Après des années et des années de gestation, la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE) est officiellement opérationnelle. Toutes les entraves paralysant la constitution de l'institution financière régionale sont ainsi levées. Le ministre algérien des Finances a annoncé mardi la naissance officielle de la BMICE. Une naissance tant attendue qui viendra soutenir un tant soit peu les efforts et le rêve de constitution d'un espace maghrébin commun. Parviendra-t-elle à booster le rythme des investissements et des échanges commerciaux entre les pays maghrébins ?. La BMICE favorisera-t-elle la création d'une monnaie maghrébine commune et lancera-t-elle les bases d'une intégration économique solide après des années et des années de conflits d'intérêts?. L'impulsion des échanges commerciaux inter-maghrébins, l'accroissement des flux des investissements maghrébins, la libre circulation des biens et des personnes et l'harmonisation des réglementations financières sont les principaux objectifs assignés à la création de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE). La Banque siègera à Tunis. La Direction Générale et la présidence du Conseil d'Administration de la banque ont été respectivement confiées à un Tunisien et un Algérien. La constitution de la banque a mobilisé un capital de 500 millions de dollars équitablement réparti entre les pays signataires dont 150 millions de dollars représentant un capital libéré. Il est à rappeler que l'accord cadre portant création de la Banque Maghrébine entre les cinq pays partenaires (l'Algérie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie et la Tunisie) a été signé en 1991 et que le statut de la banque a été approuvé en 2006. Et dire qu'il a fallu plus de 19 ans pour finaliser le processus de création et d'ouverture de la banque !. La longue durée du processus menant à la création dénote des difficultés et des entraves rencontrées par les pays du Maghreb pour arriver enfin à terme et trouver un consensus. Entre conflits politiques et conflits d'intérêts économiques, les barrières étaient tenaces et le chemin parsemé d'embûches. Mais faut-il attendre aussi longtemps pour mettre sur les rails les projets et les objectifs attendus de la Banque Maghrébine ?. Fallait-il attendre encore cinq ans ou plus pour voir apparaître le premier projet d'investissement maghrébin ?. De toutes les manières, les prospectives sont ambitieuses et l'on attend beaucoup de l'institution financière maghrébine. Faire bouger les échanges commerciaux intermaghrébins qui demeurent statiques et infimes, est le premier objectif assigné à la banque. Un objectif de taille qui contribuera à asseoir les bases d'une intégration économique maghrébine constructive de manière à relever les défis de la croissance et de la création d'emplois dans la région et à renforcer le pouvoir de négociation des pays maghrébins avec leurs partenaires stratégiques.