Le Temps-Agences- Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a prôné hier une politique financière "responsable" afin de garantir l'indépendance économique et la souveraineté de la Russie, durement touchée en 2009 par la crise mondiale. S'exprimant à la Douma (chambre basse du Parlement russe), Poutine, qui rendait compte de son bilan économique annuel, a rappelé que 2009 avait été une année "très difficile" pour le pays et souligné que la situation était toujours "loin d'être idéale". Dans ce contexte, "il est important pour tous (...) de mener une politique économico-financière responsable pour ne pas avoir ensuite à venir avec la main tendue, et perdre (notre) souveraineté économique et ensuite politique", a-t-il plaidé, dans un discours qui a duré près d'une heure et demi suivi de questions des différentes fractions parlementaires. La Russie, qui a connu une lourde chute de son Produit intérieur brut (PIB) en 2009 de 7,9% en raison de la crise mondiale et du plongeon du cours des hydrocarbures, n'a pas demandé au Fonds monétaire international (FMI) d'aide financière, à la différence de l'Ukraine voisine, qui a obtenu de l'institution un prêt total de 16,4 milliards de dollars. Le pays, qui avait accumulé un confortable matelas de devises grâce à ses ventes d'hydrocarbures, représentant 60% du total de ses exportations, a en effet préféré puiser dans ses réserves plutôt que de demander une aide à l'étranger. Ces déclarations interviennent alors que la Russie est sur le point d'emprunter à l'étranger, une première depuis 1998, année au cours de laquelle le pays avait subi un défaut sur sa dette. Au total, le volume d'euro-obligations que le pays pourrait émettre atteint 17,8 milliards de dollars, mais les analystes s'accordent pour dire qu'il sera sans doute nettement inférieur. A la fin de l'intervention de Poutine, le chef de file des communistes, Guennadi Ziouganov, a exigé, une fois de plus, la démission du gouvernement. "On peut prendre des mesures mais il faut une volonté politique. Avec l'équipe clanique qui s'est formée autour de vous, résoudre (les problèmes du pays) est impossible. Si les choses se poursuivent ainsi, la démission du gouvernement sera inévitable", a-t-il tempêté.