Tunisie: Limogeage de la PDG de la TV nationale    En photos : La coopération culturelle au cœur des relations Tuniso-Irakiennes    Ennakl Automobile certifiée MSI 20000 par COFICERT    Tunisair suspend ses vols vers Bamako    La Tunisie gagne cinq places au classement de la FIFA    Olympique de Béja : Interdiction de recrutement levée    Intempéries : Les recommandations de la garde nationale    Signature de deux accords pour la production d'électricité à partir de l'énergie solaire    Dissolution des fédérations de lutte et de voile    Isie : les jugements contre Ayachi Zammel n'ont aucun effet sur sa course à la présidentielle    Un pays africain dans le TOP 10 des pays avec la plus grande main-d'oeuvre    Jaou Tunis 2024 : 7e édition sous le signe des Arts, résistances et reconstruction des futurs    Des pluies orageuses et localement intenses attendues cette nuit : appel à la vigilance    Les sociétés communautaires exemptées d'études environnementales    Sfax : Suspension des cours à cause des pluies    Cadeau du ciel: Des pluies généreuses hier à Sfax et Mahdia    L'art de ne pas se soucier de l'avis des autres : 8 façons simples de vivre une vie plus heureuse    Les chiffres de l'Isie ne collent pas avec la démographie de la Tunisie    Point de vue | Assemblées sur mesure !    CAB – Sami Gafsi, retour au bercail : Pour un rebond    Canada : Réduction de 35 % des permis pour les étudiants étrangers    Présidentielle 2024 | Démarrage de la campagne électorale du candidat Kaïs Saïed à Zaghouan    Journée mondiale de l'Ozone : La Tunisie se mobilise pour sauver la planète    SEM Wan Li, ambassadeur de la République populaire de Chine à la Radio Nationale : «L'hôpital de traitement des cancers à Gabès et la Cité médicale à Kairouan sont parmi les principaux projets de la coopération entre la Chine et la Tunisie»    APIA – « Siat 2024 » : Pour renforcer la transition technologique de l'agriculture tunisienne    Pourquoi | Anticiper, toujours anticiper    Le Centre de Formation et de Promotion du Travail Indépendant d'Ettadhamen, à l'Ariana, marque sa rentrée 2024-25 : Nouvelle année, nouveaux défis    Une secousse tellurique au nord-est de Ouardanine    EST- Clôture demain du mercato Benayad et Zaddem : départ imminent !    Compétitions officielles des JCC 2024 : Prolongation des délais d'inscription des films candidats    Retour sur le film «Excursion» de Una Gunjak : Attendrissant !    « Kamikaze », court métrage de Hassen Marzougui : Incursion dans le gore    Projection – Débat au Cinémadart de Carthage : Une réflexion sur l'identité et l'exil    Mansri : le plafond des dépenses de campagne a été fixé sur la base de la moyenne observée en 2019    Ooredoo Tunisie partage avec les enfants de l'association « Kafel Elyatim » les préparatifs de la rentrée scolaire à travers le programme « Tounes T3ich »    Nomination de Philippe Dubois, Directeur général à l'Union Internationale de Banques    Wissam Ben Yedder accusé d'agression sexuelle    Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture en visite à Béja    Secousse tellurique au nord-est d'Ouardanine    Adoption historique d'un vote à l'ONU exigeant la fin de l'occupation israélienne en Palestine    La Tanzanie refuse l'ingérence des puissances occidentales    Etats-Unis : Echec du budget fédéral et risque imminent de «shutdown»    L'ONU exige la fin de l'occupation de la Palestine par Israël dans les douze prochains mois    Mare Nostrum Voice Festival : un événement unique avec 25 artistes et hommage à Yasser Jradi à Paris    Monde: Après Taylor Swift, Billie Eilish et son frère soutiennent Kamala Harris    Tout savoir sur les Pagers piégés au Liban    Secousse tellurique au gouvernorat de Siliana    Emily in Paris de retour pour une saison 5    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Profanation de la mosquée Sidi Jmour à Djerba
Publié dans Le Temps le 09 - 01 - 2011

• Les saccageurs ont ciblé le minuscule minaret de forme conique : 0,50 mètre de diamètre et 1,25 mètre de hauteur. La mosquée a été bâtie au XVIème siècle. Et ce n'est pas la première fois que les mosquées de Djerba sont saccagées… - La liste noire des monuments défigurés continue à défrayer la chronique à Djerba ; les saccageurs et les profanateurs en quête d'on ne sait quel trésor illusoire enfoui ; voraces et ignares, ils rôdent toujours dans les parages et persévèrent dans leur nuisance au patrimoine.
