Dix-sept jours nous séparent de la reprise des compétitions toutes disciplines confondues après une trêve salutaire et bénéfique pour les organismes. Il va sans dire que théoriquement, toute licence ne peut être déposée auprès d'une fédération qu'après examen du sportif (ve) par un médecin qui affranchit le document de sa signature. Seulement la réalité du terrain est toute autre malheureusement d'où ces accidents gravissimes survenant sur nos aires de jeu allant hélas parfois à la mort subite. En effet, il est très fréquent que le responsable de la section amène la liasse de licences chez un médecin ami à lui pour accomplir cette « banale formalité »( ?) selon lui, sans que les joueurs ne soient examinés par l'homme de sciences. Devant la prolifération et surtout la gravité du phénomène, un colloque a eu lieu récemment sous l'égide du centre National de Médecine et des Sciences du Sport (CNMSS) regroupant d'éminents spécialistes en la matière dans le dessein de mettre sur place un consensus précisant la catégorisation des sportifs, le contenu du bilan médical initial de non contre indication à la pratique du Sport et du bilan de suivi médical périodique des différentes catégories de sportifs. Etaient notamment invités par Dr Rafik Mankai le Directeur Général du (CNMSS) : Pr. Fouad Azzouzi (médecin cardiologue conventionné au (CNMSS) et représentant le groupe de travail de la Société Tunisienne de Cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire), Pr. François Carre (société française et européenne de cardiologie), Pr. Pierre Rochcongar (société française de médecine du sport), Pr. Daniel Riviere (société française de médecine du sport), Dr. Eric Jousselin (Chef du département médical de l'INSEP de Paris) Dr. Barbara Diglacinto (fédération Italienne de médecine du sport Une classification des différents athlètes à été faite selon leurs activités et modes d'affiliation et appartenances : l'élite nationale ( tous les internationaux pratiquant au moins 12h d'entrainement par semaine), l'élite régionale ( sélections régionales, centres sectoriels, centres de formation), les élèves sportifs de la section Sport étude ( centres de promotion, classes filière sport et le lycée sportif, instituts des sports et des sciences et de l'éducation physique), les licenciés des clubs sportifs et des associations sportives, les joueurs professionnels, les arbitres des sports collectifs. Le bilan de non contre-indication diffère d'un group à l'autre. Pour les élites nationale et régionale, il comprend obligatoirement : un questionnaire, un examen clinique complet, une échographie doppler cardiaque transthoracique de base, une épreuve d'effort à visée cardiologique, un bilan biologique, une évaluation diététique, une évaluation psychologique, un examen ORL, bucco dentaire et ophtalmologique, et une radio du rachis cervical (joueurs de rugby 1ère ligne). Pour les joueurs professionnels, en plus de ce bilan initial, le suivi médical annuel est sous la responsabilité du médecin du club. Les arbitres des sports collectifs sont soumis à une évaluation comprenant : un questionnaire, un examen physique complet, une mesure de l'acuité visuelle, analyse des urines (chimie), un bilan biologique métabolique pour ceux âgés de plus de 35 ans, un ECG tous les deux ans, une échographie doppler cardiaque, une épreuve d'effort sous la responsabilité d'un cardiologue. Les licenciés des clubs et associations sportives doivent ou plutôt « devraient » subir un bilan effectué par un docteur en médecine avec un questionnaire préétabli par la commission médicale fédérale. L'examen physique devrait tenir compte des recommandations de la commission médicale de la fédération concernée. Un ECG de repos est recommandé tous les trois (3) ans jusqu'à 20 ans, puis tous les 2 ans pour tout sportif en compétition. Mais malheureusement la réalité du terrain est à des années lumière des recommandations avancées par les participants à ce colloque. Mais nous ne désespérons point qu'un jour tous nos sportifs bénéficient enfin d'une couverture médicale préventive et curative idoine dans le dessein d'améliorer dans un premier temps leurs performances et de les préserver des accidents terribles qui les guettent endeuillant toute la famille sportive.