Le Temps-Agences - Le ministre iranien par intérim des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a tendu la main à l'Union européenne lors de sa prise de fonction hier. Rompant avec la rhétorique habituelle de Téhéran à l'égard de l'Occident, le directeur de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique a appelé de ses voeux une «interaction positive» avec l'Union européenne, dont le soutien à un nouveau train de sanctions visant le programme nucléaire iranien avait indigné la République islamique. «Malgré le comportement illogique, sans principe et injuste de l'Union européenne, les membres de l'UE continuent de chercher des relations amiables avec l'Iran, notamment sur la question de l'énergie», a déclaré Salehi, dont les propos ont été rapportés par la télévision d'Etat Irib. «Si l'Union européenne change sa politique de confrontation avec l'Iran en une politique d'interaction positive, cela sera dans l'intérêt des deux parties», a-t-il ajouté. Nommé par le président Mahmoud Ahmadinejad, Ali Akbar Salehi a été chargé d'assurer l'intérim à la tête de la diplomatie après le limogeage de Manouchehr Mottaki lundi dernier. Il peut occuper cette fonction pendant trois mois sans recevoir l'agrément du Parlement nécessaire pour rester de façon permanente à la tête du ministère. Le scientifique a également insisté sur l'importance de la coopération avec l'Arabie saoudite. «L'Iran et l'Arabie Saoudite sont deux pays influents de la région et du monde islamique et, en coopérant, ils peuvent résoudre les problèmes de la région», a-t-il assuré. Il n'a pas fait état des relations avec les Etats-Unis, et n'a pas évoqué Israël dont il refuse de reconnaître l'existence en tant qu'Etat. «Au niveau international, pour de nombreuses raisons, la Chine et la Russie occupent une place particulière et les relations avec des deux pays nécessitent une attention particulière», a-t-il conclu. Moscou et Pékin avaient déçu Téhéran en soutenant le quatrième train de sanctions de l'Onu en juin contre l'Iran.