Le Temps-Agences- Les médias israéliens tiraient hier un bilan très négatif de la visite que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a effectuée à Washington, soulignant que la crise entre les deux pays s'était aggravée. Un ton qui contraste avec la tentative de Netanyahu de minimiser l'ampleur des désaccords apparus lors de ses entretiens avec le président américain Barack Obama à la Maison Blanche. La radio de l'armée a affirmé que toutes "les tentatives pour surmonter les tensions avec l'administration ont échoué". La radio publique a estimé elle que cette visite s'achevait au mieux par une "déception" et au pire par un "échec cuisant". Selon la radio publique, Netanyahu devait convoquer un cabinet resserré composé de sept ministres dès son retour hier à Al-Qods. Le chef du gouvernement leur a soumis un document écrit reprenant les exigences de Obama pour relancer les discussions avec les Palestiniens gelées depuis plus d'un an. Dans ce document, le président américain exige que le Premier ministre s'engage à ne pas reprendre la colonisation en Cisjordanie en septembre à la fin d'un moratoire partiel de 10 mois décrété par M. Netanyahu pour la construction de logements, a précisé la radio militaire. Obama réclamerait également un arrêt de la construction de logements dans les quartiers israéliens à Jérusalem-Est, où les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat, a ajouté la radio. Sur ce point, Netanyahu a jusqu'à présent exclu tout moratoire. Le président américain a également insisté sur la nécessité de discuter de toutes les questions clés, notamment les frontières du futur Etat palestinien alors que le Premier ministre estime que la priorité doit être accordée aux arrangements de sécurité que doivent fournir les Palestiniens, selon les médias. Les quotidiens présentent le Premier ministre comme un homme traqué. "Le dos au mur", titre le quotidien Maariv, tandis que l'éditorial est intitulé "embuscade à la Maison Blanche". "Bras de fer àWashington, atmosphère de crise", proclame Israël Hayom (droite)". Le Yédiot Aharonot barre sa une du mot "pression" imprimé en rouge vif. "Guerre froide à Washington", titre un des commentateurs. Plusieurs commentateurs soulignent que la fermeté du président américain place M. Netanyahu devant un dilemme. Il pourrait être contraint pour surmonter la crise de changer de majorité en faisant entrer Kadima, un parti centriste, au gouvernement, pour lui permettre de faire des concessions que ses alliés actuels d'extrême droite et ultra-orthodoxes se refusent à envisager. Ofir Akounis, député du Likoud, le parti du Premier ministre a lui critiqué Obama. "L'approche qui consiste à n'exercer des pressions que sur une des partie, en l'occurence Israël, est erronée. Washington se trompe en pensant qu'agir ainsi va faciliter la reprise des négociations, au contraire cela ne peut que les éloigner", a affirmé ce proche de Netanyahu. Le député Roni Baron (Kadima) a pour sa part regretté "le manque total de confiance qu'inspire le Premier ministre aux Etats-Unis". "Le président Obama a décidé de ne plus accepter la tactique de Netanyahu qui consiste à gagner du temps".