Dans trois semaines, les Irakiens éliront leur Parlement. Ce sera le dernier cadeau, le dernier acte de noblesse et de civilité des amis américains qui n'ont pas envahi l'Irak en 2003, mais qui l'ont plutôt libéré de Saddam Hussein ! C'est donc au nom de la liberté universelle, des droits de l'Homme et de la civilisation que les Américains ont mis en pièces un pays qui s'appelait jadis, Mésopotamie, première grande civilisation de l'Histoire universelle ! Loin des Anglo-Saxons, les intentions pétrolières ! Tous ces Yankees, ces GI's et ces Marines sont inspirés par la transcendance humaniste de Mère Teresa. Ils sont venus chasser le méchant loup et restituer leurs richesses aux Irakiens. Mais qu'est-ce que l'Irak, aujourd'hui ? Un pays exsangue, avec une caste chiîte au pouvoir, alors que dans l'âme meurtrie des sunnites, les réminiscences d'un baâthisme à ses heures décapant et irréductible. Si, effectivement, les Américains sont venus installer la démocratie en Irak, ils verront bien, après leur départ, qu'elle n'est toujours qu'utopie, dans cette région du monde arabe, désormais en proie aux incantations inter-confessionnelles. En tous les cas, Bush et ses néo-conservateurs intégristes auront réussi à restituer aux Irakiens et à la face du monde arabe, l'image de cet Irak dangereusement divisé des temps de Hajjej Ibn Youssef. A l'époque, c'était la chasse aux Chiîtes. Aujourd'hui, c'est la chasse aux Sunnites par crainte d'un retour du panarabisme baâthiste... Sauf que tout juste à côté, un Chiîte, Ahmadinejad vient d'annoncer l'entrée de son pays dans le club du nucléaire.