Le Temps-Agences- Le projet de rapport sur la catastrophe de l'avion du président Lech Kaczynski à Smolensk remis à la Pologne par le Comité intergouvernemental d'aviation russe (MAK) est "inacceptable", a déclaré hier le Premier ministre polonais Donald Tusk. "Du point de vue de la partie polonaise, dans la forme qu'il a été envoyé (à Varsovie), il est indiscutablement inacceptable", a déclaré M. Tusk à Bruxelles lors d'un point de presse retransmis par la télévision privée TVN24. "Des omissions ou des erreurs, et l'absence d'une réaction positive aux demandes polonaises, tout cela nous permet de dire que certaines conclusions de ce rapport sont injustifiées. Je ne dis pas fausses, mais non confirmées par les examens", a-t-il ajouté. Le ministère polonais de l'Intérieur a annoncé jeudi avoir transmis à Moscou un document de 150 pages contenant ses remarques sur le projet de rapport que le MAK lui avait remis le 20 octobre. Le ministère s'est refusé à toute précision sur le contenu de ces remarques. "Ce n'est pas une opinion sur le contenu de la totalité du rapport, nous ne formulons pas de conclusions finales. Nous indiquons précisément où les Russes ont failli à leurs obligations qui découlent de la convention de Chicago" régissant ce type d'enquête, a déclaré M. Tusk. Lors de la remise du projet de rapport à un représentant du gouvernement polonais en octobre à Moscou, le Comité intergouvernemental d'aviation russe avait précisé qu'il contenait "les résultats de l'enquête sur les circonstances du crash de l'avion". "La commission technique du MAK, toutes ses sous-commissions et ses groupes d'experts ont conclu leurs travaux d'enquête sur la catastrophe aérienne", a alors déclaré aux journalistes le vice-président du MAK, Oleg Ermolov. Le Tupolev 154, qui transportait le président Lech Kaczynski, son épouse Maria Kaczynska et d'autres hauts responsables polonais, s'est écrasé le 10 avril en tentant d'atterrir par un épais brouillard à Smolensk, dans l'ouest de la Russie. La délégation polonaise se rendait aux cérémonies du 70e anniversaire du massacre de plus de 22.000 officiers polonais, exécutés sur l'ordre de Joseph Staline à Katyn, près de Smolensk, et dans d'autres lieux. La Pologne avait initialement loué la coopération de la Russie dans l'enquête sur le crash, survenu en plein rapprochement entre les deux pays aux relations assez tendues depuis la chute de l'Union soviétique. Mais une polémique a ensuite enflé en Pologne sur les lacunes des enquêteurs russes et le temps que mettait Moscou à transmettre les documents relatifs à l'enquête.