* Faouzi Benzarti : " Le choix des joueurs, tributaires de leur forme pendant les entraînements " * Aït Djoudi : " Il y avait une volonté de bien faire, mais le premier but nous a été fatal " Samedi soir, le stade de Radès trois quarts d'heure avant le coup d'envoi du match Espérance S.T- C.S.Sfaxien, les gradins étaient à moitié pleins quand les deux équipes ont pénétré sur le terrain pour le rituel échauffement. Non loin d'elles, le trio arbitral faisait de même à l'instar de tous les arbitres étrangers qui foulent nos pelouses et contrairement aux nôtres qui se restent cloîtrés dans les vestiaires en attendant l'heure H. 22h05, coup d'envoi dans une ambiance conviviale des deux côtés des gradins qui se sont remplis au fil des minutes : un peu plus de 40000 spetateurs dont 5000 supporters du C.S.Sfaxien. Absence totale de dérives aussi bien verbales que physiques mais confirmation du lancer des fumigènes soit par dépit d'un côté soit par satisfaction d'un autre côté, c'était selon,selon. Toujours est-il que la soirée a été réussie. La surprise du chef A tous les niveaux, sur le plan aussi bien populaire que sportif dans la mesure où il nous a été donné d'assister à un match de qualité en dépit du score qui l'a sanctionné car tout compte fait l'équipe sfaxienne n'a pas été aussi mauvaise qu'on le pense. Il faut néanmoins reconnaître que l'Espérance était irrésistible en ce samedi soir. Naouara dans les buts, Harrisson sur le flanc droit de la défense, Ben Youssef dans l'axe et Korbi d'entrée en jeu, seul Fawzi Benzarti était en mesure de miser sur ces quatre joueurs dans un classique de cette importance. En effet, Naouara était à son premier match officiel ; Harrisson venait de disputer deux rencontres internationales en l'espace de quatre jours avec le Ghana ; Ben Youssef est encore en période d'apprentissage et d'adaptation ; Korbi relève de blessure et ne s 'est pratiquement pas entraîné. Pourtant le pari a été gagné, Fawzi Benzarti s'explique : « J'ai à ma disposition un effectif composé de joueurs d'égale valeur, ils sont tous traités sur le même pied d'égalité. Aussi nos choix se font-ils sur la forme affichée aux entraînements et indépandemment du nom de l'adversaire du jour. Naouara et Ben Youssef se sont totalement investis dans la préparation, ils ont été irréprochables dans les matches amicaux qu'ils ont disputés, alors pourquoi ne pas leur donner une chance. Haarisson a bien disputé deux matches internationaux,mais à le voir aux entraînements à son retour à Tunis, j'ai remarqué qu'il n'avait rien perdu de ses qualités physiques.Quant à Korbi j'ai été rassuré sur son état de santé par le médecin de l'équipe suite à la blessure contractée à Abuja et comme je connais très bien le joueur et son sérieux, je n'ai pas hésité à le titulariser avec Naouara, Ben Youssef et Harrisson. Les choix du staff technique se sont finalement avérés appropriés et personne n'a eu à le regretter. » Il faut ajouter que ces quatre joueurs ont apporté leur touche personnelle au reste de l'équipe dont la prestation a été au delà de l'attente de ses supporters. Le résultat et la manière Quand une équipe marque quatre buts à une équipe de l'envergure du C.S.Sfaxien, c'est que la manière y était d'antant plus que les quatre réalisations l'ont été sur des actions collectives toutes aussi réussies dans leur conception que dans leur réalisation. Le premier but des « Sang et Or » restera gravé dans les esprits après que Bienvenu eut parachevé de belle manière une percée de Harrisson suivie de deux crochets dignes d'un joueur de grande qualité et après que le ballon eut transité par trois autres joueurs. Une prestation qui a fait dire à Maher Kanzari : « Notre satisfaction ne se mesure pas seulement à ce 4 à 0 mais sur le rendement aussi bien individuel que collectif de l'équipe et ce n'est pas toujours possible devant le Club sfaxien dont personne n'ignore les qualités de ses joueurs. L'autre satisfaction est à chercher dans le comportement de Naouara et de Ben Youssef qui ont bien répondu à la confiance placée en eux.» Maintenant il faut bien garder les pieds sur terre car le meilleur reste à venir pour cette équipe pleine de promesses et c'est encore là l'avis de Benzarti comme de Kanzari. La bien mauvaise soirée de Rouid Le C.S.Sfaxien n'a pas été aussi mauvais rien qu'au vu des premiers échanges de balle. Son football est resté le même, technique, fait de passes courtes et de triangulations mais c'est à l'approche de la zone adverse que les choses tournent mal. Et samedi dernier tout est allé de travers en défense. Un compartiment qui paniquait à chaque coup de boutoir de l'équipe espérantiste. Et s'il y a un joueur à plaindre, c'est bien Hamdi Rouid qui a passé une bien mauvaise soirée face à un insaisissable Michael. Il a fallu la rentrée de Amine Abbès en seconde mi-temps pour donner un peu plus de rigueur à une défense sfaxienne qui aurait concédé plus de buts sans la bonne sortie de Raouf Ratouli. L'autre homme à plaindre est incontestablement Aït Joudi qui ne voit pas encore le bout du tunnel. « J'assume a-t-il martelé à deux reprises. Pourtant, il y avait une volonté de bien faire chez les joueurs à la veille de la rencontre, une certaine sérénité. Mais nous avons eu à faire à une très bonne Espérance identique à celle qui a rencontré le Wifak Sétif que j'entraînais la saison dernière. Le but de la 8ème minute a chambardé tous nos plans. » L'entraîneur de l'équipe sfaxienne n'a pas caché que l'équipe a connu une semaine perturbée qui a entraîné un zeste de relâchement parmi le groupe avant que les responsables n'interviennent à temps pour rassurer les joueurs. Facteur qui explique la sérénité évoquée plus haut par Aït Joudi. Il faudra à présent compter sur la sagesse et le bon sens des responsables sfaxiens pour ne pas précipiter le départ de leur entraïneur, un technicien à la compétence reconnue partout et ce n'est pas un hasard s'il est sollicité en ce moment même d'un peu partout