Dans la nuit du mercredi 29 décembre, la petite mosquée côtière de Sidi Jmour, à l'ouest de l'île de Djerba, a été à son tour le théâtre d'un acte odieux de vandalisme et de profanation, constaté par un citoyen habitué des lieux lors de son passage dans le coin peu fréquenté en pareille période de l'année, et qui n'a pas attendu longtemps pour le signaler à qui de droit, en l'occurrence, au représentant de l'Institut National du Patrimoine (INP) et à l'Assidje (Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba). En se rendant sur les lieux, le représentant de l'INP et le cadre permanent de l'Assidje se sont assurés de la véracité des faits rapportés en prenant acte des dégâts visibles : les malfaiteurs, motivés par on ne sait quelle inspiration satanique, ont porté leur choix sur le minuscule et embryonnaire minaret, une simple souche de forme conique de 0,50 mètre de diamètre et de 1,25 mètre (de hauteur, aménagée à l'angle droit de l'édifice. Sidi Jmour, selon les sources de l'Assidje, date du XVIè siècle ap.JC et appartient à la catégorie des mosquées littorales ibadhites (Jouamaa Ecchott), dites aussi mosquées forteresses en raison du rôle militaire qui lui était assigné dans la surveillance des côtes contre le danger des incursions étrangères auxquelles était confrontée incessamment l'île. En l'espace de quelques minutes, les profanateurs ont saccagé plus de la moitié de ce que des mains de maîtres avaient construit pour servir et durer ; leurs mains maudites guidées par un esprit satanique malveillant n'ont rien fait d'autre que de manquer de respect à la mémoire des ancêtres, nuire à la beauté, priver le regard admiratif d'un élément emblématique de l'édifice religieux d'une rare harmonie, traduisant le souci du Djerbien d'obéir aux principes séculaires de l'économie des moyens déployés, de la simplicité des techniques de construction et de la modestie de l'expression de ses formes, de façon à faire adapter son lieu de culte au contexte de son île.
Macabre palmarès
Cet acte ignoble n'est que pour enrichir le macabre palmarès de cette bande d'écervelés ; en effet, en l'espace de quelques années, plusieurs monuments, toujours des lieux de culte, frappés par la bêtise humaine ont fait l'objet d'actes similaires perpétrés par de pareils malfrats qui agissent selon les mêmes techniques opératoires : creuser profondément à des endroits précis, le plus souvent à l'intérieur de la salle de prières, sous l'une des colonnes, dans le mihrab, ou même dans une tombe existante supposée être généralement celle du fondateur du lieu, signalée parfois par un catafalque, qu'ils n'hésitent pas à renverser et à déplacer pour fouiller l'excavation de fond en comble (tel fut le cas en 2008 des mosquées Sidi Daoued et Mrabet Belgacem à Mezraya, et Jamaa El Hara à Ouersighen. En 2006, la mosquée pluriséculaire de Ouelhi à Jâabira a été délestée de ses vieilles pierres et de ses arcs de voûtes descellés et volés, et en 2009 encore, la mosquée El Bassi a perdu son cadran solaire vieux de 250 ans destiné à régler le moment des cinq prières quotidiennes.
A la recherche d'un « trésor »
Depuis quelques années, Djerba est devenue une cible privilégiée de cette horde de profanateurs sans scrupules, saccageant dangereusement des composantes phares du patrimoine îlien bâti, à la recherche d'un soi-disant trésor ou de matière première destinée à ces pseudo guérisseurs, ces voyants, ou ces sorciers charlatans qui trouvent bizarrement métier et profession. La recrudescence de tels actes de vandalisme préjudiciables découle certes de l'état d'impunité prévalant, qui ne peut qu'inciter les fauteurs à aller de l'avant et à persévérer. Un tel fléau, s'il n'est pas combattu à temps avec célérité et efficacité, s'il n'est pas éradiqué à la source, risque de prendre des proportions alarmantes, compromettant l'action de restauration et de sauvegarde entreprise inlassablement par l'Assidje avec le concours de l'INP, et embarquant plusieurs âmes fragiles vers un destin douteux, peu rassurant.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.