Un cadre militaire du Hamas, recherché depuis plusieurs années par Israël, a été tué hier lors d'une opération des forces de sécurité israéliennes, près d'Al Khalil, en Cisjordanie occupée, selon des témoins et la police israélienne. Selon un communiqué de la police, une unité de garde-frontière, appuyée par des soldats et des agents du Shin Beth (service de sécurité intérieure), a "éliminé Ali Souweiti, après six ans de traque". Les garde-frontières dépendent de la police. Ali Souweiti, 42 ans, s'était retranché dans une maison du village de Beit Awa, à l'ouest d'Al Khalil, qui avait été encerclée tôt le matin par des forces israéliennes. Des échanges de tirs ont ensuite eu lieu autour de la maison, selon des témoins palestiniens. Un porte-parole de l'armée israélienne a affirmé que des soldats avaient appelé le militant du Hamas à se rendre mais qu'il avait refusé et "ouvert le feu vers les militaires" qui ont riposté. "Finalement, il a été tué", a-t-il ajouté. Selon l'armée, Ali Souweiti, commandant dans les Brigades al-Qassam (branche armée du Hamas), était impliqué dans six attaques anti-israéliennes menées entre 1999 et 2004. Le 25 avril 2004, il avait tué un garde-frontière et en avait blessé deux autres près d'Al Khalil. Il avait réussi à échapper à une arrestation en février 2007, a précisé un communiqué de l'armée israélienne. La maison dans laquelle il s'était caché a été détruite au cours de l'opération et trois membres de la famille du propriétaire ont été arrêtés par les forces israéliennes, selon des témoins palestiniens. Des milliers de manifestants, portant des drapeaux verts du Hamas, ont ensuite participé aux obsèques d'Ali Souweiti en réclamant vengeance. Dans un communiqué, le Hamas, au pouvoir à Gaza, a dénoncé "l'assassinat du martyr Souweiti exécuté par l'ennemi sioniste, qui constitue une escalade contre la résistance palestinienne". Il a accusé son rival du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, de "collaboration répugnante avec l'ennemi sioniste dans ce crime". "Ce crime dangereux ne peut que refléter le degré de coopération sécuritaire entre le Fatah en Cisjordanie et l'occupant sioniste", a ajouté le Hamas. Ce dernier a réaffirmé que "seule la résistance est susceptible de repousser l'ennemi et de l'éradiquer de la terre de Palestine". Le Fatah et le Hamas sont à couteaux tirés depuis le coup de force de ce dernier qui a chassé son rival de la bande de Gaza en juin 2007 après dix-huit mois de coexistence houleuse au pouvoir. Al Khalil, l'une des principales métropoles palestiniennes de Cisjordanie dont l'armée israélienne s'est en partie retirée en 1998, et sa région, connaissent des tensions permanentes entre Palestiniens et Israéliens.