Raouf KHALSI - A son investiture à la direction de l'Espérance dans des conditions pour le moins difficiles, Hamdi Meddeb s'est assigné trois objectifs : Redresser l'Espérance et la remettre à flot Rétablir le leadership à l'échelle nationale Conquérir la Champion's League Africaine Le président de l'Espérance aura réussi de réaliser les deux premiers objectifs en un temps record. Dans son esprit, le rajeunissement graduel de l'Espérance, des recrutements ciblés et la réactivation du vivier. De fait, la moyenne d'âge de cette Espérance conquérante sur le plan national a encore « tout son avenir devant elle » comme on le dit. Dans cette satanée Champion's League, l'Espérance a également fait du chemin en cette édition. Et, fait curieux, paradoxal, absurde même, c'est cette même équipe qui surclassait Mazembe, à Radès par un sec (3-0). Et il y avait le même entraîneur et le même adjoint de l'entraîneur. Mais en football, on en est jamais à une plaisanterie près ; à une mystification près. Laquelle des deux est vraie : celle de septembre dernier ou celle de Lubumbashi , voire celle d'hier ? La suffisance est mauvaise conseillère. La victimisation aussi. On sait que Lubumbashi est un enfer avec ses flubistiers (comme l'aurait dit Dante Alighieri) dont cet arbitre corrompu… On sait que les équipes tunisiennes ne sont pas particulièrement aimées par les dignitaires de la CAF et M. Hayatou, en premier. Mais il ne fallait pas lâcher du lest à Lubumbashi, oui précisément dans l'enfer de Lubumbashi. A supposer même que l'arbitre ait offert deux buts à Mazembe, Benzarti et, surtout, Kanzari leur ont offert les trois autres. Stoïque, patient, Hamdi Meddeb a fait contre mauvaise fortune, bon cœur. Pour couvrir ses entraîneurs – dont il sait en son for intérieur qu'il avaient mal agencé ce match – il invoquait les conditions impossibles à Lubumbashi. Soit. Sans doute. Oui, mais hier, est-ce ainsi qu'on réagit ? Est-ce avec ces stéréotypes, cette tactique téléphonée et codée que Faouzi Benzarti devait procurer à l'Espérance la victoire de l'honneur ? Non, cette fois il y a à se poser cette question : Hamdi Meddeb a fait de l'Espérance une grosse cylindrée ; mais celui qui est au volent la maîtrise-t-il pleinement ?