leila Toubal et Lotfi Kria (membres). Faouzi Daldoul (trésorier), était absent à cette assemblée tout comme les nombreux membres, Néjib Ayed (producteur et ex-directeur du FIFEJ, Ibrahim Letaief, (gérant de la salle Alhambra à la Marsa), Mahmoud Chelbi, (organisateur du Printemps des arts à la Marsa), Mustapha Okbi, (directeur de l'Octobre musical), Habib Belhadi, (directeur de la salle AfricArt), Moncef Sayem, (directeur de l'espace Mad'Art) et Salma et Sofiane Ouissi. Enfin, tout ce beau monde aurait dû se mobiliser pour cette opération de charme et manifester un tant soit peu leur intérêt en marquant leur présence. Cela dit, l'objectif d'une telle démarche consiste selon Raja Ben Amma, à donner « plus de visibilité » aux événements culturels qui se déroulent en Tunisie. Hichem Ben Khamsa, directeur du festival « Views of America » met l'accent sur « l'opportunité d'un agenda culturel annuel avec la possibilité d'engager des attachés de presse à l'international pour promouvoir les festivals en Tunisie ». Lassaâd Ben Abdallah, initiateur de 24h de théâtre au Kef, a insisté sur le fait qu'il s'agit du « premier réseau en Tunisie représentant différents domaines de création artistique et disposant de compétences dans l'organisation de manifestations culturelles ». Ezzedine Ganoun a, pour sa part, évoqué la question de la diffusion et propose que le collectif « la prenne en main ». Mourad Mathari, organisateur de Jazz à Carthage, affirme « qu'il est possible d' installer une véritable industrie culturelle » et suggère, par ailleurs, « le désengagement de l'Etat dans la culture ». Selon le document de présentation, cette initiative, la première du genre après la Révolution du 14 janvier, réunissant des opérateurs culturels privés, a pour objectif de fédérer, d'organiser et d'agir en inventant de nouvelles formes d'actions collectives dans le cadre culturel. De communiquer la vision, des hommes et des femmes de la culture et des arts, d'une Tunisie moderne. De créer un lien entre les différentes actions culturelles solitaires. De créer une alliance qui donnerait une visibilité à la culture de résistance longtemps marginalisée. De prendre contact avec les artistes tunisiens à l'étranger afin de les réunir, de les mobiliser pour s'investir dans la construction d'une Tunisie moderne. Enfin, de créer un réseau de mobilisation et de soutien avec tous les organismes, associations et collectifs artistiques nationaux et internationaux. L'objectif à terme consiste à mettre la Tunisie sur l'échiquier mondial de la vie culturelle. Ces nobles objectifs exigent du souffle et de la persévérance pour aboutir. Ce collectif en est-il capable ? Wait and see ! Pour l'heure, tout ce beau monde s'est mis ensemble pour mettre sur pied la soirée de la célébration de la fête de la République avec tout d'abord sur le parvis de Mad'Art, une courte apparition du duo Kais Rostom (percussion et voix) et Salah Ouertani, (Gombri) qui ont présenté des extraits de musique du genre « Gnawa », puis suivi d'un numéro de danse salsa présenté par un jeune couple de danseus et enfin, le concert de Sharrie Williams qui devait être suivi d'une Jam session offerte par la ravissante Alia Sellami.