La prolifération des chiens en divagation prend ces jours-ci des proportions alarmantes dans plusieurs quartiers. C'est que, à part les chiens abandonnés par leurs maîtres, il y a ceux qui désertent le foyer, excités par les aboiements des chiens de rue qui rôdent dans les environs. Des meutes s'organisent en cette période de l'année où ces animaux sont en chaleur, de jour comme de nuit, où les mâles courent après les femelles, partout dans les rues, les ruelles, même aux alentours de la ville, en traversant les routes, sur les places publiques, près des cafés et des marchés... Qui est responsable de cette divagation de ces chiens en liberté : les propriétaires qui les ont abandonnés ou la municipalité à qui incombe le ramassage de ces chiens errants ? Selon les vétérinaires, les périodes de chaleurs chez les chiennes surviennent généralement en automne et au printemps. Ces deux dates sont connues pour être des périodes de chaleurs et de saillies pour les animaux domestiques, notamment chats et chiens. Il y a donc au moins deux fois par an qu'on assiste à ce spectacle de meutes de chiens errants. Rassemblés devant un immeuble ou sur le chemin menant à l'école, ils font peur aux enfants. « Hier, nous raconta une femme de la banlieue sud, mon fils est revenu tout tremblant à la maison deux minutes après son départ à l'école, ayant eu peur d'un groupe de chiens rassemblés devant l'immeuble ! Il a refusé d'aller à l'école tout seul ; j'ai dû l'y accompagner ! Ça fait deux jours que ces chiens occupent les lieux en semant la panique parmi nos enfants ! Ces bêtes ont l'air sauvages ; elles peuvent être dangereuses et menaçantes ! Même la nuit,elles sont là à fouiller dans les poubelles en se battant entre elles : même les grands ne peuvent pas oser les pourchasser de peur d'être attaqués ! »
Une source de nuisance sonore En effet, plusieurs habitants vivent mal la présence de ces bêtes nuisibles qui squattent, surtout la nuit, les accès des quartiers ou parfois les entrées des immeubles : « j'ai dû avoir ce gourdin (sortant de son sac un bâton) toujours avec moi pour me défendre en cas de danger, nous déclara Soufiene, un élève de 9è année. C'est surtout le soir en rentrant de l'école que ces bêtes me font peur, je dois faire attention pour les éviter, quitte à contourner le chemin ! » Outre la menace qui pèse sur les habitants du quartier, ces chiens constituent une source de nuisances sonores surtout pendant la nuit : les aboiements de ces chiens empoisonnent le calme de la nuit et la tranquillité des habitants jusqu'au lever du soleil. De même une présence massive de ces chiens se fait remarquer autour des poubelles à fouiller dans les récipients à ordures ménagères ou dans les dépôts d'immondices, ce qui peut constituer un danger potentiel à la santé des citoyens et un grand préjudice à l'environnement. Ces meutes se déplacent souvent de quartier en quartier, d'un village à un autre, traversant la route et causant parfois des accidents de circulation. « Ces chiens abandonnés par leurs maîtres ne sont pas souvent vaccinés contre la rage, nous a confié un banlieusard, ce qui peut exposer nos enfants à un véritable danger en cas de morsures ! Heureusement que ces meutes de chiens sont passagères et ne durent pas toute l'année ; mais ce n'est pas une raison de les laisser pulluler partout ! Il doit y avoir des campagnes de lutte contre ces chiens errants chaque fois qu'ils se manifestent ! »
Ramassage Lutter contre ces chiens errants ? Il le faut bien. Mais comment ? Les municipalités disposent-elles d'un budget pour cette action ? Les SPA (Société de Protection Animale) ont-elles un programme spécial susceptible d'éradiquer cette divagation de chiens errants ? Il va sans dire que la municipalité et la SPA sont les premiers concernés dans cette mission. Les citoyens sont eux-mêmes appelés à informer les autorités communales de la présence d'une meute de chiens errants dans tel ou tel quartier pour que des mesures soient prises immédiatement. Normalement la municipalité a un contrat avec une société spécialisée pour le ramassage d'animaux errants. Faute de quoi, elle doit recourir aux services de la police ou aux agents de la protection civile pour accomplir cette tâche. Nous avons rencontré un monsieur en train de promener un chien en laisse ; il nous a confié son opinion sur les chiens errants : « Il arrive que dans certaines communes des campagnes de chasse à ces bêtes nocives sont organisées surtout pendant la nuit : on entendait par le passé des coups de feu tirés et des cris bruyants de chiens touchés. Mais ces opérations se font de plus en plus rares. Pourtant, il faudrait multiplier ces campagnes car la plupart de ces chiens errants ne sont ni vaccinés ni stérilisés ! Il paraît que les SPA sont contre l'extermination de ces canidés et demandent qu'ils soient plutôt attrapés et mis dans des réserves pour être adoptés. C'est une bonne initiative pour la protection des animaux, encore faut-il qu'il y ait au moins une SPA dans chaque ville pour pouvoir exécuter ce travail. A ma connaissance, il n'y a que trois ou quatre SPA dans tout le territoire ; c'est très peu dans un pays où les chiens errants comptent par milliers, du fait que les gens se débarrassent souvent facilement de leur chien une fois devenu vieux ou malade ou tout simplement indésirables ! » Cependant, en l'absence d'un programme commun et d'une action commune entre les municipalités d'un côté et les SPA de l'autre, une seule chose s'impose ; c'est l'application de la loi par tous les propriétaires de chiens. Cette loi stipule qu' « il est expressément défendu de laisser les chiens (et les chats) divaguer sur la voie publique, seuls et sans maître ou gardien. Tout chien circulant sur la voie publique, même accompagné, doit être identifiable : il doit être muni d'un collier portant gravés, sur une plaque de métal, le nom et le domicile de leur propriétaire ou identifié par tout autre procédé agréé. » Si tous les maîtres procèdent de cette manière, pas mal de chiens pourront être facilement identifiés et rendus à leurs propriétaires ! Ainsi il y' aura de moins en moins d'errance dans nos rues.