Balancé, pour épouser le jargon du « milieu ». La jeune femme en a bien vu tout au long de sa relation commune avec son époux, mais de là à être battue, alors non ! C'est un seuil que le mari n'aurait pas dû franchir. Car la réaction de la femme fut, on ne peut plus fulgurante. Elle en avait vraiment ras-le-bol de cet époux radin et despote. Passe encore qu'il se fasse tirer les oreilles pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Passe encore, également, qu'il se fasse entretenir le plus souvent par sa femme et sa fille aînée, âgée d'à peine dix-sept ans, puisque ne travaillant lui-même que par à coups. Mais de là à lever la main sur elle, voilà qui était vraiment de trop, poussant la femme à réagir vigoureusement, à prendre enfin le taureau par les cornes, en se décidant, non seulement de porter plainte pour violence conjugale, mais également et surtout de tout déballer aux enquêteurs, aux auxiliaires de la justice qui ont bien voulu l'entendre. Récemment, en effet, le mari, un chômeur de luxe puisque vivotant le plus souvent aux crochets de son épouse, n'a pas trouvé mieux que de l'agresser au beau milieu d'une dispute, devenue vraisemblablement un élément incontournable dans le quotidien du couple. C'était alors la goutte qui a fait déborder le vase, la bonne dame qui a passé jusque-là l'éponge sur bien des écarts, s'est sentie subitement trahie, ou plutôt désavouée par ce mari ne parvenant plus à se contrôler ! Pour elle, il n'était plus question de se taire, le moment était venu pour elle de se débarrasser de ce mari désormais encombrant, puisque incurable et ne donnant aucun signe de « redressement », en tout cas de vouloir se ressaisir. Aussi, en allant déposer plainte, n'a-t-elle point hésité à raconter bien des choses aux enquêteurs, entre autres les penchants de ce mari pour le kif, dans ce sens qu'il consommait de la « Zatla » ! Mieux encore, il lui arrivait même de jouer les dealers en écoulant cette substance stupéfiante. Et pour corser le tout, elle leur a même indiqué l'endroit où il cachait « sa marchandise » ! Les enquêteurs, saisis officiellement de l'affaire, vont effectivement découvrir quelques pièces dissimulées sous un matelas. Arrêté, l'époux n'a pu qu'avouer son forfait, mais affirmant que la quantité saisie était destinée à sa consommation personnelle, et qu'il n'en a jamais vendu…