Quelle mouche a donc piqué ce fonctionnaire qui a passé une trentaine d'années de service, travaillant dans la légalité, pour commettre du jour au lendemain, un abus de confiance. A, quinquagénaire à quelques années de la retraite. Il est connu par son sérieux et son dévouement au travail. Respecté et surtout aimé par tous. Il avait la charge de distribuer les timbres et d'en encaisser les recettes provenant des agences. En parallèle et dans son bureau, il y avait un placard dans lequel les responsables déposaient des cartes de recharge de téléphones portables. Ces cartes sont destinées à ravitailler les bureaux de ventes. En parallèle il y avait des cartes de prépaiement et qui servent dans les transactions par internet. L'inventaire effectué en 2009 a permis de constater un manque flagrant des recettes, ce manque a atteint la somme de 75000 dinars 372 cartes de prépaiement d'une valeur de 100 dinars chacune ainsi qu'un certain nombre de cartes de recharge téléphonique. C'est donc au début du mois de janvier de cette année, que les responsables de cet office ont confié l'affaire aux auxiliaires de la justice en déposant plainte contre X. Il n'a pas fallu longtemps aux enquêteurs pour élucider cette affaire. C'est devant l'étonnement de tous ses collaborateurs que AA a été inculpé de détournement de biens d'autrui, d'abus de confiance. Il a été incarcéré. Dès le début de l'enquête le quinquagénaire a reconnu être le seul responsable de ce délit. Il a agi seul. Il a expliqué qu'il est passé par une période assez difficile et que face à des difficultés d'ordre familial, il s'est permis de s'approprier les cartes de recharge et de les vendre et d'utiliser la recette pour son propre compte. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de son forfait. Il a réitéré ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction. Il a déclaré avoir agi sous l'effet de la nécessité et qu'il ne se rendait pas compte de la gravité de ses agissements et qu'il assume tout seul la responsabilité de ce délit. Il regrette amèrement avoir agi de la sorte. L'avocat a longuement plaidé en faveur de son client en déclarant au début de son intervention qu'il ne discute pas le principe d'incrimination puisque son client a reconnu durant toutes les étapes de l'enquête qu'il est responsable de cet acte. Mais ce qu'à tenu à évoquer l'avocat c'est au sujet du montant dérobé et qui a été estimé par les responsables à 74OOO Dinars. L'avocat s'est dit étonné de constater que le contenu des procès verbaux de l'enquête préliminaire contenait les déclarations des plaignants stipule une première fois la somme de 36OOO Dinars. Un deuxième PV dans lequel l'avocat a lu le manquant de l'ordre de 46OOO Dinars et un dernier PV déclarant 74000 Dinars. Cette différence des sommes déclarées laisse entrevoir un doute sur tout ce qui a été mis sur le compte de son client. L'avocat se demandait si devant les aveux de son client qui a reconnu les faits sans contester le montant, certaines personnes n'avaient pas profité de cette situation pour commettre le même délit en désignant AA comme responsable. L'avocat a prié le juge d'ordonner une nouvelle expertise pouvant déterminer le montant réel des sommes usurpées. Pour conclure l'avocat a prié les juges de prendre en considération l'âge de son client, l'absence d'antécédents judiciaires. Les attestations de bonne conduite délivrées par ses supérieurs ainsi que les circonstances qui l'ont poussé à commettre ce délit. Après les délibérations le tribunal a décidé de charger un expert afin de déterminer avec exactitude le montant des sommes dérobées et en cas de contradiction avec les rapports existants confier l'enquête à la brigade économique.