Une délégation de l'Union tunisienne de commerce, de l'industrie et de l'artisanat vient de participer au 39ème Congrès des chambres d'industrie, de commerce et d'agriculture des pays arabes, à Abou Dhabi consacré aux perspectives de l'investissement arabe. La délégation a donné, un aperçu de l'expérience tunisienne dans le domaine de mobilisation des investissements directs étrangers (IDE), notamment, arabes ce qui lui a permis de réaliser des acquis importants en la matière.
Cette participation compte parmi les multiples initiatives faites par la Tunisie, secteur privé et pouvoirs publics confondus pour attire un surcroît d'investissements arabes en Tunisie, dont le volume ne semble pas progresser, tournant autour des 200 millions de dinars, répertoriés annuellement. Ces flux profitent majoritairement aux secteurs des services et du tourisme. Pour ce faire, la FIPA est en train de développer une stratégie visant à mieux faire connaître le climat des affaires et les opportunités d'investissement à travers notamment la multiplication de la participation des cadres de FIPA aux congrès, salons et diverses manifestations économiques, notamment dans les pays du Golfe. La démarche consiste à se rapprocher des grands groupes pour leur présenter des projets dans les secteurs porteurs répondant à leur attente tels que les TIC, les services financiers, les projets touristiques et les grands projets de privatisation et de concession. En outre, une action de coordination avec les banques d'investissement en Tunisie vise l'élaboration d'une stratégie pour faire de la Tunisie une place financière régionale et la réalisation de projets en partenariat basés sur la complémentarité.. Cette stratégie commence à porter ses fruits à travers la création par le MBI International holding, un groupe créé par le Cheikh Mohamed Bin Issa Al Jaber, valant 3.8 milliards de dollars et solidement implantée dans plus d'un secteur au Moyen Orient et en Europe,d' un fonds d'investissement touristique baptisé MBI Tunisia Fund, d'un capital de 65 millions de dinars. Ce fonds est chargé de prendre des participations majoritaires dans des hôtels en Tunisie et à investir dans la rénovation des unités achetées en vue d'en relancer l'activité, et d'en faire croître le chiffre d'affaires après assainissement de la situation financière et amélioration de la qualité des services. S'y ajoute l'achat par la compagnie TECOM-DIG de Dubai Holding de 35% des actifs de l'opérateur public Tunisie Télécom Il est très utile de citer aussi la création de la Société tunisienne pour la prospection des investissements qui aura pour mission d'identifier et de faire connaître les opportunités d'investissement en Tunisie.
Dotée dans une première phase d'un capital de 50 millions de dinars, la tâche de cette société consistera essentiellement à examiner des idées de projets, de les commercialiser et d'élaborer des stratégies d'investissement en vue de drainer des investissements arabes et islamiques en Tunisie et développer les échanges commerciaux avec les pays de la région. Les banques tunisiennes et les hommes d'affaires tunisiens peuvent adhérer au capital de la société dont les principaux actionnaires seront la société internationale pour la prospection des opportunités d'investissement dans les pays islamiques et Beit Ettamouil tuniso-saoudien "Best-Bank".
L'apport de GAFTA La Tunisie attend beaucoup de la Grande zone arabe de libre -échange (GAFTA - The Great Arab Free Trade Area), initiative de la Ligue arabe, lancée en 1998 afin d'éliminer progressivement les barrières douanières sur les produits d'origine arabe commercialisés dans la région arabe pendant plus de dix ans . L'accord conclu à cet effet prévoit l'élimination des barrières non tarifaires et des barrières administratives. La libéralisation des produits agricoles est sujette à des réductions tarifaires saisonnières : les pays membres peuvent (pour une durée de 7 mois au plus) suspendre les préférences tarifaires sur certains produits pendant les saisons de récolte. Les résultats espérés de cet accord sont la facilitation d'une intégration progressive dans le nouveau système de commerce mondial et la création d'une approche collective aux négociations avec l'OMC et d'autres blocs régionaux. Par ailleurs, la GAFTA pourrait créer plus de confiance parmi les investisseurs intérieurs et étrangers. Les réductions tarifaires stipulées par la GAFTA, assurent une réduction plus rapide des droits de douane élevés que des tarifs bas (en termes absolus). Toutefois, plusieurs difficultés existent dans la mise en oeuvre de l'accord, surtout en raison des différents niveaux de développement économique des pays membres.