Voilà un jeune entraîneur qui ne laisse personne indifférent. Là où il est passé, il n'a laissé que de bons souvenirs et des résultats probants. Homme gardant les pieds sur terre, très affable et modeste, il frise des fois l'effacement, tant il ne tire jamais la couverture à lui. Ce n'est déjà un secret pour personne, les sirènes des pétrodollars ainsi que certaines grandes équipes lui font les yeux doux et se bousculent au portillon. Il considère Faouzi Ktari et Gafsa comme sa famille, mais , résider loin de ses enfants l'indisposa terriblement. Très discret, il ne s'est livré que parcimonieusement à notre lectorat : - Le Temps : Si vous nous rappeliez les principales étapes de votre riche carrière ? - Farid Ben Belgacem : J'ai débuté en 1985 avec les jeunes de l'A.S Ariana où j'ai passé sept années, puis quatre ans avec les juniors et espoirs du ST, depuis j'ai pris au mains les équipes séniors Béni Khalled, ASA , Jendouba, Amal Jerba, CSHL et Gafsa. Sans oublier une parenthèse en Arabie Saoudite ave Taef et Chafar. (deux saisons 93-95) j'ai remporté une coupe de Tunisie Juniors (ST), un championnat espoir (ST) et une participation à la finale en coupe de la ligue avec Béni Khalled. • Votre apprentissage du métier, vous l'avez peaufiné comment ? - J'étais très passionné et j'ai beaucoup appris de Nagy. Toni Pieschnizek, Amarildo, Comme j'entraînais les jeunes à 18 heures, mes après-midi étaient libres et je les planifiais entre le Parc B, le Bardo, et le Parc A. j'enregistrais tous leurs faits et gestes, en plus bien évidement des stages de recyclages à l'étranger. • Des joueurs que B. Belgacem a été derrière leur épanouissement ? - Sami Nasri, Hakim Nouira, Fayçal Ben Ahmed, Issam Kéfi, Oussama Sellami, Mejri Larbi, Harran et à Gafsa Lachkham et surtout Omrani encore première année junior que j'ai lancé dans le bain. • Comment vous sentez vous à Gafsa ? - Je me sens comme chez moi. La ville m'a adopté et le respect mutuel régit nous relations. • Vous êtes déjà à votre troisième année avec Faouzi Ktari. Est- ce la clé de la réussite de l'EGSG ? - Si Faouzi, est un frère pour moi, ce n'est pas mon employeur. Il donne beaucoup au groupe, et notre réussite est due en grande partie aux efforts gigantesques qu'il ne cesse de fournir au détriment de son travail, et de sa santé. • Sur nous colonnes vous avez déclaré récemment vouloir changer d'air, n'ayant plus rien à donner à El Gaoufel ? - C'est vrai, je l'ait dit car au bout de trois ans, l'équipe a besoin d'un souffle nouveau • Mais encore, - Ma famille, mes enfants résidant à Tunis ont besoin de moi. Je ne les vois qu'une seule fois par semaine. Cette situation ne peut plus durer. Mon devoir est d'être à leur côté, c'est la plus grande raison de mon départ de Gafsa en fin de saison, à mon grand regret par ailleurs. • Pouvions-nous déduire que vous serez à la tête d'un club de la capitale ? - Tout est possible, je ne puis dire plus • Déjà des contrats ? une option ? - Oui, mais pour le moment je ne pense qu'à mon équipe et à son parcours. Le reste, je vous le dévoilerai en temps opportun • l'EGSG risque d'aller loin en Coupe de la CAF, vous allez laisser à un « collègue » le soin de cueillir les fruits de votre labeur, et pourquoi pas le trophée ? - Cette première et éventuelle consécration me galvanise, me tente mais pas au détriment de ma famille, de mes enfants, et bonne chance à mon successeur ! • Volet finances, comment ça se passe à Gafsa ? - Je vous fais une confidence les équipes de la trempe de Gafsa, celles qui sont démunies financièrement n'ont pas le droit de participer aux joutes continentales. Je m'explique : déjà avec les salaires et primes des joueurs, nous ne joignons pas les deux bouts. Si on y ajoute les frais faramineux des déplacement en Afrique, la situation devient catastrophique, surtout quand c'est seulement l'autorité qui nous vient en aide. Les hommes d'affaires de la régions, les nantis nous ignorent, et c'est très dur à gérer ; • 1-1 à la mi-temps, vous avez eu peur ce dimanche ? - Oui, mais j'avais confiance en mes joueurs. Ils sont habitués à se rebiffer en seconde période. • Vous les avez sermonnés aux vestiaires ? - Non, seulement je leur ai rappelé les souffrances que nous avons endurées lors de notre périple africain, et qu'ils se devaient d'être à la hauteur de l'attente de toute une région, de tout le pays • A propos des difficultés, vous avez été pénalisés par l'absence des fédéraux avec vous ? - Personnellement non, mais par respect à l'équipe, à toute la région et surtout aux effort et à l'exploit de l'EGSG, je m'attendais à ce que deux membres sinon plus nous accompagnent. EGSG est pratiquement la seule équipe en Afrique qui au bout de deux années en nationale accède au continent. Une performance rarissime, mais malheureusement snobée par les fédéraux. Cela ne nous a pas empêches de compter sur nous-mêmes, de nous serrer les coudes avec la réussite à la clé. • L'impact de la présence de Slim Chiboub à Gafsa lors du match retour ? - Un geste aux répercussions inestimables. Tous les gafsiens en ont été touchés et je saisis cette occasion pour lui présenter au nom de tous les habitants du Centre Ouest notre gratitude et reconnaissance pour la grandeur de son âme. Ce qui n'est pas étonnant du reste de sa part. • Qu' a t'il dit aux joueurs ? - Ils les a transcendés, et gonflés à bloc, louant leurs qualités énormes et les poussant à jouer avec les tripes pour honorer les couleurs qu'ils portent. Sa visite nous a fait oublier l'omission dont nous avons été victimes au match aller de la part de la Fedé ! • Un mot pour conclure ? - je m'adresse au large public de Gafsa, pour qu'il soutienne son équipe par sa présence et surtout financièrement. Elle peut aller très loin. Je remercie également votre journal « le Temps » pour son sérieux et l'objectivité de ses écrits.